samedi 9 juillet 2011

Le mythe d'Israël, seule démocratie du Moyen Orient et rempart pour la "civilisation" contre la "barbarie"

08/07/2011
L'Etat d'Israël est souvent représenté, par ses partisans et les dirigeants occidentaux, comme la seule démocratie du moyen orient et un rempart, un poste avancé de la civilisation occidentale en pleine "barbarie" orientale. Les raisons sont simples à comprendre : il faut bien justifier les crimes israéliens et la spoliation des palestiniens par des arguments anesthésiant. Or, cette vision est totalement mythique.
Israël, une démocratie ? Il est vrai que le système politique israélien se rapproche d'une démocratie. Il y a bien des élections, un parlement (la Knesset). Certes. Mais ce n'est qu'un vernis qui cache une toute autre réalité. Tout d'abord, il faut déjà relativiser : l'aspect démocratie ne concerne en réalité que les juifs citoyens israéliens. Pour eux, effectivement, ce n'est pas du tout un régime autoritaire. Ils peuvent s'exprimer, voter, faire valoir leurs droits en justice.
Soit. Mais ce que l'on oublie de dire, c'est que les palestiniens, dépourvus d'Etat, vivent sous domination et occupation israélienne. A ce titre, il est primordial de s'intéresser à leur sort qu'ils sont sous la botte des dirigeants israéliens. Or, pour les palestiniens, Israël revêt plutôt les habits d'une effroyable dictature, la pire de toute la région : absence de liberté de circulation (check point), enfermement ; colonisation continue de leurs terres, des champs ; destruction régulère de logements sous de faux prétextes administratifs ; contrôle total des exportations et importations. Que dire des arrestations arbitraires, des milliers d'enfants détenus sans jugement ? Que dire aussi des bombardements ? A cet égard, on peut légitimement parler du seul régime colonial de la région, ressemblant davantage à une dictature. Avec une coloration théocratique, vu qu'en Israël religion et Etat ne sont pas réellement séparés : les partis ultra-orthodoxes (qui poussent à la déportation des palestiniens) sont très représentés, ont droit de cité et influences même les gouvernements.
Il faut donc cesser de parler de démocratie. Venons-en au deuxième point.
Israël rempart contre la barbarie ? C'est en ces termes que les premiers colons israéliens venus envahir et chasser les palestiniens justifiaient leur entreprise de conquête coloniale. Israël serait un poste avancé de la civilisation en plein territoire "arriéré". Qu'en est-il réellement ? Lorsqu'on se penche sur les débuts de la conquête sioniste, on apprend que celle-ci s'est réalisée, dès le départ, au moyen du terrorisme (http://fr.wikipedia.org/wiki/Terrorisme_sioniste). Irgoun, Léhi, la Haganah et bien d'autres : des tas de groupuscules terroristes, posant des bombes dans les marchés et massacrant des villageois palestiniens font régner la barbarie sur toute la Palestine. Le plus grand attentat étant celui de l'hôtel King David dans lequel des dizaines de morts sont à déplorer (http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/ministere_817/archives-patrimoine_3512/expositions_11556/expositions-diverses_14041/60e-anniversaire-etat-israel_18854/attentat-du-king-david-1946_62590.html.) Par ailleurs, la conquête s'est accompagnée du rasage de centaine de villages palestiniens. Ces groupes terroristes formeront l'embryon du nouvel Etat, les chefs terroristes étant recouvertis en dirigeants politiques.
Il suffit ensuite de se pencher sur tous les actes actuels. Utilisation du phosphore blanc sur des populations civiles, bombardements massifs, destruction de Gaza et blocus illégal créant une catastrophe humanitaire ; punitions collectives (qui sont des crimes de guerre). Si l'on définit le terrorisme comme étant une méthode consistant à s'en prendre à une population civile sans défense afin de faire plier un gouvernement, un mouvement ou un Etat, force est de constater que le rasage de Gaza pour faire "plier" le hamas, la destruction du Liban pour faire plier le Hezbollah en 2006 s'apparentent à des chefs d'oeuvre de terrorisme d'Etat.
A côté de la violence d'Etat, il y a la violence des colons. Des mosquées sont parfois incendiées (http://www.lexpress.fr/actualites/2/des-colons-accuses-d-avoir-incendie-une-mosquee-en-cisjordanie_889429.html), des paysans lachement agressés et harcelés par les colons. Encore aujourd'hui, Baruch Goldstein, celui qui a assassiné des dizaines de Palestiniens qui priaient dans un mosquée d'Al Qods, en leur tirant à la mitraillette dans le dos, est vénéré par des extrêmistes religieux qui viennent des quatre coins du globe pour fleurir sa tombe. Il y a aussi le fanatisme des religieux. La Torah du roi, publiée en Israël, préconisait d'assassiné les bébés des "ennemis d'Israël" (http://www.courrierinternational.com/depeche/newsmlmmd.ef79b89c75d8ec82c497c2e7ef1d1492.6b1.xml)
Israël n'est donc ni une démocratie, ni un rempart contre la barbarie. C'est plutôt une dictature qui n'a apporté que le sang dans cette région. Ceux qui soutiennent cet Etat ne peuvent plus se cacher derrière ces pétitions de principe sans fondement ; qu'ils assument désormais à la face du monde leurs réels projets.
Publié par Sahabas