lundi 6 septembre 2010

L’IPSC salue le succès du gouvernement irlandais dans le gel du transfert des données des citoyens de l'Union Européenne à Israël

Europe - 05-09-2010

Par Ireland Palestine Solidarity Campaign 
L'Ireland Palestine Solidarity Campaign (IPSC) a salué vendredi l'intervention réussie du ministre irlandais de la Justice, Dermot Ahern, pour bloquer un projet de partage de données avec Israël proposé par la Commission Européenne. Si elle avait été adoptée, la proposition aurait autorisé les Etats membres de l'Union Européenne à stocker de données personnelles sensibles sur les citoyens européens et à les transmettre à Israël.
La proposition de la Commission Européenne devait donner aux États membres de l'UE un feu vert à une déclaration disant que l'Union Européenne reconnaît que les normes de protection des données d’Israël sont suffisantes pour permettre aux États membres de transférer des données personnelles sensibles à Israël. Sans une telle déclaration, le transfert de données personnelles sensibles à Israël est illégal.
En raison de la pression irlandaise, la proposition a été débattue par un comité de l'Union Européenne qui s’occupe de la protection des données personnelles.
Le Ministre de la Justice irlandais, Dermot Ahern, a fait pression pour interrompre le projet suite aux inquiétudes quant à l'utilisation de huit faux passeports irlandais par les assassins israéliens du responsable du Hamas, Mahmoud al-Mabhouh. Par conséquent, le vote a été annulé lors de la réunion d’hier du comité de la Commission de protection des données, et la Commission s'est engagée à demander des éclaircissements à Israël sur ses systèmes de protection des données.
Le porte-parole de M. Ahern a déclaré hier que : "enfin de compte, avec cette proposition, un pays qui est au centre d'un incident international très grave impliquant la mort d'un homme et l'utilisation de faux passeports obtiendrait le feu vert pour le transfert de données à caractère personnel des citoyens de l'UE."
Freda Hughes, la présidente d’IPSC, a déclaré aujourd'hui : "L’IPSC félicite l’intervention réussie du Ministre Ahern pour geler ce processus - le seul ministre de l'Union Européenne à prendre cette position. L'Etat d'Israël a, depuis des décennies, commis régulièrement des crimes contre le peuple palestinien et l'Union Européenne ne devrait pas prendre des mesures pour normaliser ce comportement abusif d’un État voyou.
En outre, l'idée même que les données privées des citoyens de l'UE soient fournies à Israël après l'utilisation abusive de passeports dans l’assassinat de Dubaï est absurde. Les actions d'Israël ont, à maintes reprises, prouvé qu'il n'est pas un Etat «normal» et qu’il ne devrait pas être traité comme tel
."
Mme Hughes a continué par un appel au gouvernement irlandais et aux autres Etats de l'Union Européenne : "L'IPSC comprend que cette importante question sera à nouveau débattue lors d’une prochaine réunion du comité de la Commission Européenne de protection des données. Nous encourageons le gouvernement irlandais à maintenir la position forte qu'il a déjà prise sur ce sujet pour refuser d’autoriser Israël à accéder à des aux données sensibles sur les citoyens de l'Union Européenne. Nous demandons également aux autres États membres de l'Union Européenne de revoir leurs positions sur cette question puisqu’autoriser une telle chose permettrait l'usurpation d'identité de millions de personnes par cet Etat, comme nous l’avons vu en janvier dernier à Dubaï et serait même une acceptation tacite de la légitimité de ce actes de terrorisme d'État menés par Israël."
Mme Hughes a conclu : «Le fait que l'Irlande, à elle seule, puisse mettre un terme provisoire à ce processus montre que nous pouvons convaincre l'Europe d’écouter les inquiétudes irlandaises au sujet des actions d'Israël. L'IPSC encourage le gouvernement irlandais à développer cette position indépendante, en particulier en ce qui concerne l'accord Euro-Med qui accorde à Israël un statut commercial préférentiel. L'Irlande devrait demander la suspension de cet accord jusqu'à ce qu'Israël respecte l'article II de sa clause sur les droits de l'homme. Si l'Irlande pouvait faire un tel appel, cela pourrait générer un vaste débat sur les relations de l'UE avec Israël et envoyer un message fort à l'Etat d'Israël qu'il ne peut plus nier ses droits au peuple palestinien en toute impunité."