samedi 4 décembre 2010

Les défis juridico-politiques d’Israël, sur la scène internationale

04 Décembre 2010 01:44 
IRIB - Lorsque l’Assemblée générale de l’ONU a adopté, en novembre 1975, la résolution 3.379, qui assimilait le Sionisme à une forme de discrimination raciale, peu de gens croyaient que les organismes internationaux seraient, désormais, obligés d’adopter, chaque année, des dizaines de résolutions condamnant la politique raciste israélienne. A travers une relecture des dizaines de lourds dossiers des crimes commis par les Sionistes, au cours du 20ème siècle, l’Organisation des Nations unies a adopté, à l’époque, la résolution assimilant le Sionisme au racisme. Profitant de l’appui européen, le Sionisme a proclamé son existence, vers la fin du 19ème siècle, mais c’est au 20ème (siècle) que le Sionisme s’affirme, en tant que bras politico-militaire des Etats-Unis, dans la région névralgique du Moyen-Orient. Le dossier des villages de Deir Yassine et Kfar Qassem est d’une importance particulière, dans la relecture des crimes du régime usurpateur israélien, dans les premières années de sa création. A l’aube du 9 avril 1948, les commandos de l'Irgun (organisation terroriste dirigée par Menachem Begin) ont attaqué Deir Yassine, un village d’environ, 750 habitants palestiniens. 254 hommes, femmes et enfants ont été, alors, massacrés, par les militaires sionistes, et la mémoire collective de l’humanité enregistrera à jamais le souvenir de la tuerie de Deir Yassine. « Des centaines de corps raidis par la mort, dispersés ici et là, créaient des scènes d’horreur ; tous avaient été mitraillés et ceux d’entre eux qui auraient pu survivre aux tirs, n’avaient pas pu échapper à l’explosion des grenades. Des monceaux de corps déchiquetés entassés dans les maisons, dans les rues et dans les champs, nous révélaient un véritable enfer de feu, d’explosions et d’atrocités. » C’est dans ces termes que le Chef de la délégation du Comité international de la Croix Rouge, à Deir Yassine, Jacques de Reynier, décrit ses impressions.
C'est, donc, ainsi que fut créé le régime sioniste, reposant sur une politique de massacres, d’occupation, de racisme et d’expansionnisme, et qui s’affirma, au Moyen-Orient, en bénéficiant de l’appui de l’Occident.
Le massacre de Sabra et Chatila est un autre crime qui, lui, non plus, ne s’effacera jamais de la mémoire collective de l’humanité et dont on sait que les Sionistes n’ont jamais réussi à effacer la trace. Les camps de Sabra et Chatila, sur un ensemble de 12 camps de réfugiés palestiniens, au sud de Beyrouth, au Liban, ont été, du 16 au 18 septembre 1982, le théâtre d’une des tragédies les plus sanglantes que le monde ait jamais connue. Sur l’ordre d’Ariel Sharon, l’armée israélienne franchit les frontières du Liban, pénétra jusqu’au cœur même du pays et en occupa la capitale, Beyrouth. Dans le cadre d’une collusion entre le régime sioniste et la phalange libanaise, les deux camps de réfugiés de Sabra et Chatila ont été attaqués, par Israël, à l’aube du 16 septembre 1982. C’est ainsi que l’odieux massacre des réfugiés palestiniens eut lieu, dans ces deux camps de réfugiés du Sud de Beyrouth. 3.297 Palestiniens ont perdu la vie, dans cette attaque, et pour la première fois de l’histoire, les télévisions du monde ont diffusé les scènes montrant les corps des femmes et des enfants palestiniens entassés les uns sur les autres, dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila. C’était, en effet, la première fois que les téléspectateurs, un peu partout, dans le monde, découvraient de leurs propres yeux le vrai visage, sans artifice, des Sionistes, 30 ans, cependant, après l’occupation de la Palestine. En l’espace de 48 heures, les deux camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila se sont transformés en un amas de ruines. Dans les rues de Sabra et de Chatila, les corps déchiquetés des Palestiniens, gisant à côté des cadavres de chats et de chiens mitraillés par les militaires israéliens, révélaient aux opinions publiques du monde l’ampleur du crime.
Le rapporteur américain, Tony Clifton, y a consacré tout un livre. « J’étais terriblement bouleversé en voyant les corps calcinés des Palestiniens. Il était évident que les Israéliens avaient versé de l’essence, sur les corps des palestiniens. La blancheur des dents au milieu de visages noircis par le feu offrait une vision cauchemardesque. », écrit Tony Clifton.
