mercredi 3 février 2010

« To shoot an elephant »

lundi 1er février 2010 - 07h:35
Maciej-Niko Zamiatowski
El Mundo
« To shoot an elephant » : Aucun Droit Réservé, voilà notre devise.
(JPG)
Alberto Arce est un politologue diplômé mais il a néanmoins les yeux et l’âme d’un journaliste qui s’est encastré dans un conflit pour le raconter de l’intérieur.
En décembre 2008 ce Gijónnaïs de 33 ans se trouvait à Gaza pour filmer le blocus imposé par Israël, mais alors qu’il faisait une interview, quelque chose d’inattendu est arrivé : « Ce son est un peu bizarre n’est-ce pas ? » demanda-t-il à son interlocuteur. « Oui, oui il est très bizarre ». Quelques secondes plus tard ils étaient tous à terre, l’opération « Plomb Durci » était entamée.
L’attaque lancée par Israël sur la Bande de Gaza se poursuivit pendant 21 jours. Résultat : 1 400 civils palestiniens morts et la ville dévastée.
Arce, qui s’était infiltré en territoire palestinien avec un groupe d’étrangers, a commencé a envoyer ses chroniques sur internet pour elmundo.es alors qu’il parcourait dans des ambulances du Croissant Rouge, son carnet et caméra à la main, les rues endommagées et pleines de blessés demandant de l’aide.
C’est comme ca qu’est né « To shot an elephant » le documentaire revendicatif qui est devenu un véritable phénomène sur internet. Une fois édité ses créateurs ne trouvaient comment le distribuer, ce n’étaient que des bâtons dans les roues. Personne ne voulait le distribuer par les moyens conventionnels et ils n’ont trouvé personne pour apporter le soutien financier nécessaire.
Alberto et ses collègues se sont jetés à l’eau et ont décidé de le distribuer eux-mêmes avec une licence libre par l’intermédiaire de l’organisation Creative Commons.
« Nous voulons briser les barrières, nous luttons contre les tous droits réservés, notre devise est "pas de droits réservés" parce que la culture se transmet par le partage et non pas par des restrictions » dit un Arce fatigué d’avoir affaire au monde commercial fermé et hostile de la distribution et des circuits financiers.
Sur le site web www.toshootanelephant.com a commencé sa revendication de la culture libre. Arce offre son documentaire en ‘streaming’ et en version gratuitement téléchargeable. L’objectif «  : regarde-le passe-le, projette-le ». Ils veulent partager leur film avec tout le monde, c’est pourquoi ils ont pris l’initiative d’organiser à travers d’internet une projection simultanée à toute la planète pour l’anniversaire de la fin du bombardement. Lundi dernier toutes les prévisions ont été dépassées.
La projection simultanée sans but lucratif eut lieu dans plus de 260 villes et dans 34 pays différents. Avec ce grand succès à son actif, il est maintenant plus confiant que jamais. Il affirme que le gouvernement et la SGAE [Sociedad General de Autores y Editores] se trompent lorsqu’il voient Internet comme un ennemi car « on ne peut pas mettre des obstacles au partage de documents ».
A contrecourant mais avec des bénéfices Ils ont entamé leur périple par les festivals les plus prestigieux et ils ont gagné celui de Florence, mais lorsqu’on leur demandait l’exclusivité de la diffusion, ils s’y opposaient. « Avec ce que nous sommes en train de faire nous avons démontré que le fait de mettre un contenu en ligne n’est pas incompatible avec la participation de celui-ci dans des festivals de prestige et n’empêche pas sa vente en DVD ».
Ils distribuent le documentaire sur internet et encouragent les internautes à faire des projections en leur vendant en même temps à prix coûtant, des DVD du film. Ceux qui les ont achetés continuent avec la chaine de distribution entre leurs collègues et amis. De plus, ils ont la possibilité de revendre ces DVD et de tirer de cette vente la marge bénéficiaire qu’ils voudront. « Avec ce mode de distribution de ’To shoot an elephant’ nous avons réussi a couvrir les coûts de production. Cependant on n’a pas encore réussi à tirer les bénéfices pour en vivre ».
Alberto Arce continue son combat. La prochaine étape est d’organiser des projections gratuites partout dans le monde. En outre il prépare un nouveau travail : une édition multimédia. Pour la réaliser, il a traversé seul en voiture tout l’Irak en faisant des entretiens et en enregistrant la vie de l’intérieur, toujours avec l’âme d’un journaliste.
22 janvier 2010 - Palestina Libre - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.palestinalibre.org/artic...
Traduction de l’espagnol : Inés Molina V.
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8093