vendredi 25 septembre 2009

Ahmadinejad impute à l'Occident la responsabilité des malheurs au PO

Leila Mazboudi
Lors d'une interview avec la CBS avant le discours

24/09/2009
Le président iranien a incombé à l'occident la responsabilité de l'effusion de sang dans la région, évoquant entre autre l'Irak et l'Afghanistan.
Durant l'allocution qu'il a prononcée devant l'Assemblée générale des Nations Unies et rapportée par la télévision arabophone al-Alam, Ahmadinejad a accusé l'Occident de couvrir les crimes commis par l'occupation israélienne contre les Palestiniens.
En allusion à l'entité sioniste, le président iranien a dénoncé " Un groupe occupant qui commet les crimes les plus horribles contre les enfants, les femmes et les hommes et reçoit le soutien inconditionnel de certains états" regrettant "la tragédie infligée au peuple palestinien depuis plus de 60 ans après l'avoir expatrié par les armes, les médias manipulateurs et les moyens les plus inhumains".

Selon Ahmadinejad, dans le cas palestinien le droit à l'autodéfense est passible de crime: "il est confisqué à ce peuple, au vu et au su du monde entier qui décrit les occupants comme si ce droit leur revenait et comme étant les précurseurs de la paix, et qui qualifie ceux sur qui l'injustice est perpétrée de terroristes" a-t-il observé non sans amertume.

Il a critiqué entre autre l'interdiction aux Palestiniens de la Bande de Gaza de reconstruire ce qui a été détruit durant la dernière guerre israélienne, "alors que la saison hivernale s'approche, tandis que les occupants brandissent le slogan des droits de l'homme et exercent toutes sortes de pressions sur les autres en arguant ces prétextes".

En guise de solution, Ahmadinejad a suggéré de restituer tous ses droits au peuple palestinien et d'organiser un référendum libre qui puisse permettre de favoriser la coexistence entre Musulmans, Chrétiens et Juifs.


Par ailleurs, le président iranien a fustigé l'ingérence flagrante des superpuissances dans la région, estimant qu'il est inadmissible qu'elles traversent de milliers de kilomètres et s'ingère militairement dans la région du Moyen Orient, "apportant avec elles la mort, les destructions, la terreur et le terrorisme, et accusant ceux qui s'opposent à ces injustices et tentent d'assister leurs frères opprimés qu'ils sont contre la paix, et s'ingèrent dans les affaires des autres".
Évoquant les cas de l'Irak, de l'Afghanistan, du Moyen Orient, de l'Afrique, de l'Asie et de l'Europe, il a souligné l'importance de mettre fin à ces ingérences externes assurant que l'ère des empires qui imposent leur politique sur les peuples de la région est révolue.

" La situation qui règne de nos jours ne peut se poursuivre. Cette situation unilatérale est contraire à la nature humaine; elle est contraires aux fins de la création de l'homme et de la société", a-t-il martelé.

Et d'ajouter:" l'ère de l'humiliation des hommes, des politiques à double visage, et aux critères ambivalents est révolu(…) L'est aussi l'ère où certains mettent au point la définition de la démocratie et de la liberté, se targuent d'en représenter les normes, et sont les premiers à les transgresser, de ceux qui se mettent en position de juge et d'exécuteur et qui adoptent des positions belligérantes à l'encontre des gouvernements qui ont des assises populaires "
En revanche, il a jugé que "le champ de liberté ne cessait de s'élargir dans le monde, et l'éveil des peuples ne permettra désormais plus à ces idées difformes de se poursuivre car nous le voyons bien, tous les peuples, mêmes le peuple américain aspirent au changement profond".

Le président iranien s'est également prononcé sur les questions économiques, lançant un appel en faveur d'une économie fondée sur une justice réelle, sur la morale et les relations humaines. Pour lui, l'économie capitaliste est dans l'impasse et son équation unilatéraliste ne peut désormais plus avancer. Il a également dénoncé la pensée libérale capitaliste qui a selon lui "arraché l'homme à la morale et l'a séparé du ciel, sans lui assurer le bonheur et a provoqué les guerres et les privations".

Sur les questions militaires, Ahmadinejad a considéré qu'il n'est pas permis que certains pays consacrent des sommes énormes pour développer leur arsenal, fabriquer des armements chimiques et biologiques et disséminent leurs armées dans tous les coins du monde, alors qu'en contre partie ils accusent les autres de militarisation et veulent priver les autres peuples de l'évolution scientifique sous prétexte de vouloir affronter la prolifération nucléaire dans le monde".

Concernant les Nations unies, le chef d'état iranien a exigé l'annulation du droit de veto au Conseil de sécurité, et souligné la nécessité de réformer sa structure, de sorte qu'elle devienne plus populaire et moins partial dans les relations internationales.

Par ailleurs, évoquant les derniers évènements survenus sur fond de contestation aux résultats du scrutin présidentiel, Ahmadinejad a estimé que le peuple iranien a connu des élections extraordinaires et libres qui lui ont ouvert une nouvelle page en direction du développement national et des relations avec le monde.

Comme prévu, une douzaine de délégations entre autre celles de la France, de l'Argentine, du Costa Rica, de la Nouvelle Zélande, la Grande Bretagne, l'Australie, l'Allemagne en plus de celle des États-Unis ont quitté la salle lorsque le président iranien est monté à la tribune.

Avant son discours dans l'organisation onusienne, Ahmadinejad s'était adressé au président américain Barak Obama lui suggérant de prendre l'Iran " pour un ami éventuel" au lieu de le menacer. S'exprimait au micro de la télévision américaine CBS, il a dit avoir entendu Obama dire que le prochain problème est l'Iran. Et de rectifier: " Le président Obama n'est pas le premier président américain qui considère l'Iran comme étant une menace. Il devrait lire l'histoire pour savoir quel est le sort de celui qui ne perçoit l'Histoire que de son point de vue. Celui qui a pris l'Iran en amitié a tout a gagné";

Il s'est attendu à un discours ouvert lors de la rencontre qui va tenir au début du mois d'octobre prochain à Genève avec les cinq du Conseil de sécurité plus l'Allemagne sur le nucléaire. Assurant que son pays ne négociera pas son programme nucléaire.

Lors d'un autre entretien, le président iranien a fait la distinction entre le sionisme et le judaïsme. " Le sionisme est un parti politique, alors que les Juifs sont comme les autres humains, les adeptes d'une religion céleste."
Concernant l'Holocauste, il a déclaré:" même s'il a eu lieu, où a-t-il été perpétré, et qui en sont les auteurs?".
"Quel est donc son lien avec les Palestiniens? Pourquoi faut-il que les Palestiniens en paient le prix?" s'est-il interrogé.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=104353&language=fr