vendredi 23 octobre 2009

Se réapproprier le vocabulaire : en identité et en pensée, nous ne sommes pas des Arabes israéliens, nous sommes des Palestiniens

Palestine - 23-10-2009
Par Khalil Nekhleh
Le professeur Khalil Nakhleh, chercheur et écrivain indépendant, Ramallah, Palestine, a écrit cette réflexion dans le cadre de l’initiative : La Première Guerre des Mots – Palestine Think Tank et Tlaxcala déclarent la guerre à la désinformation.
Ceux qui restent de la population indigène palestinienne en Israël après le nettoyage ethnique de 1947/1948 devraient être désignés comme « les Palestiniens en Israël » ou « la minorité palestinienne en Israël », et non comme « les Arabes israéliens » ou « les Arabes 48 ».






















Je suis personnellement l’un de ces rescapés de mon peuple palestinien indigène qui vivait en Palestine (près de 900.000 personnes) et qui ont subi un « nettoyage ethnique » pour la préparation de la création de l’Etat juif d’apartheid d’Israël en 1947/1948. Seuls 160.000 d’entre nous sont restés dans ce qui fut connu ensuite sous le nom d’ « Israël ».

J’étais, et je suis, un Palestinien, qui a eu la chance de pouvoir rester sur la terre de la Palestine historique, c’est-à-dire la Palestine sous le Mandat britannique, et qui est devenu un des membres d’une minorité croissante et très dynamique de près de 1,3 millions de Palestiniens, et qui vit maintenant dans l’Etat israélien d’apartheid.

Le label « Arabes israéliens » a été inventé et nous a été imposé par nos ennemis, à savoir l’Etat israélien raciste d’apartheid. Beaucoup d’Etats arabes ont choisi de mépriser notre existence, ou ont totalement ignoré notre statut, comme le monde occidental qui a soutenu le sionisme et facilité et reconnu la création de l’Etat israélien raciste d’apartheid, et qui persiste à justifier son existence.

Nous étions Palestiniens avant le nettoyage ethnique de 1947/1948 et nous continuons d’être Palestiniens depuis, et nous en sommes fiers. Notre identité et notre destinée collectives sont reliées au reste du peuple palestinien dans les secteurs palestiniens occupés par Israël en 1967 et au reste des Palestiniens dispersés, comme réfugiés. Nous faisons partie des près de 11 millions de Palestiniens dans le monde entier qui aspirent à la liberté et à la justice.

En « signe de solidarité », nous attendons de vous que vous nous appeliez «les Palestiniens d’Israël ». Il nous faut purger notre et votre vocabulaire du terme « Arabes israéliens », le concept de nos occupants et de nos oppresseurs, qui cherchent à modeler notre réalité à leur propre image.