vendredi 25 septembre 2009

Appel à la grève générale des citoyens arabes d'Israel

Publié le 24-09-2009


Le racisme de plus en plus exacerbé et institutionnalisé à l’encontre des citoyens arabes d’Israel, soit un cinquième de la population israélienne, déclenche une grève géénrale.

"Le climat politique de plus en plus difficile en Israël, avec le gouvernement de droite du premier ministre Benjamin Netanyahu, a poussé les dirrigeants des 1 million 300 000 citoyens arabes du pays à appeler à la première grève générale depuis des années.

Cet arrêt de travail d’une journée doit avoir lieu le 1er octobre, date lourde de symbole parce qu’elle marque l’anniversaire d’une autre grève générale, en 2000 lors du début de la seconde Intifada, quand 13 manifestants arabes ont été tués par la police israélienne.

Le leadrship arabe a déclaré qu’il répondait à toute une série des "mesures racistes » du gouvernement, qui catalogue la minorité arabe, un cinquième de la population, comme ennemie de l’état.

« Au cours des derniers mois, il y a eu parallèlement une politique raciste au parlement et un plus grand laisser-faire en faveur de la la violence contre les citoyens arabes, de la part de la police et des tribunaux », a déclaré Jafar Farah, le chef de Mossawa, association arabe israélienne. « Cette attitude alimente la rue ».

Le conflit entre la minorité arabe du pays et la coalition de M. Netanyhaou a commencé au printemps, après une série de mesures judiciaires controversées.

Les lois proposées interdisaient la commémoration de la « nakba », ou catastrophe, le terme qu’utilisent les Palestiniens pour désigner leur expropriation de 1948 ; exigeaient des citoyens arabes qu’ils jurent loyauté à l’égard d’Israël, état sioniste ; et interdisaient les exigences politiques pour qu’Israël cesse de se réclamer comme état juif. A la suite du tollé provoqué,ces lois ont été atténuées ou abandonnées.

Mais des tensions persistantes ont de nouveau atteint un point culminant le mois dernier quand le ministre de l’éducation, Gideon Saar, a présenté des réformes pour l’éducation marquant le début de la nouvelle année. Il a confirmé le projet d’abandonner le mot « nakba » des textes en arabe, et annoncé son intention de lancer des cours sur l’héritage juif et le sionisme. Il a aussi déclaré qu’il lierait le futur budget scolaire à la capacité des élèves de faire leur service militaire ou un service national.

Les citoyens arabes sont généralement exemptés de service militaire, bien que des responsables aient récemment voulu y substituerun service civil national.

Moahmmed Baraken, membre arabe du parlement, a dénoncé ce lien entre budgets et service national, en disant que M. Saar « doit comprendre qu’il est le ministre de l’éducation, pas celui de la Défense ».

Le système séparé d’éducation arabe a besoin de milliers de classes supplémentaires et se trouve massivement sous-financé. le gouvernement israélien dépense neuf fois plus pour les élèves juifs que pour les élèves arabes, selon les enquêtes effectuées. Une recherche publiée par l’Université hébraïque de Jérusalem, le mois dernier, a par exemple établi que les écoles juives reçoivent cinq fois plus que les écoles arabes pour les classes d’éducation spécialisée.

M. Barakeh a aussi accusé les ministres israéliens de rivaliser pour promouvoir des mesures hostiles à la minorité arabe. « Quiconque cherche la gloire, la trouve dans les lubies racistes contre les arabes – qu’il s’agisse des ministres des infrastructures, de l’éducation, du transport, ou autres ».

M. Barakeh se réferait aux dernières propositions.

Avigdor Lieberman, ministre des affaires étrangères et chef du parti d’extrême droite Yisrael Beiteinu, a annocé le mois dernier qu’il préparait les services diplomatiques à ne s’ouvrir qu’aux candidats qui ont fait leur service militaire.

Sur un total de 980 employés au ministère des affaires étrangères, 15 seulement sont arabes, un modèle qui se retrouve dans le secteur du service civil selon Skkuy, une association pour les droits et la coexistenc .

Le ministre de l’Intérieur, Eli Ishai, a approuvé une vague de démolitions de maisons, les plus controversés dans la ville arabe de Umm al Fahm dans Wadi Ara, où un secteur commercial a été rasé au bulldozer deux fois ces dernières semaines.

Le ministre des transports, Israel Katz, a insisté pour que les signalétiques routières n’incluent que des noms en hébreu, effaçant du même coup les noms en arabe des communautés comme Jérusalem, Jaffa et Nazareth.

Les dirigeants arabes sont constamment sujets à des attaques verbales de la part des membres du gouvernement ; ainsi, le mois dernier, le ministre de l’infrastructure, Uzi Landu, a refusé de rencontrer Taleb La Sana, chez du parti "United Arabe List" (Liste Arabe Unie), au motif que les députés arabes « travaillent constamment ici et à l’étranger à délégitimer Israël comme état juif ».

Peu après, M. La Sana et son collègue, Ahmed Tibi, porte-parole adjoint du parlement, assistaient à un congrès du Fatah à Behtléem, et M. Lieberman sautait sur l’occasion pour déclarer : « Notre problème central ce n’est pas les Palestiniens, mais Ahmed Tibi et des gens de son espèce – ils sont plus dangereux que le Hames et le Jihad islamique confondus ».

M. Tibi a répondu : « Quand Lieberman, ministre des affaires étrangères dit cela, les Israéliens ordinaires comprennent qu’il appelle à me tuer en tant que terroriste. C’est la plus dangereuse des incitations ».

Le sondage annuel d’Israël, Democracy Index (index de la démocratie), publié le mois dernier, indique que 53% des juifs israéliens soutiennent les mouvements qui encouragent les citoyens arabes à partir.

M. Fara a déclaré que la date de la grève a été sélectionnée pour coïncider avec l’anniversaire de la mort de 13 citoyens arabes en octobre 2000 et pour mettre en lumière la mauvaise volonté à poursuivre des policiers impliqués, comme l’indulgence à l’égard des violences continuelles et officielles contre les arabes, exercées par la police et les citoyens juifs.

27 citoyens arabes ont été tués par la police dans des circonstances inexpliquées depuis les morts d’octobre, a dit M. Farah, mais il n’y a eu qu’ une seule condamnation. La semaine dernière, Shahar Mizrahi un officier anonyme a été condamné à une peine de 15 mois pour avoir tué Mahmoud Ghanaim d’une balle dans la tête à bout portant. Le juge à parlé de l’acte de Mizrah comme étant « irresponsable ».

Cette semaine, autre procès controversé, Shai Dromi, un propriétaire du Negev, a été condamné à six mois de travaux d’intérêt général pour avoir tiré et tué un Bédouin, Khaled la Atrash, comme ce dernier s’enfuyait.

M. Farah a dit que la manière dont les ciotyens arabes étaient vus par le gouvernement était illustrée par un commentaire du ministère de l’Intérieur, Yitzhac Aharonovitch, en juin dernier. Au cours d’une inspection des officiers de police débordés, le ministre en a félicité un parce qu’il ressemblait à « un vrai sale arabe ».

Jonathan Cook

http://dissidentvoice.org/2009/09/israel%e2%80%99s-arab-citizens-call-general-strike/

Jonathan Cook est écrivain et journaliste – à Nazareth. Se Dernier livre : Israel and the Clash of Civilisations : Iraq, Iran and the Plan to Remake the Middle East (Pluto Press)

(Traduit par Carole SANDREL pour CAPJPO-EuroPalestine)

CAPJPO-EuroPalestine