mercredi 12 mars 2014

Relations secrètes des pays arabes du Golfe avec "Israël" !

Palestine – CPI
Les médias israéliens ont mis la lumière sur les déclarations données par le ministre de la sécurité le général réserviste Moshe Ya’alon à propos de l’Arabie Saoudite. Il a dit avec un accent favorable que l’Etat hébreu a des intérêts communs avec le camp sunnite dirigé par l’Arabie Saoudite. Ils ont aussi des ennemis communs : l’Iran, l’islam radical et Al-Qaïda, selon lui.
Les déclarations de Ya’alon viennent confirmer une étude publiée par le centre de recherches de la sécurité nationale de Tel Aviv. Cette étude affirme qu’en dépit de l’absence de relations diplomatiques entre les deux pays, les intérêts communs ont beaucoup rapproché Riyad et Tel Aviv : empêcher l’Iran d’obtenir la bombe atomique et de se transformer en une grande puissance régionale. Bien que l’Arabie Saoudite impose la condition d’une avancée notable dans les négociations israélo-palestiniennes, il reste un espace bien large entre l’absence de relations diplomatiques totales et une rupture totale, un espace qui leur donne l’occasion de travailler main dans la main loin de tout regard indiscret.
Puis il y a les documents dévoilés par WikiLeaks, qui confirment un dialogue secret et perpétuel entre Tel Aviv et Riyad concernant le dossier iranien. Ils confirment aussi que plusieurs entreprises israéliennes travaillent pour les pays arabes du Golfe : conseil sécuritaire, entraînement de forces spéciales, fourniture de systèmes technologiques. Des rencontres secrètes entre des responsables des deux parties se poursuivent.
"Israël" commence à moins mettre son objection à l’exportation d’armes par Washington aux pays du Golfe. "Israël" commence à avoir une bonne liberté pour vendre ses produits dans ces pays, à la seule condition qu’ils ne portent pas le nom de l’Etat hébreu.
Les pays arabes du Golfe, l’Arabie Saoudite en tête, savent le poids d’"Israël" aux Etats-Unis. C’est pour cette raison qu’ils croient devoir garder certaines relations avec Tel- Aviv. Cependant, sans une vraie progression dans les négociations de paix israélo-palestiniennes, les relations entre "Israël" et les pays du Golfe ne peuvent pas aller plus loin.
L’étude souligne que selon la vision saoudienne et des autres pays du Golfe, ils ne peuvent pas afficher leurs relations avec "Israël" en public. Cela serait mauvais pour eux et pour "Israël". Eux ne veulent froisser l’opinion arabe qui refuse toute normalisation avec l’Etat hébreu. En même temps, "Israël" préfère garder ses relations en secret avec ses pays qui ne respectent aucunement les droits de l’homme.
L’étude note que dernièrement, les relations entre Tel Aviv et le Riyad se sont renforcées. Elle conseille aux dirigeants israéliens de ne pas travailler contre le président Obama ; cela endommagerait les relations américano-israéliennes qui sont déjà à un point sensible.
L’étude dévoile l’ardente volonté saoudienne de frapper l’Iran par le biais "Israël", mais sans dire qu’elle l’aiderait, de peur d’en payer la facture.
L’étude note enfin que bien l’Arabie Saoudite voie le conflit israélo-palestinien comme un élément perturbateur de la sécurité dans la région, l’Iran reste son principal problème et sa question charnière. Puis la coopération israélo-saoudienne s’est renforcée, suite à l’accord des grandes puissances avec l’Iran et à l’accord privant la Syrie de ses armes chimiques qui n’ont pas eu l’aval de Riyad et Tel Aviv.
L’étude attire l’attention sur l’importance des relations israélo-saoudiennes : la coordination entre ces deux pays reste un élément de stabilité dans la région. Malgré cette importance, leurs relations ne doivent être affichées en public, car cela infligerait de graves dommages au royaume saoudien. L’étude souligne que toute avancée concrète des négociations israélo-palestiniennes pourra inévitablement renforcer les coopérations entre les deux pays, dans la mise en place de l’Etat palestinien par exemple.
Article paru dans le journal hébreu Haaretz, le 7 mars 2014, traduit et résumé par le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI