jeudi 21 janvier 2010

Hariri redoute une agression israélienne

21/01/2010
Dans une interview accordée au quotidien français, Le Monde, à l'occasion de sa visite officielle à Paris, le Premier ministre, Saad Hariri, a indiqué qu'il existait « un terrain commun aux intérêts du Liban et de la Syrie ».
Après avoir souligné que la réconciliation saoudo-syrienne a permis au Liban de « retrouver un peu de calme et de stabilité » et favorisé sa visite à Damas, M. Hariri a affirmé au sujet de celle-ci : « Je me devais de donner l'exemple, non pas en tant que Saad Hariri, mais en tant que Premier ministre de tous les Libanais. » Il a indiqué que son hôte syrien a pris soin de faire lui aussi cette distinction. « Par exemple, lors de la lecture du communiqué commun, dans lequel mon représentant avait écrit " Saad Hariri ", le président Bachar a rectifié de lui-même en parlant du Premier ministre du Liban », a-t-il expliqué.
Interrogé au sujet de son entretien avec le président syrien, Bachar el-Assad, M. Hariri a répondu : « Churchill a dit : " Il faut du courage pour se lever et parler, il en faut aussi pour s'asseoir et écouter. " J'étais exactement dans cette disposition. Le président Assad et moi avons parlé franchement, de tous les sujets. Nous avons eu des relations tendues, mais nous pensons avoir trouvé un terrain commun aux intérêts du Liban et de la Syrie. Dans la mesure où ces relations ont été extrêmement difficiles pendant cinq ans, il est nécessaire d'être calme et patient afin de pouvoir avancer. »
Par ailleurs, M. Hariri a affirmé ne pas s'inquiéter des démissions au sein du tribunal international « qui est composé de beaucoup de personnes ». « Il est normal qu'il y ait des départs, surtout pour des postes prestigieux. Toutes sortes de rumeurs circulent au Liban au sujet de ce tribunal, mais il suffit de regarder l'histoire de la justice internationale pour constater notre chance », a-t-il ajouté.
Le chef du gouvernement a en revanche affirmé redouter « une intervention israélienne ».
Concernant le gouvernement, il a assuré qu'il « entreprendra de nombreuses réformes » d'autant qu'il représente toutes les parties. « Les nominations se sont toujours révélées très problématiques au Liban. Mais pour la première fois, nous allons mettre en place un mécanisme pour nommer des gens qualifiés. Il y a d'ores et déjà une quasi-unanimité au sein du gouvernement en faveur de ce mécanisme. Les médias libanais parlent de tensions, mais en réalité lors des Conseils de ministres, nous nous parlons très franchement. Il n'y a pas de polarisation », a-t-il expliqué, en réponse à une question au sujet des nominations.
http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/644464/Hariri_redoute_une_agression_israelienne.html