lundi 27 septembre 2010

Un vœu pieux ?

le 27.09.10 | 03h00
Après de longs mois de tiraillements et de tentatives médiatiques de mettre dans l’embarras le rival, les réunions «cordiales» et «fraternelles» reprennent entre le Fatah et le Hamas. Comme par miracle, leurs responsables recommencent à parler de réconciliation et d’accord qui semblent très proches.
Ghaza
de notre correspondant
Le communiqué commun paru après une rencontre au plus haut niveau entre des dirigeants du Hamas et du Fatah à Damas, le week-end dernier, et les accolades fraternelles entre Khaled Mechaâl (chef du bureau politique du mouvement islamiste) et Azzam Al Ahmad (membre du comité central du mouvement Fatah) donnent cette impression que la réconciliation est devenue une réalité. «Un accord a été trouvé, fixant un cap et les étapes à suivre vers la réconciliation», ont souligné les deux parties dans le communiqué, précisant que plusieurs points qui posaient problème ont été «réglés».
Sommes-nous donc face à un changement radical dans les positions, surtout au niveau du Hamas qui s'est abstenu, jusqu'à maintenant, de signer le document égyptien portant sur la réconciliation interpalestinienne, fruit de longues et éreintantes négociations entre les deux partis ? Mais à contre-courant de l'optimisme déclaré par les responsables des deux côtés, la rue palestinienne et les Ghazaouis en particulier, qui ont le plus souffert de l'état de division, sont plutôt méfiants : «Combien de fois se sont-ils rencontrés depuis le coup d'Etat ? Combien de fois ont-ils dit qu'un accord était proche ? En ce qui me concerne, je suis convaincu que rien ne changera. La question nationale est renvoyée au second plan. Le Hamas ne lâchera pas prise à Ghaza.»
Des forces régionales comme l'Iran, qui veut garder la carte du Hamas entre ses mains, ne permettra pas la réalisation de la réconciliation. Ce qui se passe aujourd'hui est un gain de temps de la part du Hamas qui ne veut pas que sa relation avec l'Egypte soit dans une véritable impasse. Les partisans du Hamas – surtout ceux dont les affaires sont devenues florissantes par le biais de la contrebande à travers les tunnels dont ils tirent de gros profits – ne veulent pas entendre parler d'un retour des institutions de l'Autorité palestinienne à Ghaza. Ils sont persuadés que la situation actuelle durera longtemps encore. Les propos de Mouchir Al Masri (membre du Conseil législatif palestinien et un des responsables du mouvement islamiste a Ghaza) tenus samedi sur les écrans de la chaîne Al Alam, qualifiant Mahmoud Abbas de «président illégitime dont le mandat a expiré» et que ni lui ni l'OLP ne représentent actuellement le peuple palestinien, sont peut-être le premier bâton dans les roues de la charrue de la réconciliation qui n'a pas encore bougé.