mardi 27 octobre 2009

Le rapport Goldstone divise l’exécutif israélien

publié le lundi 26 octobre 2009

Serge Dumont
Ehoud Barak, est le principal opposant à l’ouverture d’une enquête israélo-israélienne.

Le premier ministre Netanyahou souhaite une commission d’enquête. Mais il est très seul

Les dirigeants israéliens semblent désemparés face aux pressions internationales les poussant, comme le recommande le rapport Goldstone, à établir une commission indépendante chargée d’enquêter sur les comportements de Tsahal durant l’opération « Plomb durci » (l’invasion de la bande de Gaza en janvier dernier).

S’exprimant dans la presse écrite américaine, Benyamin Netanyahou a en effet laissé entendre que son pays pourrait lancer cette investigation. Mais il s’est rapidement contredit en raison de l’opposition de la majorité de son gouvernement ainsi que des députés de sa majorité.

Soutenu par l’establishment sécuritaire ainsi que par le chef de l’état-major de l’armée, Gaby Ashkenazi, le ministre de la Défense, Ehoud Barak, est le principal opposant à l’ouverture d’une enquête israélo-israélienne. « Il existe déjà des mécanismes internes au sein de l’armée, nous n’avons donc pas besoin d’une nouvelle structure », affirme-t-il.

Certes, des personnalités israéliennes influentes telles l’ex-vice-premier ministre Haïm Ramon (Kadima) militent en faveur « de la publication d’un rapport argumenté qui serait le pendant de celui rédigé par Richard Goldstone », mais elles sont minoritaires. Ou dans l’opposition.

Dimanche Elie Yshaï, vice premier ministre, ministre de l’Intérieur et leader du très influent parti ultraorthodoxe Shas, a pour sa part proposé une solution intermédiaire. Celle-ci consisterait à publier les protocoles secrets des réunions du cabinet israélien de la sécurité au cours desquels la décision d’envahir Gaza a été prise. « L’opinion internationale pourrait ainsi comprendre pourquoi nous l’avons fait et dans quel but », proclame-t-il, sans rencontrer beaucoup d’écho.