Dans son livre «Terrorisme sioniste, en Palestine occupée», l’écrivain arabe, Ghazi Khorshid, décrit, dans les termes suivants, ses impressions sur les crimes des militaires sionistes, à Sabra et Chatila : « Dans une rue du camp, les corps de 5 femmes et plusieurs enfants gisaient sur un tas de terre ; le corps de l’une des femmes était en morceaux et son vêtement, déchiré; à son côté, il y avait la tête décapitée d’une fillette. A côté d’elle, une jeune femme, au corps mitraillé de balles, tenait son nourrisson dans les bras, dont le corps, lui aussi, avait été transpercé par les tirs. Dans son livre “The Gun and the Olive Branch”, le journaliste occidental, David Hirst, décrit, ainsi, ses observations de l’agression israélienne contre les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila : « En coordination avec les Israéliens, les phalangistes ont traversé leurs bases, pour entrer dans les camps. Une première unité était composée de 14 éléments armés de mitrailleuses et de poignards. Le massacre dura 48 heures, sans relâche, même, pendant la nuit. Ils entraient, de force, dans les maisons palestiniennes, et ouvraient le feu sur leurs habitants. Puis, ils s’en prenaient aux cadavres qu’ils dépouillaient et dont ils arrachaient les yeux et ouvraient le ventre. Ils pourfendaient les corps des petits et lançaient leurs cervelles contre le mur. On voyait, aussi, des mains coupées, ici et là, par terre, dont les Israéliens avaient enlevé les bagues. Les pelleteuses et bulldozers israéliens finirent, enfin, le travail, en laminant ce qu’il restait des camps, pour enterrer d’un coup les corps de quelques milliers de Palestiniens. Les reportages sur Sabra et Chatila ont été si hallucinants que les opinions publiques y ont, naturellement, réagi, mais aussi, les institutions internationales. En Italie, l’aéroport de Rome a boycotté la compagnie aérienne israélienne «El-Al». En France, les enseignants des établissements scolaires ont suspendu les cours et demandé, dans une lettre, au Président français de l’époque, François Mitterrand, de geler les relations politiques avec Tel-Aviv. Les protestations internationales ont fini, enfin, par conduire l’Assemblée générale des Nations unies à adopter, sous la pression de l’opinion publique mondiale, et 3 mois après le massacre de Sabra et Chatila, une résolution condamnant le crime. Avec 98 votes positifs contre 19 négatifs et 23 abstentions, cette résolution considérait le massacre de Sabra et Chatila, comme un génocide perpétré par Israël contre le peuple palestinien.
Le massacre de Sabra et Chatila a eu pour résultat le limogeage d'Ariel Sharon de tous ses postes gouvernementaux. Après un jugement spectacle, devant la Commission d'enquête israélienne, la réputation du Général Ariel Sharon n’était plus à faire ; il était devenu célèbre, en tant que le "Boucher de Sabra et Shatila". Les familles des victimes ont profité, alors, de la mise en application d'une loi sur le génocide du Rwanda, pour porter plainte, en 1993, contre Ariel Sharon. Le 12 février 2003, la Cour de cassation belge a annulé la décision de la Cour d'appel qui avait déclaré irrecevable une plainte contre le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, mais a gelé les poursuites, tant que le Premier ministre israélien serait en fonction. Cela signifiait que les poursuites contre Sharon pourraient être relancées, le jour où celui-ci ne serait plus à la tête du gouvernement israélien.
La vaste ampleur du massacre de Sabra et Chatila a dévoilé la nature raciste du régime sioniste et familiarisé le monde entier avec le comportement barbare de ce régime, bien que la faiblesse des Nations unies, le silence de l'Occident et l'inaction du monde arabe fassent que le monde soit toujours témoin des crimes commis par Israël contre le peuple palestinien. Dans un sondage, réalisé, en 2003, par Gallup, les opinions publiques européennes ont considéré que le régime israélien était contre la paix. Les quelque 500.000 citoyens de 12 pays membres de l'Union européenne avaient confirmé que le régime israélien était pour la guerre et contre la paix, et qu'il perturbait la sécurité de la région; une vision, dont la véracité est confirmée par le comportement belliqueux de ces dernières années du régime sioniste, dans la région.
