Hassan Abou-Taleb - Al-Ahram/Hebdo
Je m’étais rendu au Liban pour participer à un atelier autour de l’avenir de la cause palestinienne au cours de la nouvelle année à la lumière de l’expérience de 2009.
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La critique de l’Egypte et de ses politiques est devenue chose courante dans tout le monde arabe. Dans chaque colloque, conférence, regroupement ou même émission télévisée, discutant d’un sujet culturel, intellectuel, scientifique, ou politique concernant la totalité des Arabes, tout le monde fait retomber la responsabilité sur l’Egypte. L’aspect positif de ces critiques est une reconnaissance implicite que le monde arabe ne peut changer les équilibres et réaliser les ambitions arabes sans le rôle de leadership de l’Egypte. L’aspect négatif est que l’on rend l’Egypte seule responsable de la détérioration des conjonctures arabes, alors que les autres parties ayant une relation directe avec la question sont représentées comme impuissantes. On ne peut alors pas leur demander un quelconque rôle dans l’intérêt arabe car tout simplement, elles ne possèdent pas le même leadership que Le Caire.
Je m’étais rendu au Liban pour participer à un atelier autour de l’avenir de la cause palestinienne au cours de la nouvelle année à la lumière de l’expérience de 2009.
Je m’étais rendu au Liban pour participer à un atelier autour de l’avenir de la cause palestinienne au cours de la nouvelle année à la lumière de l’expérience de 2009.
L’organisateur est le Centre Al-Zaytouna pour les recherches et les consultations à Beyrouth. Ses rapports sont devenus une référence importante et fondamentale pour tous ceux qui veulent suivre la cause palestinienne. La principale question de l’atelier portait sur les conceptions probables et les rôles que peuvent jouer les parties liées à la cause palestinienne, qu’il s’agit de parties arabes, régionales ou internationales. Les académiciens, les chercheurs et les personnes en étroite relation avec les diverses factions palestiniennes ou avec le mouvement du Fatah ont présenté différentes analyses, critiques et visions. Cinq choses ont attiré mon attention.
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Les discussions étaient riches et ont également abordé le rôle égypto-palestinien. Certains interlocuteurs n’avaient pas d’informations suffisantes sur les interventions égyptiennes au Soudan, au Yémen, en Iraq ou en Turquie. D’autres répétaient les mêmes critiques diffusées par les chaînes satellites. Bien que j’aie essayé de transmettre les informations correctes, la critique des positions égyptiennes ne s’est pas arrêtée. Les critiques adressées à l’Egypte n’émanent pas des conjonctures détériorées à Gaza, du trébuchement de la réconciliation ou du gel des négociations entre l’Autorité palestinienne et Israël, mais plutôt de certaines conceptions, selon lesquelles il incombe à l’Egypte d’assumer toute la responsabilité exactement comme dans les années 50 et 60 du siècle passé. Il y a aussi d’autres raisons comme l’absence de renseignements sur ce que fait effectivement l’Egypte dans de nombreuses questions arabes, ainsi que des préjugés qui considèrent que tout ce que fait l’Egypte est l’exécution de recommandations américaines et sionistes au service des ennemis, aux dépens de tous les frères. Le plus dangereux est que ces critiques acerbes ne sont plus l’expression d’un différend politique ou idéologique, elles se sont développées au point de déformer l’image des Egyptiens. Ce comportement paraît même intentionné et planifié de la part d’institutions politiques et médiatiques.
Dans ce contexte, il est indispensable d’élaborer une stratégie médiatique influente à laquelle nous assurerons les ressources matérielles et humaines nécessaires pour faire face aux déformations dont est victime l’Egypte avec le plus grand degré de professionnalisme, sinon l’image de l’Egypte restera exposée à de nombreuses déformations et de nombreux malentendus.
Al-Ahram/Hebdo - Semaine du 27 janvier au 2 février 2010, numéro 803 -(Opinion)