mercredi 25 août 2010

Ehoud Barak, démission !

03.06.2010 | Avi Trengo | Yediot Aharonot
Malgré sa puissance, l’Etat juif parvient toujours à se mettre dans des situations où il s’empêche d’user intelligemment de sa force. Car, enfin, jamais les militants de la flottille n’auraient osé faire ce qu’ils ont fait face à la marine turque, américaine ou même italienne. Dans un précédent article, j’avais supplié le ministre [travailliste] de la Défense d’agir avec circonspection et de mettre à profit l’arrivée de la flottille pour parvenir à un succès politique : mettre un terme à ce que l’on appelle improprement la poursuite de “l’occupation israélienne de Gaza”. Hélas, avec son arrogance coutumière, Ehoud Barak a voulu le beurre et l’argent du beurre en ordonnant à Tsahal de mener une mission impossible : arrêter la flottille par la force et, en même temps, éviter de recourir à la force. On connaît le résultat. Notre utilisation malheureuse de la force fait perdre à Israël sa capacité de dissuasion en insistant sur nos faiblesses internes et en faisant de nous les méchants. Déjà, nous pouvons voir les implications stratégiques de notre brutalité et de notre bêtise. Bientôt, nous ne serons plus en mesure de faire usage de la force avec crédibilité et nous serons à l’aube d’une catastrophe régionale. Certes, Barak n’est pas le seul coupable. Notre gouvernement n’a aucune ligne de conduite – merci, Nétanyahou –, et le monde arabe a de plus en plus le sentiment que les Etats-Unis lâchent Israël – merci, Obama. Ce qui s’est passé le 31 mai n’est qu’un hors-d’œuvre.
Mais il n’est pas trop tard. Nétanyahou pourrait annoncer la démission immédiate de Barak ou ordonner une inflexion dans le blocus que Barak a décidé d’imposer à la bande de Gaza. Si l’Egypte a envie d’assiéger Gaza, grand bien lui fasse, mais il serait bon de se souvenir que nous n’avons jamais imposé de blocus à la Syrie ou au Liban. Il y a des limites à la force et, quand nous décidons d’y recourir, nous ne devrions pas le faire avec une main liée.