En 1996, Israël a lancé une guerre dévastatrice par voies, terrestre, aérienne et maritime, contre le Liban. Il s'agissait des opérations militaires que les Israéliens avaient baptisées "les raisins de la colère" et qui ont duré 16 jours. En 2006, aussi, le régime sioniste a mis à feu et à sang, 33 jours durant, des villes et villages libanais, au cours des opérations militaires "Châtiment juste" (!). Cette guerre a fait des milliers de morts et de déplacés. Et, fin 2008, Israël a lancé les opérations "plomb durci", contre la bande de Gaza, se donnant l'illusion de pouvoir contraindre les Palestiniens à céder, devant les pressions et le blocus. Le massacre de Gaza a ravivé le souvenir douloureux de la tragédie de Sabra et Chatila, et, cette fois-ci, le monde actuel, doté d’une technologie d'information sophistiquée, a pu observer, en direct, la sauvagerie des militaires israéliens contre les civils gazaouis. Les images montrant des enfants palestiniens baignant dans leur sang, des hôpitaux bondés de blessés et les cadavres des Palestiniens gisant en nombre, dans les rues de Gaza, révélaient une réalité que le régime sioniste était dans l’impossibilité de démentir. Une Commission d'enquête onusienne dirigée par le juge sud-africain, Richard Goldstone, s'est, donc, engagée à examiner l'ampleur de ces crimes et à en présenter les auteurs. Le rapport de 575 pages, rédigé, par le juge sud-africain, Richard Goldstone, spécialiste en crimes de guerre, et trois autres experts internationaux, accusait l'armée Israélienne de massacre délibéré des civils palestiniens, parmi d'autres exemples de crimes de guerre. Les hauts fonctionnaires israéliens que le texte mettait dans le collimateur juridique étaient l'ancien Premier Ministre, Ehud Olmert, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, mais aussi, l’actuel ministre de la Guerre, Ehud Barak. Basé sur les enquêtes menées sur place et les observations des blessés et des témoins oculaires, le rapport «Goldstone» a placé Israël devant des défis juridiques, sur la scène internationale. Ce n’est, aujourd'hui, un secret pour personne qu'Israël a utilisé différentes sortes d'armes non conventionnelles, voire, interdites, contre les civils, à Gaza. A ce propos, les Cours suprêmes, dans différents pays européens, dont la France, la Grande Bretagne, l'Espagne et la Belgique, ont émis des mandats d'arrêt contre certains responsables israéliens qu'elles accusaient de crimes de guerre. Le vice-Premier ministre du régime sioniste, Dan Meridor, a annulé, en 2009, une visite, à Londres, où il devait participer à la réunion annuelle du Centre d'études et de relations Londres/Tel-Aviv, parce que les responsables anglais l’avaient averti qu'il n’y avait aucune garantie qu'il ne soit pas arrêté, sur le sol britannique. Ce qui marquait un point important et, peut-être, un point de départ, dans les réactions de la justice occidentale, contre les criminels de guerre israéliens. Peu de temps après, Israël s'est vu confronter à un nouveau défi juridique lié à l'examen, par le juge espagnol, Firnando Andro, de l'émission de mandats d'arrêt contre 7 de ses responsables d'Etat, à savoir, le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères, le chef d'état-major interarmes et le ministre de la Guerre du régime sioniste. Une plainte remise à la Cour suprême de la Belgique, contre 15 responsables israéliens, le 23 juin 2009, et une autre, déposée par les activistes de la paix, le 13 juin de la même année, auprès d’un tribunal parisien, contre le ministre de la Guerre israélien, Ehud Barak, ainsi que l'émission, en décembre 2009, par un tribunal londonien, d'un mandat d'arrêt contre Tzipi Livni, la ministre israélienne des Affaires étrangères, à l'époque de la guerre de Gaza, et l'annulation de sa visite, à Londres, constituent des exemples qui confrontent, aujourd'hui, le régime sioniste à des défis juridiques des plus sérieux, ayant, aussi et surtout, entraîné le réveil et la sensibilisation de l'opinion publique mondiale, envers la crise d'identité et de légitimité d'Israël; d'autant plus que l'assaut mené, le 31 mai 2010, par la marine israélienne, contre la «Flottille de la Liberté», le convoi maritime d'aides humanitaires, à destination de Gaza, a, plus que jamais, révélé au monde entier la nature diabolique du régime sioniste, qui se déchaîne, dans la région, sous le parapluie protecteur états-unien. 63 ans après l'occupation de la Palestine, le régime sioniste cherche toujours à stabiliser sa situation, de nos jours, fragilisée, dans la région. En fait, Israël fut créé, à l'aide d'une connivence entre le Sionisme et l'Impérialisme du 20ème siècle, et de nos jours, les communiqués et résolutions adoptés, par le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale des Nations unies, pour condamner l'occupation, l'expansionnisme et les crimes israéliens, nous révèlent la nature de ce régime et les souffrances qu'il a fait subir au peuple palestinien, un peuple qui a résisté 6 décennies, face aux occupants, en leur communiquant ce message:" Nos racines sont encore vivantes…".