vendredi 9 juillet 2010

Netanyahou rassure sa droite et les colons

publié le jeudi 8 juillet 2010
Hassane Zerrouky

 
Le premier ministre israélien, qui a rencontré hier soir Barack Obama à Washington, ne semblait pas disposé à faire le moindre geste en faveur de l’arrêt de la colonisation en Cisjordanie occupée.
Une chose paraît sûre  : le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, n’est pas parti mardi à Washington pour se faire taper sur les doigts. Résolu à annexer une partie de la Cisjordanie occupée ainsi que la partie orientale de Jérusalem que les Palestiniens revendiquent comme capitale de leur futur État, il ne semble pas prêt à faire le moindre geste. Selon le quotidien Yediot Aharonot, juste avant son départ aux États-Unis où il a rencontré hier soir le président Obama, le premier ministre israélien a tenu des réunions avec plusieurs ministres de son gouvernement les assurant de sa détermination à empêcher une prolongation du gel des colonies en Cisjordanie. Et se conformer ainsi aux positions de son parti, le Likoud, qui s’était prononcé le 24 juin dernier pour la reprise de la colonisation en Cisjordanie à compter du 26 septembre, date d’expiration du moratoire sur le gel de la colonisation. « Il n’y a pas le moindre doute  : la construction reprendra en Judée-Samarie (Cisjordanie) immédiatement après l’échéance du gel », a réitéré Limor Livnat, ministre de la Jeunesse et des Sports israélienne.
Entre-temps, la colonisation de Jérusalem-Est, avec à la clé l’expulsion programmée de centaines de familles palestiniennes, se poursuit. Réunies hier à Jérusalem, toutes les formations de la coalition gouvernementale – à l’exception du Parti travailliste – ont appelé à ne pas prolonger le moratoire sur la colonisation. « L’indépendance d’Israël et nos intérêts vitaux sont en jeu », ont affirmé ces jusqu’aux-boutistes.
le rapport accablant d’une ong israélienne
Et pour couronner le tout, le conseil représentatif des colons de Cisjordanie vient de lancer une campagne pressant Netanyahou de « respecter ses engagements » électoraux. « Une parole est une parole, une date est une date, et le 26 septembre nous allons recommencer à construire », a-t-il fait savoir via un encart publicitaire publié dans la presse. Ne voulant pas en rester là, les colons ont organisé tard dans la soirée d’hier une manifestation pro-colonisation devant le consulat général des États-Unis à Jérusalem, au moment de l’entrevue Obama-Netanyahou à Washington  !
C’est dans ce contexte que l’ONG israélienne pour les droits de l’homme, B’Tselem, a publié hier un rapport selon lequel « 21% des parcelles sur lesquelles ont été construites 121 implantations et une centaine d’avant-postes en Cisjordanie sont des terrains qu’Israël reconnaît comme les principales méthodes qu’Israël utilise sont la réquisition du terrain pour des nécessités militaires, sa déclaration ou son enregistrement comme terrain de l’État, et l’expropriation pour des besoins publics »  ! Et sans que cela n’émeuve cet Occident capitaliste si prompt à monter au créneau dès lors qu’il s’agit d’un pays autre qu’Israël  ! Dans ces conditions, il est difficile de penser que le chef de la Maison-Blanche, qui a accueilli avec tous les égards Netanyahou, puisse le contraindre à des concessions majeures comme celui de renoncer à la poursuite de la colonisation.