jeudi 24 avril 2014

Craintes d’une normalisation implicite avec Israël en Tunisie

Les autorités tunisiennes ont autorisé récemment à plus de 60 touristes israéliens de pénétrer leurs territoires après une décision signée par le responsable au ministère de l’intérieur Reda Safar et qui permet aux touristes israéliens de visiter la Tunisie. Le Premier ministre Mehdi Jomaa a déclaré que la Tunisie doit « faire de la saison touristique un succès parce que le tourisme est une des activités qui apporte de l’argent liquide immédiat pour le pays ».
Lors de l’ouverture d’une conférence économique sur le pèlerinage juif, Jomaa a déclaré: «Selon les professionnels du tourisme, le pèlerinage à la Ghriba est la clé pour une saison touristique réussie ». Il a également ajouté qu’il n’y a aucun motif idéologique contestant l’ancienne tradition juive de pèlerinage. « C’est une tradition que nous connaissons, le pèlerinage a eu lieu pendant des années ». 
Selon lui, cette mesure est « habituelle », et « la saison touristique dépend de la réussite du pèlerinage juif et les mesures prises sont des mesures traditionnelles et conventionnelles. Le gouvernement a décidé d’appliquer cette mesure dans le cadre de la transparence », a-t-il dit. 
Et le Premier ministre tunisien de poursuivre : « Soyons francs : normalisation, pas normalisation, laissons de côté ces grandes causes s’il vous plaît. Arrêtons de tourner autour du pot. C’est une tradition connue chez nous, il y a des procédures suivies depuis des années (...) par tous les gouvernements », a-t-il insisté. 
D’après un décret émis le 13 avril en cours, « les juifs porteurs de visas israéliens pourront entrer dans les territoires israéliens lors du pèlerinage à la Ghriba et doivent présenter un manifeste pour mener des investigations sécuritaires et préparer un plan pour leur sécurité. Ceci concerne notamment les touristes israéliens participant aux périples touristiques. Ils seront autorisés à se déplacer hors des villages touristiques où ils séjourneront ». La saison touristique sera lancée en Tunisie le 8 mai prochain. 
Cette décision gouvernementale a été fustigée par des députés tunisiens qui y ont vu une transgression de l’autorité de la Constituante. 
Sur ce sujet, le chef du Parlement allemand Norbert Lammert avait adressé une lettre l’an dernier au président de la Constitution tunisien Mostapha ben Jaafar, affichant ses craintes quant à l’inclusion de la Constitution une clause qui aurait mené à « l’incrimination de la normalisation ».
Traduit du journal libanais assafir