mardi 22 novembre 2011

Rencontre Mechaal-Abbas : les détenus politiques de la Cisjordanie espèrent une libération

[ 21/11/2011 - 23:34 ] 
Ramallah – CPI
Les Palestiniens de la Cisjordanie donnent une grande importance à la rencontre attendue entre Khaled Mechaal, président du bureau politique du mouvement islamique Hamas, et Mahmoud Abbas, président de l’autorité palestinienne, au Caire. Et les familles des détenus politiques dans les prisons de l’autorité ont pour espoir de voir cette rencontre mettre fin à leurs souffrances causées par l’enfermement des leurs.
Beaucoup de Palestiniens croient que la détention politique, signe des premiers jours de division, représente le plus grand obstacle sur le chemin de la réconciliation et de l’unité nationale, une unité dont les Palestiniens ont plus que jamais besoin.
Soixante-quinze dossiers
Le comité des familles des détenus politiques a fait ses statistiques. Ces statistiques parlent de soixante-quinze dossiers de détenus appartenant à différents départements de la Cisjordanie. Certains sont enfermés dans les prisons de l’autorité de Ramallah depuis plus de cinq ans.
Parmi les détenus politiques les plus anciens se trouve Moayyad Tabï, du village de Tamoun, vers Tobas. Il a été arrêté par le service de renseignements en août 2007, accusé d’avoir travaillé pour le compte de l’occupation israélienne. Les tribunaux de l’autorité l’ont tout de même innocenté de l’accusation fabriquée de toute pièce pour des raisons partisanes. Les services de l’autorité l’ont arrêté encore une fois alors qu’il voulait mettre les pieds hors de la prison de Jadid, libéré par le tribunal.
Mohammed Al-Qoqa et Mohammed Jawad Al-Katout, de la ville de Naplouse, sont un autre exemple. Ils sont enfermés dans les prisons de l’autorité, accusés d’être membres des brigades Ezziddine Al-Qassam, depuis 2007. Depuis, ils sont enfermés dans la prison d’Al-Janid.
Il y a aussi Rajab Oni Al-Charif et Alaa Hassouna, de la ville de Naplouse. Ils sont enfermés dans la même prison d’Al-Janid, depuis la fin de l’an 2008.
Les documents du comité disent que cinq Palestiniens sont toujours dans les prisons de l’autorité depuis 2009 : Alaa Dyab, Abdou Al-Fattah Charim, Imad Al-Hotéri, Ibrahim Attiya de la ville de Qalqilia, et Wajdi Anwar Al-Arourir, du village d’Aroura, vers Ramallah.
Seize jeunes et une cinquantaine de personnes sont en prison, arrêtés en 2010 et en 2011.
Un crime sans fin
Le comité des familles des détenus politiques parle de plus de 75 dossiers de détenus politiques enfermés dans les prisons de l’autorité de Ramallah. Chacun de ces dossiers contient des histoires et des détails étranges de cette pratique d’arrestation politique.
Les informations confirment que cette pratique continue de la part de tous les services de sécurité, partout en Cisjordanie ; cependant, on accuse le service de sécurité préventive d’avoir mené plus d’arrestations, dans le but de saboter la rencontre entre Abbas et Mechaal.
Dans la ville d’Al-Khalil, ces services ont arrêté Mohanned Al-Haymouni et les deux libérés Mohammed Al-Khattib et Youssef Abou Hossein. Et dans la ville de Naplouse, les trois frères Anes, Abdallah et Yasser Jodallah ont été interpellés. Et de la ville de Tobas, le libéré Ossama Sawafitta a été enfermé par ces mêmes services.
Et la torture !
Puis en dépit de tout le travail de relations publiques mené par l’autorité, les hôpitaux de la Cisjordanie et des rapports de médecins mettent sous la lumière du jour la torture pratiquée dans les prisons de l’autorité.
Alaa Saoud, du village d’Aqraba, étudiant à l’université d’Al-Najaah, en est la dernière victime. Un enquêteur l’a frappé à la tête avec son revolver.
A l’hôpital, son état était le meilleur témoin de toutes les pratiques de ces services. Le jeune est encore à l’hôpital.
Les jugements
Et en dépit de tous les appels à appliquer la loi, les services de l’autorité n’appliquent les décisions des tribunaux. Certains sont libérables depuis plus de six mois, en vain.
En attendant la fin de toutes ces souffrances, les familles des détenus ont les yeux rivés sur la rencontre Abbas-Mechaal.