lundi 5 juillet 2010

Netanyahu et Obama vont tenter demain de renouer un dialogue difficile

05/07/2010
Le gouvernement israélien décide d'étendre les compétences de la commission chargée d'enquêter sur le raid contre la flottille turque.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu espère donner une image plus sereine de ses relations avec le président Barack Obama demain à la Maison-Blanche, après le sérieux coup de froid du précédent sommet en mars. Sur le fond, en revanche, les analystes ne s'attendent à aucune percée dans la mesure où les deux dirigeants ne disposent aujourd'hui que d'une marge de manœuvre limitée, chacun pour des raisons de politique intérieure.
Au menu des discussions figureront les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens et l'échéance du gel provisoire de la construction dans les colonies juives de Cisjordanie qui expire en septembre.
Parmi les autres dossiers : la levée partielle du blocus israélien de la bande de Gaza et le nucléaire iranien.
Sous pression internationale, Israël a fini par alléger son embargo à la suite du raid contre une flottille humanitaire pour Gaza qui a fait 9 morts parmi les passagers d'un ferry turc le 31 mai. L'opération a provoqué une grave crise avec Ankara, un autre allié stratégique de Washington.
Selon un porte-parole du département d'État, Philip Crowley, les États-Unis s'attendent à ce que M. Netanyahu présente au président Obama « un rapport préliminaire de l'enquête israélienne sur la tragédie de la flottille ». Le gouvernement israélien a décidé hier d'étendre les compétences de la « commission publique indépendante » chargée d'enquêter sur l'incident.
À propos du processus de paix, M. Netanyahu va insister auprès de Barack Obama sur la nécessité de passer des discussions indirectes à des « négociations directes ». Les Palestiniens ont suspendu le dialogue direct en décembre 2008 après l'offensive israélienne contre Gaza. Depuis début mai, des discussions ont repris via le médiateur américain George Mitchell, mais elles n'ont débouché sur rien pour le moment, même si Washington a fait état de « progrès ».
Un haut responsable palestinien a affirmé hier à l'AFP « n'être au courant ni n'avoir été informé d'aucun progrès ». « Ils (les Américains) s'efforcent de créer un climat positif pour contribuer à faire de la visite de Netanyahu un succès », a-t-il estimé sous le couvert de l'anonymat.
Lors de leur dernière entrevue à Washington, M. Netanyahu avait eu droit en mars à un accueil glacial à la Maison-Blanche après l'annonce par Israël de la construction de 1 600 logements dans un quartier de colonisation de Jérusalem-Est annexée. Cette fois, l'atmosphère devrait être plus chaleureuse. « Le plus important pour les États-Unis, ce sont les apparences. Fondamentalement, c'est une administration qui veut faire bonne figure et montrer qu'elle parvient à quelque chose », explique le spécialiste du Proche-Orient Barry Rubin.