jeudi 16 juin 2011

Affaire d’espionnage: les Egyptiens refusent l’ingérence des Israéliens

16-06-2011
Les autorités égyptiennes et israéliennes sont à couteaux tirés dans l’affaire de l’arrestation d’un journaliste israélo-américain Ilan Grapel, accusé d’espionnage au profit de l’entité sioniste.
Le quotidien égyptien Rose AlYoussef a révélé qu’une altercation a éclaté entre les enquêteurs égyptiens chargés de cette affaire et le consul israélien qui insistait pour être présent lors de l’interrogatoire de Grapel. Mais ce dernier a été sommé de respecter la loi égyptienne et avisé de rester dans la chambre avoisinante de celle de l’interrogatoire.
Accompagné du consul américain, il était sous haute surveillance de la part des forces de sécurité égyptiennes. 
Le procureur général a également rejeté une demande de l’ambassade israélienne de dépêcher ses traducteurs, précisant que l’accusé parle l’arabe (avec un accent syrien) ou l’anglais.
Il a refusé de donner les photocopies des documents de l’enquête aux consuls américain et israélien au motif que le seul apte à les obtenir est l’avocat égyptien qui représente l’accusé, et ce pas avant la fin de l’enquête. Ces documents étant classés top-secrets.
Une altercation a même éclaté entre le procureur général et le consul israélien qui se plaignait du changement de ton avec les responsables de l’ambassade, différemment de la situation qui régnait durant le règne déchu. Ce à quoi le procureur égyptien lui répondit avec virulence que la situation a désormais changé.
Grapel "le fou"  
Selon le journal, à la demande du Premier ministre israélien, l’ambassade israélienne a chargé un avocat égyptien connu pour sa disposition à défendre les espions israéliens. Côté israélien, c’est l’avocat Isaac Melster qui fut chargé de faire partie de l’équipe égyptienne de défense. Il avait défendu en 1999 un autre espion israélien d’origine égyptienne, Aouda Sleimane Tarabine condamné à purger une peine de 15 années.
Melster a demandé au ministère des affaires étrangères la permission de contacter le président américain Barak Obama et le lobby sioniste Aipac, pour obtenir leur soutien dans cette affaire.
C’est lui qui a demandé qu’une campagne d’information soit menée pour faire croire que Grapel est fou ; ce à quoi s’est directement attelé le ministère israélien des affaires étrangères, sur Face Book, Vu que le  consul israélien y a fait part, il s’est vu de nouveau faire l’objet d’un  avertissement égyptien lui demandant d’observer les principes diplomatiques.
Des plus en plus de preuves contre Grapel
Par ailleurs, et selon des informations parvenues à Rose ElYoussef, le procureur général a montré comme indices durant l’interrogatoire de l’accusé israélien, une vingtaine de messages documentés envoyés aux services de renseignement israéliens
La réponse de l’accusé fut que ces messages étaient des dépêches de presse, Il a prétendu avoir été incapable de les envoyer et a refusé de révéler les datas des parties réceptrices.
Dans les pièces d’accusation contre l’accusé entré en Égypte avec un passeport américain figurent des photographies prises à Assouan le mois de mai. Elles montrent le barrage et les défenses anti aériennes qui y sont installées. Preuve qu’il était en mission d’espionnage militaire.
Il a aussi été confronté à des enregistrements sur des discussions qu’il avait effectuées avec des jeunes égyptiens, pour leur apprendre l’hébreu. Il est accusé d’avoir voulu les enrôler au profit de l’entité sioniste.
Des médias israéliens prévoient la prochaine relaxationEntretemps, en Israël, le quotidien Yediot Aharonot a déclaré que Grapel sera libéré à la fin de sa détention préventive, indiquant tenir cette information de sources du ministère égyptien des affaires étrangères et de sources israéliennes et américaines.
Il a dit que les Américains sont en train de faire pression sur le commandement militaire égyptien pour qu’il soit relaxé, avant que la procédure juridique n’entre en vigueur.
Une source israélienne a révélé au  journal qu’Israël a décidé que ce sont les États-Unis qui seront chargés de cette affaire vu que Grapel est entré en Égypte avec un passeport américain. Et d’ajouter qu’Israël s’est abstenu d’effectuer des contacts à hauts niveaux, pour ne pas donner l’impression qu’il était en mission pour Israël.