mercredi 22 décembre 2010

La reconnaissance de l’Etat palestinien

L’etat palestinien indépendant a été reconnu consécutivement par 9 Etats d’Amérique latine dont, ces derniers jours, le Brésil et l’Argentine.
La réaction israélienne vis-à-vis de cette reconnaissance s’est caractérisée par la colère et la déception, et des sources israéliennes officielles l’ont décrite comme une condamnation à vie d’Israël, prétendant que c’est un comportement unilatéral trempé d’exagération.
En contrepartie, l’Autorité palestinienne et son président ont exprimé leur joie, espérant que la reconnaissance sera un outil de pression contre Israël pour cesser la colonialisation.
Ces reconnaissances sont-elles nouvelles ou appuient-elles seulement les plus anciennes, depuis que Arafat et le Conseil national palestinien ont annoncé en 1988, en Algérie, l’acceptation de l’Etat palestinien à côté d’Israël ? Puis la solution des deux Etats a été affirmée dans la diplomatie internationale et dans les résolutions du Conseil de sécurité et même dans les discours israéliens, depuis le discours prononcé par Netanyahu le 15 juin 2009. Et cela, abstraction faite des conditions difficiles qu’il a posées pour accepter ce principe, dont la plus dangereuse est la reconnaissance par les Palestiniens qu’Israël est la terre du peuple hébreu.
Quelle est la valeur de cette reconnaissance même si elle vient du monde entier, tant qu’Israël continue à usurper les terres de l’Etat palestinien ? Dans ce contexte, il ne sert plus à rien de parler des frontières de 1967. Sinon, pourquoi y aurait-il une joie et une déception palestiniennes, alors que tout le monde est conscient que c’est le plus fort qui renforce son droit en Palestine ? Pourquoi alors le mécontentement américain contre les Etats américains ayant annoncé la reconnaissance de l’Etat palestinien ?
De nombreuses réalités limpides peuvent aider à trouver la réponse à ces questions. La première est que la situation palestinienne a atteint un état très critique et qu’Israël a imposé aux côtés palestinien et américain une certaine limite en traitant avec la question de l’Etat palestinien. La seconde réalité est que les Etats-Unis et Israël parlent de l’Etat palestinien et œuvrent en même temps à son érosion, par la colonialisation et d’autres moyens.
Enfin, Israël ne supporte pas qu’une tierce partie évoque les droits palestiniens et l’entité palestinienne et veut supprimer cette cause en imposant un fait accompli précipité. C’est ce point qui importe le plus à Israël, car un Etat palestinien dans les frontières de 1967 signifie que toutes les autres frontières d’Israël ne sont pas reconnues. De plus que cela ravive les espoirs des Palestiniens. C’est pourquoi Israël a accepté Oslo, pour matricer le destin des Palestiniens après leur avoir donné espoir. C’est ce qui a alors séduit Arafat. Il a continué à rêver en voyant quotidiennement les murs de Jérusalem et les minarets de la mosquée d’Al-Aqsaa.
Entre l’espoir palestinien et la douleur israélienne, ces reconnaissances ont la valeur d’ancrer un droit. Un droit qui s’impose face à un fait accompli par lequel Israël a emprisonné l’Etat derrière les grilles de la judaïsation. Un fait accompli qui poursuit un peuple soumis et opprimé, qui espère qu’un jour les piliers de l’Etat deviendront réalité, tant pour la terre que pour le peuple.
L’Etat palestinien est un droit, et ses piliers existent. Mais la colère sioniste tente d’éradiquer ce droit. Espérons que le monde entier renouvellera la reconnaissance de cet Etat afin qu’un jour la légitimité du droit prenne le dessus sur l’usurpation illégitime.
Abdallah Al-Achaal
Lien