samedi 19 juin 2010

Un petit pas pour Israël, un grand pas pour la communauté internationale!

18/06/2010  
A la suite de consultations ministérielles et des pressions internationales, Israël a décidé de faciliter l'entrée des biens "à usage civil dans la bande de Gaza et d'élargir l'accès aux matériaux pour des projets civils qui sont sous supervision internationale" sans renoncer au contrôle du reste des produits.    
"Le gouvernement veut poursuivre les procédures de sécurité existantes pour prévenir l'entrée d'armes et de matériel de guerre", a prétendu le cabinet israélien dans un communiqué. 
L'application concrète est renvoyée à des réunions "dans les jours qui viennent". Mais Benjamin  Netanyahu a déjà prévenu que le blocus maritime serait maintenu.
L'Autorité palestinienne a jugé cette avancée insuffisante, exigeant la levée totale du blocus alors que le mouvement palestinien Hamas a réclamé la fin du blocus imposé à l'enclave pauvre et surpeuplée, dont plus de 80% de la population dépend de l'aide étrangère.    "Nous rejetons la décision sioniste, qui constitue une tentative de contourner la décision internationale d'une levée complète du blocus de la bande de Gaza", a déclaré Ismaïl Radwane, un dirigeant du Hamas.
Certes, la décision israélienne a été saluée par les Etats-Unis qui ont espéré que la mise en œuvre de ce "principe" améliorera la situation dans le territoire palestinien.  
Le chef de l'ONU Ban Ki-moon l'a qualifiée d'"encourageante", mais a dit souhaiter toujours un changement fondamental de la position israélienne  sur ce blocus, a déclaré son porte-parole.
L'envoyé spécial du Quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU) Tony Blair s'en est félicité, précisant que le Quartette allait continuer ses discussions avec Israël pour "donner corps à ces principes" et examiner le rôle que pourraient jouer l'Autorité palestinienne et l'UE aux points de passage.  
A Bruxelles, la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, a exprimé un "grand intérêt", tempéré par le fait qu'il s'agit d'une "décision de principe" dont elle a espéré l'application rapide.  
Le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos, dont le pays assure la présidence de l'UE, s'est félicité de cette initiative grâce à laquelle "au lieu d'avoir une liste des biens interdits, il y aura à l'inverse une liste" des produits autorisés". 
 Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a salué un "premier grand progrès", estimant toutefois qu'il ne serait pas "suffisant" s'il n'aboutissait pas à la fin du blocus et de la contrebande.  
Selon les médias israéliens, les nouvelles règles devraient prévoir l'établissement d'une "liste noire" de quelque 120 produits ou matériaux interdits, susceptibles d'utilisation à des "fins militaires", comme les matériaux de construction, dont les tuyaux, le ciment et le gravier, tandis que le reste serait libre d'entrée à Gaza.
Une centaine de produits sont actuellement autorisés, contre 4.000 avant 2007, d'après l'organisation israélienne des droits de l'homme Gisha. 
Les félicitations pleuvent ainsi de toutes parts sur "Israël". Reste à voir l'application concrète sur le terrain pour juger si la nouvelle décision israélienne n'est que de la poudre aux yeux pour épargner toute mesure efficace internationale.