jeudi 18 février 2010

Le rapprochement syro- américain se confirme

18/02/2010
La Maison-Blanche veut que « les négociations avancent sur tous les volets », et que la paix et la stabilité s’instaurent dans la région, a déclaré William Burns après sa rencontre avec le président syrien. Khaled al-Hariri/Reuters
La Maison-Blanche veut que « les négociations avancent sur tous les volets », et que la paix et la stabilité s’instaurent dans la région, a déclaré William Burns après sa rencontre avec le président syrien. Khaled al-Hariri/Reuters
Diplomatie Damas et Washington, qui reconnaissent l'existence de dossiers épineux, affichent une volonté commune de « coopérer » sur les questions libanaise, irakienne et sur la paix.

La visite à Damas de William Burns, sous-secrétaire d'État aux Affaires politiques, survient alors que le président américain Barack Obama a nommé mardi le diplomate de carrière Robert Ford ambassadeur en Syrie. Après cette nomination, « il y a un signal clair qui montre que les États-Unis sont prêts à améliorer leurs relations (avec la Syrie) et à coopérer pour l'instauration d'une paix juste et globale entre Arabes et Israéliens », a affirmé à la presse M. Burns. Si la nomination de M. Ford est approuvée par le Sénat, il deviendra le premier ambassadeur américain à Damas depuis que Washington avait rappelé son prédécesseur après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri en février 2005, pour lequel la Syrie avait été pointée du doigt.
La Maison-Blanche veut que « les négociations avancent sur tous les volets », et que la paix et la stabilité s'instaurent dans la région, a ajouté M. Burns. « J'ai transmis l'intérêt permanent du président Obama pour l'établissement de meilleures relations avec la Syrie, basées sur le respect et les intérêts mutuels », a-t-il ajouté. L'émissaire américain a souligné que son entretien avec le président Assad l'avait rendu « optimiste » et que Washington et Damas « pouvaient réaliser des progrès ensemble dans l'intérêt des deux pays ». « Nous avons parlé avec le président Assad des points de discorde, mais nous avons également évoqué les points communs sur lesquels nous pouvons avancer », a ajouté M. Burns à la presse.
M. Burns a précisé que l'un des membres de la délégation l'accompagnant, Dan Benjamin, responsable au département d'État pour la lutte contre le terrorisme, allait rester une journée de plus à Damas pour y avoir des entretiens. Récemment, le journaliste Seymour Hersh pour le New Yorker avait révélé que les services secrets syriens avaient repris leur coopération avec la CIA américaine.
« Damas veut établir de bonnes relations avec les États-Unis qui contribueraient à instaurer la paix et la stabilité au Proche-Orient », a écrit hier le quotidien syrien al-Watan, proche du gouvernement.
Une nouvelle fois, le président Assad a souligné devant M. Burns « l'importance d'un rôle américain dans le processus de paix » et « la nécessité que les États-Unis adoptent une politique qui pousse Israël à accepter les exigences de la paix », a indiqué l'agence officielle SANA.
Depuis janvier 2009, Barack Obama, contrairement à son prédécesseur George W. Bush, s'efforce de se rapprocher de la Syrie considérée comme un acteur incontournable au Proche-Orient. La Syrie veut s'engager dans des pourparlers de paix avec Israël pour récupérer le plateau du Golan conquis depuis 1967 par l'État hébreu, et signer un accord de paix.