jeudi 31 mars 2011

Affrontements lors de la destruction de maisons appartenant à des bédouins

Hébron - 30 mars 2011
Par Maan News
Sept bédouins ont été frappés par la police des frontières israélienne mardi matin 29 mars, alors que les fonctionnaires israéliens de l’Administration Civile ont rédigé un ordre de démolition de 12 tentes situées dans un petit hameau en sud Cisjordanie. Les 12 familles de Khirbet Um Neir, un campement de bédouin au sud-est de Yatta, ont eu l’ordre de quitter les lieux en début d’année, mais refusèrent, n’ayant nulle part où aller.
Affrontements lors de la destruction de maisons appartenant à des bédouins
Quand les fonctionnaires israéliens vinrent pour faire appliquer la décision, Rateb Al-Habour, un activiste local, rapporte que les militaires ont imposé un bouclage de la zone, et quand les résidents ont résisté aux autorités, ils ont été frappés et arrêtés.
Selon les observateurs de l’organisation Christian Peacemaker Team, les villageois disent que les militaires ont essayé de confisquer un tracteur, mais les habitants l’ont encerclé, le bloquant sur les lieux.
Le 22 février, l’armée israélienne recouvrit de terre des maisons et des puits du hameau. Les soldats empêchèrent plus tard la Croix Rouge de délivrer les équipements nécessaires aux familles.
Deux jeunes hommes du village, ajoute Al-Habour, ont été séparés de leurs familles pendant plusieurs heures afin que la démolition ait lieu, et revinrent couvert d’ecchymoses.
Les médecins du Croissant Rouge relatent qu’ils ont été appelés pour prendre en charge 7 habitants blessés, et ajoutent que deux ont dû être transférés à l’hôpital d’Hébron pour passer des radios et être soignés.
Ceux qui ont été blessés sont identifiés comme étant :
- Mahmoud Al-Habour, 60 ans
- Halima Al-Habour, 50 ans
- Muhammad Al-Habour, 62 ans
- Issa Al-Habour, 60 ans
- Hamda Al-Habour, 65 ans
- Jibrin Al-Habour, 17 ans
- Tharifa Al-Habour (âge non renseigné)
Les habitants ont informé Rateb Al-Habour, que les habitations avaient été détruites pour permettre l’expansion programmée de la colonie de Suseya, à moins d’un kilomètre des terres des bédouins.
Le porte-parole de l’armée affirma que celle-ci n’était pas impliquée dans les incidents, et imputa la responsabilité du problème à la police des frontières, dont le porte-parole nia la connaissance d’un tel évènement mais ajouta qu’il allait examiner l’affaire.
Le journal israélien Ynet écrit que « l’Administration Civile accompagnée par les forces de sécurités ont détruit 4 structures palestiniennes au hasard au sud du mont Hébron. »
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Les observateurs du CPT déclarent que les habitants reconstruisaient déjà leurs habitations.
Les démolitions font partis d’une vague d’actions menée contre les bédouins palestiniens, qui pour la plupart vivent à la campagne.
Selon les Accords d’Oslo de 1990, Israël conserve le contrôle militaire et civil des régions en dehors des grandes villes. Selon ces mêmes accords, le transfert progressif du pouvoir vers l’Autorité Palestinienne était supposé être mis en place dans les années suivantes. Ce transfert n’a jamais eu lieu, pourtant, selon le plan prévu, Israël conserve le contrôle de plus de 60% de la Cisjordanie .
L’Administration Civil israélienne détermine quelles zones peuvent être développées, et exclut les Palestiniens de régions qu’il déclare zones de tir ou terrain adjacent aux colonies. C’est quasiment impossible pour les Palestiniens d’avoir la certitude de pouvoir cultiver, vivre ou travailler sur ces terres.
Les semaines passées, des habitations bédouines ainsi que des bâtiments agricoles de Tubas et du district de Bethléem ont étés démolis, déplaçant environ 100 personnes.
Un fonctionnaire de l’ONU de l’agence responsable des réfugiés palestiniens a noté que les destructions de bâtiments ont doublé depuis début 2001.
« Bien que les autorités israéliennes maintiennent que ces démolitions sont effectuées en raison du manque de permis de construire israélien émis, la nature hautement restrictive et souvent discriminatoire du régime de planification mis en œuvre par ces mêmes autorités accordent rarement de tels permis aux palestiniens vivant en Secteur C, les laissant alors sans autre choix que de construire illégalement ou bien de partir, » rapporte l’Office pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) de l’ONU dans son rapport mensuel de février.
« C’est difficile de comprendre les destructions de collecteurs d’eau de pluie, dont certains sont vétustes, qui servent dans des régions palestiniennes reculées où l’eau se fait rare et où la sécheresse est une menace permanente, » dit Maxwell Gaylard, qui est à la tête de l’OCHA dans les territoires Palestiniens.
Source : Maan News
Traduction : BL pour ISM