vendredi 9 juillet 2010

Obama appelle à saisir l’opportunité de parvenir à la paix

09/07/2010
« Nous n’aurons probablement pas de meilleure occasion que celle qui nous est offerte en ce moment. Il faut la saisir », a déclaré Barack Obama dans une interview accordée à une chaîne de télévision israélienne.
Il est improbable qu'Israël attaque les installations nucléaires de l'Iran sans en informer préalablement les États-Unis, a déclaré le président américain Barack Obama dans une interview diffusée hier par la télévision israélienne. « Il est inacceptable que l'Iran possède des armes nucléaires et nous allons faire tout ce que nous pouvons pour empêcher que cela arrive », a déclaré mercredi M. Obama à la chaîne 2 israélienne. « Aucun de nous deux n'essaie de surprendre l'autre », a-t-il répondu lorsque le journaliste lui a demandé s'il était inquiet qu'Israël puisse attaquer les sites nucléaires iraniens sans en informer les États-Unis.
L'interview, la première accordée par M. Obama à une chaîne israélienne depuis son entrée en fonctions il y a près d'un an et demi, a été réalisée pendant une visite aux États-Unis du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. La visite a été considérée comme un rapprochement entre les deux dirigeants. MM. Obama et Netanyahu ont eu mardi des entretiens dans le bureau Ovale de la Maison- Blanche consacrés au nucléaire iranien mais également au processus de paix au Proche-Orient.
Sur ce plan, le président Obama a incité hier les Israéliens à saisir la possibilité de parvenir à la paix. « Nous n'aurons probablement pas de meilleure occasion que celle qui nous est offerte en ce moment. Il faut la saisir », a dit le chef de la Maison-Blanche. Comme on lui demandait s'il pensait qu'un accord de paix pouvait intervenir durant son mandat présidentiel, il a répondu : « Je crois que oui. »
M. Obama a dit mardi espérer que les négociations directes entre Israéliens et Palestiniens reprendraient avant le 26 septembre, la date de la fin du moratoire partiel sur la construction dans les colonies juives de Cisjordanie. À ses côtés, M. Netanyahu a promis des « mesures concrètes » en ce sens.
Pour de nombreux analystes à Washington, le retour au dialogue direct entre Israël et les Palestiniens est probable, mais ceux-ci doutent que cette évolution permette des progrès rapides vers la paix. La rencontre Obama-Netanyahu cette semaine était « essentielle pour éviter une crise en septembre », juge Robert Danin, l'ancien chef du bureau de Jérusalem du quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Union européenne, ONU, Russie), sur le site du think-tank américain CFR. C'est en septembre que le président palestinien, Mahmoud Abbas, devra rendre compte des résultats du dialogue « de proximité » devant la Ligue arabe. Ce sera aussi le moment du rendez-vous annuel, à New York, de l'Assemblée générale de l'ONU. M. Obama et le quartette y seront questionnés sur les résultats de leurs efforts pour faire avancer le processus de paix.
Mais c'est évidemment l'expiration du gel temporaire des colonisations juives qui apparaît comme l'échéance la plus importante. David Makovsky, un analyste cité par le New York Times, suggère que les deux dirigeants ont pu s'entendre, en privé, sur une extension du moratoire après une reprise du dialogue direct. Selon Aaron David Miller, expert de l'institut Woodrow Wilson, la prolongation du moratoire « aura lieu » et une reprise du dialogue direct est probable « d'ici à deux mois ». Pour autant, d'après lui, « la négociation directe ne fera que révéler la largeur du fossé entre les deux parties ». Échanges de territoires, « droit au retour » des Palestiniens, question du statut de Jérusalem-Est : la paix entre Israël et les Palestiniens suppose d'importants sacrifices. Pour l'heure, conclut Aaron David Miller, « ni les Israéliens ni les Palestiniens ne sont prêts à en payer le prix ».