vendredi 18 février 2011

Le projet d’échanges de données personnelles entre l’UE et Israël condamné par l’IPSC

jeudi 17 février 2011 - 06h:37
Campagne Solidarité Irlande/Palestine
Cette mesure va laisser des millions de citoyens potentiellement à la merci d’un vol de leur identité, parrainé par leur État, du même genre que ce que nous avons connu à Dubaï en janvier de l’année dernière ; effectivement, c’est une acceptation tacite de la légitimation de tels actes de terrorisme d’État que commet Israël.
(JPG) La Campagne Solidarité Irlande/Palestine a condamné aujourd’hui la décision de la Commission européenne déclarant qu’« Israël offrait le niveau suffisant de protection des données à caractère personnel » et donnant ainsi le feu vert au « transfert de données à caractère personnel des citoyens de l’Union européenne à Israël ».
Le gouvernement irlandais avait antérieurement tenté de bloquer cette relation de partages de données, mais en vain.
Condamnant cette approbation de la Commission, la présidente nationale de l’IPSC, Freda Hugues, déclare : « Il s’agit d’une initiative scandaleuse au nom de la Commission européenne. Israël est un pays qui s’est servi de passeports de ressortissants irlandais, allemands, britanniques et français pour perpétrer l’assassinat extrajudiciaire d’un membre du Hamas à Dubaï, l’année dernière - et il n’y a aucune raison de croire que c’était la première ou la seule action illégale de cette sorte. Par conséquent, que la Commission autorise le transfert de données à caractère personnel concernant des citoyens de l’Union européenne à cet État voyou serait risible si ce n’était une question aussi manifestement grave. Cette mesure va laisser des millions de citoyens potentiellement à la merci d’un vol de leur identité, parrainé par leur État, du même genre que ce que nous avons connu à Dubaï en janvier de l’année dernière ; effectivement, c’est une acceptation tacite de la légitimation de tels actes de terrorisme d’État que commet Israël. »
Mme Huges critique également la nature partisane de l’Union européenne quand il s’agit d’Israël : « Cela fait partie d’une tendance plus large au sein de l’UE par laquelle, en dépit des déclarations hypocrites et de circonstance critiquant les violations israéliennes des droits de l’homme, l’UE et ses États membres œuvrent à développer et à affermir les relations économiques et symboliques avec Israël. Par exemple, la "recherche scientifique" est une forme extrêmement lucrative de coopération de l’UE avec Israël. Israël participe à plus de 800 projets avec des universités et entreprises européennes, pour un montant évalué à 4,3 milliards d’€. En 2013, il est prévu qu’Israël reçoive plus de 500 millions d’€ de subventions européennes. En Irlande, nous devrions tous être scandalisés par le fait que le représentant de l’Irlande à la Commission européenne, Maire Geoghegan-Quinn, soit la personne chargée de gérer ces subventions. Parmi les bénéficiaires, on trouve les fabricants d’armes, tels que Elbit et Israel Aerospace Industries, qui construisent les drones et les avions qui servent régulièrement à attaquer la population de Gaza. »
Mme Hugues réitère l’appel d’IPSC pour qu’il soit mis fin à l’impunité israélienne, et spécialement pour exclure Israël à titre suspensif de l’Accord Euro-Med : « Israël ne craint aucune répercussion pour ses actions de la part de l’UE et de ses États membres, parce que ces institutions persistent à lui permettre d’agir en toute impunité. L’Accord Euro-Med entre Israël et l’UE accorde à Israël un accès privilégié au marché européen. L’article 2 de cet Accord stipule clairement que l’application de l’accord est conditionnée par le respect, par Israël, « des droits de l’homme et des principes démocratiques » un respect considéré comme un « élément essentiel » de l’accord. Israël a violé de façon flagrante le droit international à maintes occasions et il doit être suspendu de cet accord préférentiel sur cette base - et pourtant, aucun État membre de l’UE et aucun commissaire de l’UE n’a jamais soulevé cette possibilité. En tant que tel, il faut nous interroger sérieusement sur l’engagement de l’UE dans la protection des droits de l’homme ». (1)
Et Mme Hugues de conclure : « Je recommande à toute personne concernée par cette tendance à une plus grande coopération UE/Israël - qui équivaut en réalité à récompenser les Israéliens pour leur terrorisme contre les Palestiniens - de lire l’excellent livre de David Cronin sur la question : "L’alliance de l’Europe avec Israël : aider l’occupation" ».(2)

(1) - Ndt : Une résolution a été adoptée par le Parlement européen le 10 avril 2002, par 269 voix pour, 208 voix contre et 22 abstentions qui demande la suspension des accords UE-Israël. Voir notamment le point 8 de cette résolution :
8. (le Parlement européen) demande au Conseil et à la Commission de convoquer d’urgence le Conseil d’association UE-Israël pour transmettre sa position au gouvernement israélien en lui demandant de respecter les dernières résolutions de l’ONU et de réagir positivement aux efforts déployés actuellement par l’UE pour parvenir à une solution pacifique au conflit ; demande à la Commission et au Conseil, dans ce contexte la suspension de l’Accord d’association euroméditerranéen UE-Israël.
Cette décision de nos élus européens n’a jamais été appliquée.
Voir aussi l’interview de David Cronin par Sarah Irving sur le site L’Islam en France sur la parution de son livre.
10 février 2011 - IPSC (Campagne Solidarité Irlande/Palestine) - publié sur Alternative Information Center - traduction : JPP
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