dimanche 14 mars 2010

David Ben Gourion mérite-t-il une esplanade à Paris ?

dimanche 14 mars 2010 - 07h:02
Ce 13 avril, en compagnie du président Israélien Shimon Pérès, le maire de Paris devrait inaugurer une esplanade "Ben Gourion" sur les Quais de Seine.
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David Ben Gourion
Après une promenade déjà dédiée au premier Premier ministre israélien (de 1948 à 1963) et un parc portant le nom d’Yitzhak Rabin, l’Etat d’Israël s’installe encore un peu plus dans le cœur de la ville lumière. Yasser Arafat, qui avait partagé le Nobel de la Paix avec Rabin, et la Palestine dans son ensemble, attendent toujours de Paris pareils gestes de reconnaissance. De plus, ce n’est pas un prix Nobel de la Paix que Monsieur Delanoë s’apprête à célébrer le mois prochain. Loin de là : David Ben Gourion est l’un des plus importants leaders du mouvement sioniste israélien.
Si vous ne le connaissez pas, ces quelques citations vous éclaireront un peu plus sur cet illustre personnage.
"Si j’étais un leader Arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C’est normal ; nous avons pris leur pays. Il est vrai que Dieu nous l’a promise, mais comment cela pourrait-il les concerner ? Notre dieu n’est pas le leur. Il y a eu l’antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était ce leur faute ? Ils ne voient qu’une seule chose : nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient t-ils accepter cela ?"
Cité par Nahum Goldmann dans "le Paradoxe Juif", page 121
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"Ne nous cachons pas la vérité.... Politiquement nous sommes les agresseurs et ils se défendent. Ce pays est le leur, parce qu’ils y habitent, alors que nous venons nous y installer et de leur point de vue nous voulons les chasser de leur propre pays. Derrière le terrorisme (des Arabes) il y a un mouvement qui bien que primitif n’est pas dénué d’idéalisme et d’auto-sacrifice."
Cité page 91 du Triangle Fatidique de Chomsky qui est paru le livre de Simha Flapan "Le Sionisme et les Palestiniens" - page 141-2, citant un discours de 1938.
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"Nous devons tout faire pour nous assurer qu’ils (les Palestiniens) ne reviendront jamais."
David Ben-Gourion, dans son journal, 18 Juillet 1948, cité dans le livre de Michael Bar Zohar : "Ben-Gourion : le Prophète Armé", Prentice-Hall, 1967, p. 157.
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"Nous devrions nous préparer à lancer l’offensive. Notre but est d’écraser le Liban, la Transjordanie (Jordanie) et la Syrie. Le point faible c’est le Liban, car le régime musulman y est artificiel et il nous sera facile de le miner.
Nous y établirons un Etat chrétien, puis nous écraserons la Légion Arabe, nous éliminerons la Transjordanie (Jordanie) ; la Syrie tombera entre nos mains. Nous bombardons alors et avancerons pour prendre Port-Saïd, Alexandrie et le Sinaï."
Mai 1948, au Chef d’Etat-Major. De Ben-Gourion, une biographie, par Michael Ben-Zohar, Delacorte, New York 1978.
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"Si je savais qu’il était possible de sauver tous les enfants d’Allemagne en les emmenant en Angleterre, et seulement la moitié en les transférant sur la terre d’Israel, je choisirais la dernière solution parce que, devant nous, il n’y a pas que le nombre de ces enfants mais la calcul historique du peuple d’Israel."
Cité pages 855-56 de la biographie de Ben-Gourion réalisée par Shabtai Teveth
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"Chaque écolier sait qu’il n’y a pas de chose de ce genre dans l’histoire en tant qu’arrangement final : pas en ce qui concerne le régime, pas en ce qui concerne des frontières, et pas en ce qui concerne des accords internationaux." Journal de guerre, 12/03/1947 suite à l’acceptation par Israel du Plan de partition des Nations-Unies du 29 novembre 1947 (Simha Flapan, "Naissance d’Israel," p.13)
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"L’acceptation de la partition ne nous engage pas à renoncer à la Cisjordanie. On ne demande pas à quelqu’un de renoncer à sa vision. Nous accepterons un état dans les frontières fixées aujourd’hui — mais les frontières des aspirations Sionistes sont les affaires des Juifs et aucun facteur externe ne pourra les limiter."
La Naissance d’Israel, 1987, Simha Flapan
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"La guerre nous donnera la terre. Les concepts de "nôtre" et de "pas à nous" sont des concepts de paix, seulement, et en temps de guerre, ils perdent leur signification entière "
Journal intime de Guerre, Vol. 1, date d’entrée le 6 février 1948. p.211
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"Nous ne pourrons pas gagner la guerre si, pendant la guerre, nous ne peuplons pas le pays de bas en haut, l’est et l’ouest de la Galilee, le Neguev et le secteur de Jérusalem....Je crois que la guerre apportera également dans son sillage un grand changement dans la répartition de la population arabe."
Behilahem Yisrael, Tel Aviv, Mapai Press, 1952, pp. 86-87
11 Mars 2010 - Source : http://www.michelcollon.info/index....
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8340