mercredi 8 décembre 2010

Nétanyahou a choisi de rejetter la paix, estime un dirigeant palestinien

07 décembre 2010
Agence France-Presse
Ramallah
Le gouvernement israélien de Benjamin Nétanyahou a rejeté la paix en refusant de décréter un nouveau gel de la colonisation, a déclaré à l'AFP un responsable palestinien après l'annonce de l'échec de Washington de relancer les négociations de paix.
«En refusant de donner une réponse claire aux États-Unis, Israël a refusé de geler la colonisation et de donner une chance à la paix dans la région», a regretté ce responsable sous couvert de l'anonymat.
Les États-Unis ont annoncé mardi qu'ils avaient abandonné l'idée d'obtenir un gel de la colonisation israélienne en Cisjordanie afin de relancer les négociations au Proche-Orient.
Cet aveu marque un échec cinglant de la stratégie proche-orientale de l'administration Obama après des semaines de vains efforts pour redémarrer les négociations de paix bloquées depuis septembre en raison du contentieux sur la colonisation juive.
Les États-Unis avaient déjà informé jeudi l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas de l'échec de leurs efforts pour obtenir d'Israël un nouveau moratoire sur la colonisation dans les Territoires occupés.
«L'administration américaine nous a informés qu'Israël n'avait pas accepté un moratoire sur la colonisation», avait alors déclaré à l'AFP un haut responsable palestinien sous couvert de l'anonymat.
Le président Abbas, en visite officielle en Grèce, a reçu la réponse formelle des États-Unis, sous forme de lettre, dans la nuit de mardi à mercredi, a confirmé à l'AFP le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina, lors d'un entretien téléphonique d'Athènes.
«Le président Abbas a dit à la partie américaine que la direction palestinienne et ses frères arabes allaient étudier la réponse officielle (américaine) avant de faire part de la position palestinienne», a expliqué M. Abou Roudeina.
Pour reprendre les négociations de paix, les Palestiniens exigent un gel de la colonisation en Cisjordanie occupée mais également à Jérusalem-Est annexée.
Le mois dernier, lors d'un entretien marathon avec la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, chargée du dossier, M. Nétanyahou avait accepté d'envisager un nouveau gel de 90 jours sur les constructions dans les implantations juives de Cisjordanie en échange d'une généreuse enveloppe de garanties sécuritaires et diplomatiques, dont des avions de chasse américains.
Mais le Premier ministre israélien a refusé de soumettre cette proposition au vote de son cabinet de sécurité tant qu'il n'aurait pas reçu une confirmation écrite des engagements américains.
Israël n'a jamais reçu cette lettre.
Côté israélien, les médias, qui prennent acte de l'échec américain, assurent qu'«Israël et les États-Unis vont tenter de trouver d'autres moyens pour faire avancer le processus de paix».
L'émissaire de M. Nétanyahou, l'avocat Yitzhak Molcho, qui est à Washington, va s'efforcer dans les prochains jours de trouver avec des responsables de l'administration américaine «une autre voie» pour relancer les pourparlers avec les Palestiniens, a précisé la radio publique.
Selon le département d'État américain, les négociateurs israéliens et palestiniens sont attendus la semaine prochaine à Washington.
Cette annonce n'a pas été confirmée de source palestinienne.
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