mercredi 30 novembre 2011

Israël débloque les fonds palestiniens

30 novembre 2011
Agence France-Presse
Jérusalem
Israël, sous pression internationale, a décidé mercredi de débloquer les fonds dus à l'Autorité palestinienne dont le versement était suspendu depuis un mois, lors d'une réunion du Forum des huit plus importants ministres du gouvernement de Benyamin Nétanyahou.
M. Nétanyahou «a approuvé la reprise du transfert des produits des taxes, pour le moment, à l'Autorité palestinienne. Cette décision a été prise au terme de la réunion des huit ministres après l'arrêt par l'Autorité palestinienne de ses mesures unilatérales», a indiqué le bureau du premier ministre.
«Si l'Autorité palestinienne recommençait ses mesures unilatérales, le transfert des fonds serait réexaminé», a-t-il averti dans un communiqué, en allusion aux démarches pour obtenir l'adhésion de la Palestine en tant que membre à part entière de l'ONU et de ses agences, auxquelles Israël s'oppose.
Un seul des huit ministres, l'ultranationaliste chef de la diplomatie Avigdor Lieberman, s'est déclaré opposé à la décision de débloquer les fonds, a précisé la radio publique.
«Cet argent nous appartient et il ne doit plus être bloqué par le gouvernement israélien, en aucune circonstance, et le monde doit s'assurer qu'Israël ne recommence pas», a déclaré à l'AFP le négociateur palestinien Saëb Erakat, dénonçant un acte de «piraterie».
Le gel des fonds, décrété le 1er novembre pour sanctionner l'adhésion comme membre à part entière de la Palestine à l'UNESCO, avait été dénoncé par les États-Unis, l'ONU et la France notamment.
Ces fonds d'un montant de 100 millions de dollars proviennent des taxes douanières et de la TVA prélevées sur les marchandises destinées aux Palestiniens transitant par les ports et aéroports israéliens.
Selon la radio, le Forum a pris sa décision à la suite d'un rapport qui lui a été présenté selon lequel les Palestiniens auraient pour le moment renoncé à leurs démarches à l'ONU pour l'adhésion d'un État de Palestine.
En outre, le récent rapprochement entre les deux principaux mouvements palestiniens, le Hamas et le Fatah, ne constituerait pas vraiment une réconciliation, selon ce rapport.
M. Nétanyahou, dont le gouvernement est résolument hostile à l'unité palestinienne avec le Hamas, qu'il assimile à une «organisation terroriste», a critiqué ce rapprochement jeudi dernier à la suite d'une réunion Hamas-Fatah au Caire, appelant le président Mahmoud Abbas, à la tête du Fatah, à «arrêter le processus de réconciliation avec le Hamas».
Les ministres israéliens ont toutefois prévenu que le versement de cet argent pourrait être en partie gelé s'il s'avérait qu'une partie des fonds parvenait au Hamas ou à «d'autres éléments terroristes», a ajouté la radio.
Les accords de Paris de 1994 prévoient la rétrocession par Israël de ces taxes, qui représentent deux tiers des recettes budgétaires de l'Autorité et lui permettent de payer plus de 150 000 fonctionnaires palestiniens, dont la masse salariale représente quelque 178 millions de dollars par mois.
L'Autorité palestinienne avait demandé aux Nations unies d'intervenir auprès d'Israël pour mettre fin à son blocage de fonds.
Avant même ces difficultés, le premier ministre palestinien Salam Fayyad s'inquiétait régulièrement d'une crise chronique des finances de l'Autorité en raison de retards persistants dans le versement de l'aide promise par les donateurs, en particulier arabes.
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