Gilles Paris
Il y a bientôt neuf ans, un gouvernement israélien dirigé par la droite reprenait à son compte, en l’adaptant, une idée née à gauche : la construction d’une “clôture de sécurité” visant à se séparer, en pleine deuxième intifada, des Palestiniens. Ce nouveau “mur”, et d’autres, a inspiré un dossier publié par l’Institut français des relations internationales (IFRI, un think-tank) dans le numéro d’hiver de sa revue Politique étrangère.
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“Les Israéliens attribuent à cet édifice une continuité et une efficacité qu’il n’a pas”, écrit Cédric Parizot, s’appuyant sur l’analyse d’un officier de réserve israélien Yaakov Amidror. Muraille séparant les Israéliens de l’intérieur de ceux des colonies isolées, isolant les Palestiniens pris dans les “poches” créées par un tracé sinueux jusqu’à l’absurde, le mur “peine à imposer une vision uniforme des espaces et des frontières”. Une formule éculée veut que les bonnes frontières fassent les bons voisins, mais ce principe est inapplicable dans un contexte aussi complexe que l’ensemble territorial que composent Israël et la Cisjordanie.