vendredi 10 juin 2011

Le martyr Izzat Meswadi voulait retourner à al-Qods

Jeudi 9 juin 2011
Izzat Meswadi est tombé martyr, le dimanche 5 juin 2011, dans le Golan. Il fait partie des 24 martyrs tombés ce jour-là, tous des réfugiés palestiniens en Syrie, assassinés par la machine de guerre sioniste, prise de panique à l’idée de voir les réfugiés accomplir leur vœu, leur retour en Palestine.
L’armée des colons a tiré sur des jeunes Palestiniens, désarmés, qui ne voulaient que réaliser ce que l’ONU avait légitimé, en 1947, le retour des réfugiés à leur patrie, leurs terres, et la récupération de leurs biens en Palestine.
Le martyr Izzat Meswadi avait également participé à la marche du retour, à partir du Golan, le 15 mai dernier, voulant transformer la commémoration de la Nakba en journée du retour. Avec son ami, Hassan Hejazi, ils étaient parvenus à franchir Majdal Shams, la ville syrienne occupée, et s’étaient dirigés vers la Palestine occupée. Alors que Hassan Hijazi trouvait sa voie pour aller à Yafa, le martyr Izzat Meswadi, se faisant passer pour un journaliste, avait pris le chemin de sa ville natale, al-Qods. Arrêté par une patrouille sioniste, il est emprisonné.
Il avait raconté à la presse son arrestation puis son incarcération et les menaces proférées par les instructeurs sionistes :
« J’avais l’intention d’arriver à al-Qods et de prier dans la mosquée al-Aqsa, d’appeler les médias pour leur rappeler nos droits consistant à retourner à notre terre. Ce que j’ai vécu, alors que je me trouvais en Palestine, m’a confirmé que la Palestine est plus proche de nous que ce que nous pouvions croire, et que l’ennemi dont on nous faisait peur tout au long de 63 ans, est lâche et ne peut affronter notre détermination. »
Il a ajouté : « Les soldats de l’occupation m’ont fait subir un interrogatoire et la torture physique et morale, dès l’instant de mon arrestation, avant mon arrivée à al-Qods. » Il a raconté avoir été emmené dans une voiture, menottes aux mains et les yeux bandés, probablement en direction des terres syriennes occupées. « Nous sommes arrivés vers 13 h. Ils m’ont gardé ainsi jusqu’à 17 heures, pour nous dire : le gouvernement syrien refuse de vous accueillir. Nous allons parler avec les Libanais et les Jordaniens, voir s’ils veulent de vous. Peu après, ils nous disent que personne ne veut de vous. Nous allons vous balancer sur un champ de tir ! » Izzat est ensuite relâché, et sommé de se rendre à pied vers un village syrien, en traversant un champ de mines. Il arrivera à Damas, sain et sauf.
Les sionistes déportent les Maqdisis
Le martyr Izzat Meswadi n’est pas le seul à avoir été déporté par les sionistes, qui ont occupé la ville d’al-Qods, sa partie occidentale en 1948 et sa partie orientale, avec la mosquée al-Aqsa et la vieille ville, en juin 1967. Plus de 13.000 Maqdisis ont été déportés depuis juin 1967, leur carte de résidence ayant été retirée par les sionistes. Comme tant d’étudiants palestiniens, il était juste parti pour poursuivre ses études et n’a plus eu le droit de retourner chez lui. C’est le processus de nettoyage ethnique et religieux que pratique l’entité coloniale sioniste dans la partie orientale d’al-Qods qui se poursuit jusqu’à présent, alors qu’il a été presque achevé dans la partie occidentale, entre 1948 et 1952.
Non seulement le massacre des réfugiés palestiniens n’a pas été dénoncé par la « communauté internationale », mais celle-ci s’est sentie épouvantée par l’audace de ces jeunes réfugiés qui ont décidé de prendre le chemin du retour. Ni l’ONU, ni les Etats occidentaux qui dirigent l’ONU, n’ont eu un mot de sympathie ou de réconfort pour les familles des victimes palestiniennes. Les médias occidentaux ont vite fait de dénoncer la Syrie, accusée de vouloir détourner l’attention de sa situation interne, comme si les réfugiés palestiniens n’existaient pas par eux-mêmes, comme si les réfugiés palestiniens ne pouvaient faire parler d’eux que lorsqu’ils quémandent leur droit, lorsqu’ils acceptent les programmes des ONG-s dans les camps, ces ONG-s qui cherchent à les détourner de leur droit au retour et de la liaison avec leur patrie occupée.
Le mouvement lancé le 15 mai en direction de la Palestine se poursuivra, à partir des frontières limitrophes. C’est ce qu’ont déclaré les formations palestiniennes présentes dans les camps palestiniens, au Liban, en Syrie et en Jordanie. Rendant hommage aux martyrs du retour, hajj Abu ‘Imad Rifa’î, représentant du mouvement du Jihad islamique au Liban a déclaré le mercredi 8 juin : « le sang qui a coulé à Maroun El Ras et dans le Golan syrien occupé annonce une nouvelle étape, en ce qui concerne le droit du retour des réfugiés palestiniens à leurs terres, et le refus de toutes les tentatives qui visent cette question, que ce soit par l’installation définitive dans les pays d’accueil ou l’expulsion. »
Hommage aux martyrs du retour !
Hommage à tous les martyrs palestiniens et arabes tombés pour que vive la Palestine !
Fadwa Nassar
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