mercredi 22 décembre 2010

Quand sera proclamé l’Etat palestinien ?

L’un des plus importants indices d’alignement et de la politique de deux poids, deux mesures dans la manière de traiter avec les Arabes est ce qui arrive actuellement au niveau de l’établissement de l’Etat palestinien et l’entêtement israélo-américain qu’il ne voit le jour que par le biais des négociations. A un moment où l’Histoire n’a enregistré aucune négociation ayant précédé la création de l’Etat juif.

L’établissement de l’Etat palestinien et l’Etat juif a pour référence à l’appui une même résolution onusienne, celle du partage promulguée en 1947, stipulant la création de deux Etats, juif et palestinien, et que Jérusalem préserve son statut international entre les deux Etats.
Partant, différents pays se sont empressés à l’époque pour reconnaître le nouvel Etat juif, estimant que la référence légitime de l’établissement de l’Etat juif était cette résolution promulguée par l’organisation internationale. Le premier pays à reconnaître l’Etat juif fut l’Union soviétique, ensuite, les Etats-Unis. Cependant, ils n’avaient pas insisté que cette reconnaissance soit étayée par la tenue de négociations entre les deux parties déterminant la nature de cet Etat et ses frontières, etc.
Il est vrai que la partie arabe avait à l’époque refusé la reconnaissance de l’Etat hébreu. Elle y avait vu une violation d’une terre arabe habitée par ses citoyens originaux et donc la tenue de négociations était impossible. Aujourd’hui, le rejet est toujours de mise, mais seulement la situation s’est inversée et le refus est passé du côté arabe au côté israélien. Nous avons imaginé que l’engagement de la communauté internationale à la légitimité internationale incarnée dans la résolution onusienne sur laquelle se sont appuyés les pays du monde dans leur reconnaissance de l’Etat juif malgré le refus arabe, aurait dû les amener à adopter la même position de reconnaissance de l’Etat palestinien stipulé par la résolution même, et ce, en dépit du rejet israélien.
La reconnaissance par le Brésil et l’Argentine de l’Etat palestinien a été considérée comme étant l’unique engagement manifesté par la communauté internationale et, malheureusement arabe, vis-à-vis de cette légitimité internationale incluse dans la résolution onusienne précitée.
Cette position juridique correcte émanant des deux pays latino-américains est ce qui a incité les opposants à l’établissement de l’Etat palestinien à poser comme condition la nécessité de tenir des négociations préalables sur ses détails. Ce que les mêmes pays n’ont pas posé comme condition pour ce qui est de l’Etat hébreu.
Malgré cela, je n’imagine pas que la communauté internationale soit plus royaliste que le roi, comme il est coutume de le dire dans des situations pareilles, et qu’elle reconnaisse l’Etat palestinien dans ses frontières d’avant le 5 juin 1967, même avant que les Arabes ne le fassent. La reconnaissance initiée par le Brésil et l’Argentine, puis la Bolivie, était un motif indirect pour l’Autorité palestinienne elle-même pour proclamer la mise en place de l’Etat palestinien unilatéralement. Tout comme la partie juive l’a fait unilatéralement lors de l’établissement de l’Etat hébreu en 1948. Mais ceci n’a pas eu lieu.
J’imagine que l’Autorité palestinienne doit prendre cette même initiative rapidement et que cette reconnaissance doit être suivie d’une autre arabe collective. Ensuite, il faut qu’une campagne arabe et internationale soit lancée pour inciter les différents pays du monde à reconnaître l’Etat palestinien naissant.
Il s’agit là de l’unique moyen d’investir la reconnaissance qui nous est parvenue de l’extrémité du monde vis-à-vis de l’Etat palestinien. Si nous ne prenons pas l’initiative logique et valable, la reconnaissance latine deviendra lettre morte sans aucune concrétisation sur le terrain politique.
L’Autorité palestinienne avait menacé à plusieurs reprises qu’elle serait obligée éventuellement de proclamer l’Etat palestinien unilatéralement. N’est-il pas temps d’exécuter cela, surtout après que certains pays amis eurent reconnu ce que le monde entier a revendiqué ? Si l’occasion historique ne s’est pas présentée, après tout cela, quand est-ce qu’elle adviendra donc ?
Mohamed Salmawy
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