31/05/2010
Le soutien sans précédent des États-Unis à l'accord de la conférence de suivi du Traité de non-prolifération (TNP), qui montre du doigt les activités nucléaires de l'État hébreu, inquiète fortement Israël même si les officiels s'abstiennent de critiquer ouvertement Washington. Furieux, Israël a fustigé « l'hypocrisie » de l'accord adopté vendredi, qui ne mentionne pas l'Iran, et annoncé qu'il ne participerait pas à sa mise en œuvre portant sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Proche-Orient.
La conférence de suivi du TNP a adopté par consensus une déclaration finale prévoyant notamment la tenue en 2012 d'une conférence internationale pour un Moyen-Orient dénucléarisé. La résolution singularise l'État hébreu, affirmant « qu'il importe qu'Israël adhère au traité et place toutes ses installations nucléaires sous les garanties globales de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ». C'est la première fois que le programme nucléaire israélien, sur lequel les autorités maintiennent volontairement le flou, est ainsi exposé sur la scène internationale. Les États-Unis ont voté en faveur de l'accord, approuvé à l'unanimité. Le président Barack Obama a salué un accord « équilibré et réaliste », tout en se disant « fortement » en désaccord avec le fait de singulariser Israël.
En Israël, médias et analystes considèrent le vote américain comme un véritable « camouflet ». « Washington a sacrifié Israël à son intérêt global de limiter l'armement nucléaire dans le monde », estime le quotidien Haaretz. « Le président Barack Obama et son administration ont préféré le succès de la conférence à Israël », déplore le quotidien de gauche, selon lequel la résolution constitue une « victoire diplomatique pour l'Égypte » qui fait campagne depuis des années pour qu'Israël renonce à l'armement nucléaire qui lui est imputé. Le Haaretz rappelle qu'en 2005, l'administration du président George W. Bush avait refusé de s'associer à un document enjoignant à Israël de signer le TNP.
Le camouflet américain survient à la veille d'une rencontre à Washington entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain. Pour le quotidien gratuit à grand tirage Israël Hayom, proche de M. Netanyahu, le vote américain traduit la « faiblesse d'Obama », soulignant que « les Américains avaient promis aux dirigeants israéliens d'empêcher la signature du texte ». « Il y a un changement négatif indéniable de la politique américaine » sur le nucléaire israélien, estime le chercheur Eytan Gilboa, qui critique « les contradictions d'Obama puisqu'il applaudit à la fois la résolution et la critique ». Ce politologue de l'université de Bar Ilan estime que les États-Unis « sont en train de perdre leur rôle de leadership à cause de la vision naïve et irréaliste » de leur président. En revanche, l'ex-directeur général du ministère des Affaires étrangères Alon Liel voit dans la résolution le signe d'un « isolement croissant d'Israël sur la scène internationale », qui va rendre de plus en plus difficile sa campagne pour des sanctions contre l'Iran. Publiquement, le gouvernement israélien s'abstient de critiquer les États-Unis mais un haut responsable a reconnu samedi que « l'administration américaine a changé de politique sur la non-prolifération ». « Nous n'avons pas fini de parler de ce sujet », a averti ce dernier.
Toutefois, en soirée, un responsable israélien a affirmé que Barack Obama a donné des « garanties explicites » à Benjamin Netanyahu que la sécurité d'Israël ne serait pas menacée.
Pour sa part, l'Iran s'est félicité du résultat de la conférence sur le TNP. « C'est un pas en avant vers la création d'un monde sans armes nucléaires », a estimé Ali Asgar Soltanieh, représentant de l'Iran à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), cité par l'agence officielle IRNA. La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a accueilli favorablement ce document à l'instar de l'Union européenne.
La conférence de suivi du TNP a adopté par consensus une déclaration finale prévoyant notamment la tenue en 2012 d'une conférence internationale pour un Moyen-Orient dénucléarisé. La résolution singularise l'État hébreu, affirmant « qu'il importe qu'Israël adhère au traité et place toutes ses installations nucléaires sous les garanties globales de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ». C'est la première fois que le programme nucléaire israélien, sur lequel les autorités maintiennent volontairement le flou, est ainsi exposé sur la scène internationale. Les États-Unis ont voté en faveur de l'accord, approuvé à l'unanimité. Le président Barack Obama a salué un accord « équilibré et réaliste », tout en se disant « fortement » en désaccord avec le fait de singulariser Israël.
En Israël, médias et analystes considèrent le vote américain comme un véritable « camouflet ». « Washington a sacrifié Israël à son intérêt global de limiter l'armement nucléaire dans le monde », estime le quotidien Haaretz. « Le président Barack Obama et son administration ont préféré le succès de la conférence à Israël », déplore le quotidien de gauche, selon lequel la résolution constitue une « victoire diplomatique pour l'Égypte » qui fait campagne depuis des années pour qu'Israël renonce à l'armement nucléaire qui lui est imputé. Le Haaretz rappelle qu'en 2005, l'administration du président George W. Bush avait refusé de s'associer à un document enjoignant à Israël de signer le TNP.
Le camouflet américain survient à la veille d'une rencontre à Washington entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain. Pour le quotidien gratuit à grand tirage Israël Hayom, proche de M. Netanyahu, le vote américain traduit la « faiblesse d'Obama », soulignant que « les Américains avaient promis aux dirigeants israéliens d'empêcher la signature du texte ». « Il y a un changement négatif indéniable de la politique américaine » sur le nucléaire israélien, estime le chercheur Eytan Gilboa, qui critique « les contradictions d'Obama puisqu'il applaudit à la fois la résolution et la critique ». Ce politologue de l'université de Bar Ilan estime que les États-Unis « sont en train de perdre leur rôle de leadership à cause de la vision naïve et irréaliste » de leur président. En revanche, l'ex-directeur général du ministère des Affaires étrangères Alon Liel voit dans la résolution le signe d'un « isolement croissant d'Israël sur la scène internationale », qui va rendre de plus en plus difficile sa campagne pour des sanctions contre l'Iran. Publiquement, le gouvernement israélien s'abstient de critiquer les États-Unis mais un haut responsable a reconnu samedi que « l'administration américaine a changé de politique sur la non-prolifération ». « Nous n'avons pas fini de parler de ce sujet », a averti ce dernier.
Toutefois, en soirée, un responsable israélien a affirmé que Barack Obama a donné des « garanties explicites » à Benjamin Netanyahu que la sécurité d'Israël ne serait pas menacée.
Pour sa part, l'Iran s'est félicité du résultat de la conférence sur le TNP. « C'est un pas en avant vers la création d'un monde sans armes nucléaires », a estimé Ali Asgar Soltanieh, représentant de l'Iran à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), cité par l'agence officielle IRNA. La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a accueilli favorablement ce document à l'instar de l'Union européenne.