mardi 26 octobre 2010

Vers un transfert d'autorité militaire dans certaines zones de la Cisjordanie?

25/10/2010 Ramallah - PNN - 
Les forces de défense israéliennes ont envisagé un plan qui interdirait totalement l'accès à certaines villes de Cisjordanie pour les soldats israéliens.
Le plan élaboré donnerait plus d'autorité aux forces de sécurité de l'Autorité palestinienne, et interdirait complètement l'accès à plusieurs villes et villages de Cisjordanie, dont certains situés en zone B, c'est à dire, selon les accords d'Oslo, sous contrôle militaire israélien.
Officiellement, l'AP est responsable de la sécurité des villes définies comme zone A par les accords d'Oslo, soit, Jénine, Naplouse, Qalqilya, Tulkarem, Ramallah, Jéricho, Bethléem et Hébron. Cependant, les soldats israéliens, faisant fi de ces accords, interviennent régulièrement en zone A, principalement pour mener des missions d'enlèvements. Depuis quelques temps, l'AP réclame la fin de ces incursions, qui violent sa souveraineté ; l'administration américaine, chargée de l'entrainement des policiers palestiniens soutient pleinement cette demande. En juillet dernier, le président Obama avait déjà demandé au premier ministre israélien Netanyahu le retrait de ses soldats de Cisjordanie.
Selon le journal israélien Haaretz, un officier de l'armée en poste en Cisjordanie, aurait affirmé que les liens entre les services de renseignement israéliens et les forces de sécurité palestiniennes se seraient considérablement accrus, ce qui signifierait que l'armée israélienne serait capable de gérer correctement le retrait progressif des troupes israéliennes, sans que cela soit un danger pour la sécurité d'Israël.
"Les organisations de sécurité contrôlent correctement les villes," a-t-il déclaré, "ainsi un terroriste en cavale dans une de ces villes aura du mal à s'y cacher." Suite à la dernière attaque du Hamas en Cisjordanie, qui avait entrainé la mort de quatre colons, la réponse de l'AP avait été sévère et immédiate. En quelques jours, plus d'une centaine de membres du Hamas avait été arrêté.
Le plan doit maintenant être approuvé par le gouvernement israélien. Il pourrait être appliqué dans le cadre des négociations de paix. Cependant, celles-ci sont toujours dans une impasse, depuis la reprise de la colonisation, il y a bientôt un mois de cela.
Les forces américaines mènent d'ailleurs un vaste programme de formation de policiers palestiniens. Il y a quelques jours à peine, on annonçait la fin de la formation de 3000 policiers supplémentaires, qui forment dorénavant le 6ème bataillon. Depuis plusieurs années, ce dispositif mis en place par le général Dayton, a pour but la création fin 2011 de dix bataillons palestiniens. Comme le déclarait il y a quelques mois Dayton, aujourd'hui remplacé par le général Michael Moeller, l'USSC (Équipe américaine de coordination de la sécurité) est là, "non pas pour apprendre à combattre Israël, mais pour maintenir l'ordre et la loi, respecter tous les citoyens et faire régner la loi afin qu'ils puissent vivre en sécurité et en paix avec Israël." Ce plan a également permis de renforcer la coopération entre l'armée israélienne et la police de Ramallah. Dayton, en mai 2009, citant dans un discours un officier israélien, déclarait "L'USSC est en train d'accomplir un travail formidable. Plus les Palestiniens feront le boulot et moins nous devrons le faire." Un nouveau bataillon, de 500 futurs officiers, a commencé son entrainement.
Ainsi, plutôt qu'un transfert de souveraineté, on semble assister à une délégation du pouvoir, qui continue de servir les intérêts israéliens, sans que ceux-ci n'aient à effectuer eux même les arrestations. Les forces de sécurité de l'AP sont d'ailleurs farouchement critiquées par les opposants politiques, qui les accusent de collaboration avec le système israélien, pour éradiquer la résistance? de plus, plusieurs témoignages et rapports d'ONG affirment que la police palestinienne pratique couramment la torture sur les opposants politiques. Début octobre, le PCHR (Centre palestinien pour les droits de l'Homme) condamnait l'AP pour ses campagnes d'arrestations, et dénonçait la torture et le non-respect des procédures légales dans les arrestations.
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