samedi 19 février 2011

Regain de tensions entre Israël et le Liban, l’Iran, la Syrie

publié le vendredi 18 février 2011
Nouvelobs.com

 
Navires de guerre iraniens annoncés vers la Syrie, menaces du Hezbollah envers Israël, propos belliqueux du ministre de la Défense israélien...
Israël a haussé le ton, mercredi 16 février, contre l’Iran et son allié libanais du Hezbollah. Il s’inquiète de l’envoi présumé par Téhéran de deux navires de guerre vers la Syrie ainsi que des menaces du mouvement chiite envers l’Etat hébreu.
L’Etat hébreu avait dénoncé comme une "provocation" que deux navires, présentés comme des bâtiments de guerre iraniens, faisaient route vers la Méditerranée, via le canal de Suez, avec pour destination finale la Syrie.
Une information non confirmée par Téhéran, alors qu’à Washington, le département d’Etat avait affirmé que les Etats-Unis "surveillaient" deux navires croisant en mer Rouge, les mêmes que ceux mentionnés par Israël, mais a refusé de dire s’ils étaient des bâtiments de guerre ou s’ils étaient iraniens. Envoi annulé
Une information presque confirmée puisque, jeudi, les autorités du canal de Suez ont été informées de l’annulation du passage prévu par cette voie stratégique des deux navires.
"Nous avons été informés aujourd’hui de l’annulation des deux passages prévus de deux navires de guerre iraniens et aucune nouvelle date n’a été fixée", a dit un responsable du canal qui a requis l’anonymat.
Il a précisé que les deux bâtiments étaient la frégate Alvand et le navire-ravitailleur Kharg, qui se trouvent actuellement près du port saoudien de Djeddah, sur la mer Rouge. La radio israélienne, avait déjà parlé d’une frégate de classe MK-5 équipée de missiles et d’un bâtiment auxiliaire de transport de classe Kharg.
Si ces navires étaient bel et bien passés, cela aurait été la première fois depuis 1979 que des bâtiments de guerre iraniens auraient traversé le canal de Suez.
Aucune notification au Canal de Suez
Dans un communiqué, l’Autorité du Canal de Suez avait dit mercredi n’avoir pas reçu notification du passage des navires iraniens : "L’Autorité autorise les bateaux de toute nationalité à franchir le canal aussi longtemps que leur pavillon appartient à un pays qui n’est pas en guerre contre l’Egypte", précise le communiqué. Toutefois, les navires de guerre doivent disposer d’une autorisation.
Or, l’organisme égyptien chargé de l’administration du Canal de Suez avait assuré jeudi ne pas avoir reçu de demande d’autoriser le passage de deux navires de guerre iraniens vers la Méditerranée. "Tout bâtiment militaire a besoin d’une autorisation du ministère de la Défense et du ministère des Affaires étrangères. Nous n’avons pas vu de telles autorisations. J’ai besoin de les avoir en main avant toute permission de passer", a déclaré à l’AFP Ahmed al-Manakhly, chef des opérations de l’Autorité du Canal de Suez. Sud-Liban
Parallèlement, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a raillé les menaces du puissant mouvement armé du Hezbollah d’envahir la Galilée (nord d’Israël) en cas d’attaque israélienne contre le Liban voisin.
"Nasrallah a déclaré aujourd’hui qu’il allait conquérir la Galilée, mais je peux lui dire qu’il n’y arrivera pas. Quiconque se terre dans un bunker doit rester dans son bunker", a assuré Benjamin Netanyahou, s’adressant au chef du Hezbollah Hassan Nasrallah. Depuis la guerre de juillet-août 2006 entre le Hezbollah et Israël qui l’avait menacé de mort, Hassan Nasrallah réside dans un endroit tenu secret et n’a fait que de rares apparitions en public.
"Je dis aux combattants de la Résistance islamique (Hezbollah), soyez prêts : si une guerre est imposée sur le Liban, le commandement de la résistance pourrait vous demander de prendre le contrôle de la Galilée, c’est-à-dire de libérer la Galilée", avait lancé un peu plus tôt Hassan Nasrallah.
Ce dernier répondait aux déclarations d’Ehoud Barak qui a affirmé que l’armée israélienne n’excluait pas "d’entrer" à nouveau au Liban, lors d’une visite mardi aux troupes israéliennes déployées dans le nord près de la frontière avec le Liban. Le conflit de 2006 avait été marqué par de nombreux ratés contre le Hezbollah qui avait réussi à tirer 4.000 roquettes sur le nord d’Israël.