lundi 15 février 2010

La résistance palestinienne est légitime

Gaza - 13-02-2010
Par Deyaa Al-Madhoun 
Dans un entretien exclusif avec le site Al-Qassam, le juge Deyaa Al-Madhoun, chef du comité central pour la documentation et la poursuite des criminels de guerre sionistes, a confirmé que les opérations militaires menées par la résistance palestinienne sont des outils légaux dans la défense de notre peuple contre l’agression sioniste selon le droit international.

















Comment décririez-vous le statut légal de la résistance palestinienne selon le droit international ?
Je veux d’abord dire que le droit international garantit au peuple palestinien le droit de résister contre l’agression continue de l’occupation sioniste, pour rétablir nos droits volés et libérer notre patrie, la Palestine.
Les opérations militaires menées par la résistance palestinienne sont des outils légaux dans la défense de notre peuple contre l’agression sioniste, selon la résolution 37/43 de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui dit :
« 2. Réaffirme la légitimité de la lutte des peuples pour leur indépendance, leur intégrité territoriale et leur unité nationale et pour se libérer de la domination coloniale et étrangère et de l’occupation étrangère par tous les moyens à leur disposition, y compris la lutte armée. »
« 3. Réaffirme le droit inaliénable du peuple namibien, du peuple palestinien et de tous les peuples sous domination étrangère et coloniale à l’autodétermination, à l’indépendance nationale, à l’intégrité territoriale, à l’unité nationale et à la souveraineté sans ingérence étrangère. »
L’Assemblée générale des Nations Unies a réaffirmé dans plusieurs résolutions le droit des peuples à lutter pour l’indépendance, la liberté contre la domination et l’occupation étrangères. L’article 51 de la Charte des Nations Unies considère que tout Etat a le droit naturel à se défendre s’il est exposé à une agression armée, et la dernière agression sioniste contre la Bande de Gaza est le meilleur modèle pour une définition du crime d’agression d’un point de vue juridique et international.
La base juridique du droit international établie qu’il n’existe pas de défense légitime contre la légitime défense, et aussi longtemps que notre défense et notre pratique de résistance est légitime et en concordance avec le droit international, la revendication de l’occupation selon laquelle elle se défend est considérée comme un crime et un acte illégal selon le droit international.
Si la résistance est légitime, pourquoi l’Occident l’appelle-t-il terrorisme ?
Le droit international a établi des règles de contrôle des opérations de guerre qui interdisent de viser les populations et les installations civiles par l’une ou l’autre partie. L’occupation sioniste a réussi à utiliser ces règles juridiques en sa faveur par le passé ; elle continue de raconter devant l’opinion publique mondiale, et devant l’Occident en particulier, que la résistance palestinienne est constituée de groupes criminels qui cherchent à tuer des civils, et à tuer des Juifs d’une manière raciste, et que la résistance palestinienne cherche à déstabiliser la sécurité et la stabilité dans la région.
Le fait que nous sommes un peuple occupé qui exerce son droit légitime à résister à une occupation et à nous défendre a été caché à cause de notre faiblesse dans le domaine des médias, alors l’Occident a cru l’histoire sioniste. Mais je peux dire qu’à l’ère du satellite et des médias libres dans laquelle nous vivons, nombreux sont ceux qui ont compris correctement le message de la résistance et le message du peuple palestinien, et qui est la victime et qui est le bourreau est maintenant clair.
A observer les articles internationaux, je pense que l’opinion publique dans la plupart des pays a commencé à changer et à soutenir la résistance. C’est ce que nous avons observé après la récente agression contre Gaza.
Au sujet de l’agression contre la Bande de Gaza, les factions de la résistance à Gaza ont-elles pris le droit en considération, bien qu’elles ne soient pas une armée régulière ?
La résistance palestinienne a confirmé dans maintes situations qu’elle se conformait aux règles du droit international et elle a tiré des roquettes sur des objectifs militaires comme des bases, des aéroports et des sites militaires des forces occupantes ; la résistance comprend le sens de l’engagement au droit international.
L’occupation prétend que 3 civils ont été tués par les roquettes de la résistance. Cette allégation est réfutée par deux choses :
• En dépit de tous les efforts pour éviter de nuire aux citoyens, les roquettes de la résistante sont des missiles imprécis vis-à-vis de leurs cibles, et elles peuvent donc les manquer ces cibles de peu. Ceci se produit dans tous les affrontements armés. Et si 3 civils ont été tués – prétendent-ils – pendant les 22 jours au cours desquels des centaines de roquettes ont été tirées, ceci confirme que les civils n’ont pas été la cible des missiles ; si non, des douzaines de civils auraient été tués.
• L’occupation a affirmé que les zones touchées par les roquettes de la résistance font partie de l’entité sioniste mais le droit international a un autre point de vue, puisque l’Accord d’Oslo n’est pas considéré comme une solution finale à la délimitation définitive de frontières ; nous dépendons donc des résolutions des Nations Unies, en dépit de nos réserves sur l’accord, mais selon tout cela, les villes qui ont été touchées par les tirs des roquettes sont à l’intérieur des frontières de l’Etat arabe, conformément à la résolution de partition. Ici, nous voyons que « l’entité sioniste » a commis un crime en transférant sa population civile dans des zones de conflits.
Le rapport Goldstone fait-il courir un risque à la résistance ?
Le rapport de la mission des Nations Unies conduite par Richard Goldstone est une des plus fortes condamnations des crimes de guerre commis par les forces d’occupation sionistes. Le rapport renforce les accusations par des preuves sur plus de 500 pages et, en même temps, la résistance a été blanchie des allégations selon lesquelles elle s’était servie de civils comme boucliers humains. En outre, il a montré que les officiers de police qui ont été ciblés le premier jour de l’agression étaient des civils, et que les viser est une violation flagrante du droit humanitaire international et un crime de guerre.
Toutefois, j’émets quelques réserves sur les 10 dernières pages, dans lesquelles le rapport mentionne que la résistance peut avoir commis des crimes de guerre en ciblant des civils, mais ces accusations sont dénuées de preuves et de fondement juridique et ne tiendraient pas devant les règles du droit international.
Etant donné la menace d’une nouvelle agression contre la Bande de Gaza, cela signifie-t-il qu’avoir commis des crimes de guerre lors de la dernière agression ne dissuade pas les sionistes ?
Nous en sommes toujours au début de la poursuite en justice des dirigeants et des soldats de l’occupation sioniste, nous sommes conscients que nous sommes sur une route pleine d’obstacles et de deux-poids deux mesures, et de perturbation de l’équilibre international du pouvoir qui favorise jusqu’à maintenant l’occupation ; nous estimons que la question des poursuites est cumulative et se réalisera petit à petit.
Le monde doit se rendre compte que si l’occupant criminel n’a pas à rendre de compte, il sera tenté de commettre d’autres atrocités et d’autres crimes ; mettre fin à l’impunité politique sera renforcé par la primauté du droit international et seule la garantie que la justice internationale sera appliquée et les victimes de l’agression indemnisées aura finalement un effet dissuasif.
Je pense que nous avons commencé la première étape, et je pense que c’est une démarche réussie et qu’une partie de notre objectif est atteint. Mais il faudra davantage d’efforts et de temps pour dissuader l’occupant et les criminels de commettre d’autres atrocités et de crimes contre le peuple palestinien ; nous nous y efforcerons pour nos enfants qui sont les victimes de l’agression et nous mettrons l’accent sur leur droit à indemnisation.
Source : Ezzedeen AlQassam Brigades 
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13426&type=analyse&lesujet=R%E9sistances