dimanche 10 avril 2011

L'escalade meurtrière se poursuit entre Israël et les Palestiniens de Gaza

10/04/2011
À Gaza, le gouvernement du Hamas a décrété samedi un état d'urgence pour les forces de sécurité, la défense civile et les services de santé. /
À Gaza, le gouvernement du Hamas a décrété samedi un état d'urgence pour les forces de sécurité, la défense civile et les services de santé. / AFP 
L'armée israélienne a poursuivi samedi ses frappes contre les groupes armés palestiniens de la bande de Gaza qui ont continué à tirer obus et roquettes sur le sud d'Israël, lors de la confrontation la plus meurtrière depuis 2009.
Au total, 18 Palestiniens ont été tués et près de 70 blessés, selon des sources médicales palestiniennes, depuis le début de cette nouvelle flambée de violence déclenchée jeudi par un tir de missile antichar contre un autobus scolaire qui a grièvement blessé un adolescent en Israël.
Les victimes sont des membres d'organisations paramilitaires mais également des civils.
Il s'agit du bilan le plus lourd depuis la fin de l'offensive israélienne "Plomb durci" contre la bande de Gaza en décembre 2008-janvier 2009 (1 400 Palestiniens tués et 13 Israéliens).
Plus de cinquante projectiles -roquettes et obus-ont été tirés vers Israël pour la seule journée de samedi, selon la police israélienne.
Ils n'ont pas fait de victime, ni de dégâts majeurs. Toutefois, ces tirs contraignent des dizaines de milliers d'Israëliens du sud du pays à dormir dans des abris ou des pièces conçues pour résister aux explosions.
Une porte-parole de l'armée a précisé que sept roquettes de type Grad, d'une portée de 50 km, ont été interceptées ces dernières 48 heures par le nouveau système de défense antimissile Iron Dome ("Dôme de fer").
Le commandement de l'armée de l'air israélienne s'est félicité de ce "franc succès" pour la première utilisation opérationnelle de cette arme.
Les Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas au pouvoir à Gaza, ainsi que les Brigades Al-Qods, le bras militaire du Jihad islamique, un groupe radical allié du Hamas, ont revendiqué la plupart des tirs de roquettes et d'obus de samedi.
"Nous ne parlerons pas de trêve aussi longtemps que l'occupant sioniste poursuivra ses attaques", a averti à Gaza un porte-parole des Brigades Al-Qassam.
Un haut responsable sécuritaire israélien a toutefois fait état de démarches de la branche politique du Hamas pour parvenir à un cessez-le-feu effectif, jusqu'à présent en vain.
"La branche politique du Hamas a fait parvenir à Israël un message demandant à l'armée israélienne un cessez-le-feu" en échange d'un arrêt des attaques palestiniennes, a déclaré ce haut responsable qui a requis l'anonymat.
Ce dernier a pratiquement rejeté cet appel, estimant que les frappes israéliennes se poursuivraient aussi longtemps qu'Israël ne sera pas assuré que "sa population peut vivre normalement", sans la menace de tirs palestiniens.
"Nous ne savons pas à ce stade quand nous arrêterons nos opérations qui ont déjà infligé des coups sévères au Hamas, alors que des pas supplémentaires pourraient être franchis" dans l'escalade militaire, a-t-il prévenu.
Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a dû reporter sine die une visite qu'il devait effectuer samedi à Washington.
À Gaza, le gouvernement du Hamas a décrété samedi un état d'urgence pour les forces de sécurité, la défense civile et les services de santé.
Un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a affirmé de son côté que le tir contre l'autobus scolaire revendiqué par sa branche armée ne visait pas des enfants.
"Nous n'avons pas pour politique de viser des civils. Nous ne savions pas que ce bus qui empruntait une route utilisée par l'armée israélienne, transportait des enfants", a-t-il argué.
Dans un communiqué, l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, basée à Ramallah (Cisjordanie), a accusé Israël de "viser délibérément des cibles civiles" et appelé la communauté internationale à "intervenir immédiatement pour stopper les crimes contre le peuple palestinien".
Elle a réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies. Vendredi, l'ONU et l'Union européenne avaient appelé à un arrêt immédiat des hostilités.