mercredi 20 janvier 2010

Aveux d'Ayalone: l'humiliation, une menace au peuple turc, une revanche à Davos

Leila Mazboudi

19/01/2010 Sottises après bêtises, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères israélien Danny Ayalone en passant aux aveux, commet l'irréparable.
Selon lui,  (comble du mensonge) "l'humiliation (infligée à l'ambassadeur turc en "Israël") n'en était pas une, mais un message de menace aux Turcs".

S'exprimant pour la deuxième chaîne israélienne, il a déclaré que le fait d'avoir voulu faire assoir l'ambassadeur turc plus bas que lui n'avait pas pour objectif de l'humilier, mais d'adresser un message menaçant aux Turcs, (comme si l'ambassadeur n'en était pas un)!

" La photo était destinée aux Turcs. Je pense à ce que M. Erdogan a fait à M. Peres, à Davos. Ça c'était de l'humiliation, pas ça ", a dit Ayalone, en allusion à l'altercation qui a éclaté en janvier 2009, entre le Premier-ministre turc et le président israélien, avec en toile de fond l'offensive israélienne Plomb durci contre la Bande de Gaza.

Donc, le responsable israélien reconnaît qu'en second plan à sa mise en scène se trouve cette fameuse altercation, lorsqu'Erdogan a tenu tête à Perez, (chose peu courante face à un responsable israélien) révoquant ses assertions qu'Israël était en posture de défense, avant de quitter définitivement la salle.

À la différence près qu'à Davos, le face à face était franc et directe, alors qu'Ayalone l'a voulu sournois, en voulant duper son hôte turc.( tactique proprement sioniste)  

Ensuite, Ayalone passe au mensonge, en flagrant délit en disant que  "la partie de caméras n'était pas planifiée".
Pourtant, selon tous les médias israéliens, c'est bien son bureau qui a convié les cameramen et les journalistes, et les a informés aux détails près de toutes les mesures d'humiliation exercées contre le diplomate turc (l'avoir convié puis fait attendre longtemps avant de l'accueillir, l'absence du drapeau turc sur la table, etc).
Et c'est bien lui, en personne qui a demandé aux cameramen de ressortir dans leurs photos le fait qu'il est assis plus haut que son hôte turc.
Mais raconte-t-il, sans être persuasif, il ne pensait pas que "le passage  (de ses propos) serait diffusé avec le son".

Par la suite, le numéro deux de la diplomatie israélienne passe au mensonge par omission, négligeant de dire qu'il avait fait exprès de prononcer ces propos en hébreux et non en anglais, afin que son hôte ne doute de rien, de crainte qu'il ne réagisse et lui gâche sa mise en scène.

Ce qui avait été deviné par le diplomate turc, une fois les images diffuses, puis considérées comme étant une arnaque, sans laquelle "les choses se seraient passées d'une façon différente", selon ses propres termes.

Pis encore, Ayalone présente l'absence de réaction de l'ambassadeur turc, (vu qu'il était gardé dans l'ignorance), comme étant la preuve de l'absence d'humiliation: "l'ambassadeur ne s'est senti humilié, que lorsque les journalistes ont commencé à l'appeler", a-t-il lancé.
 
Étrangement, durant la même interview télévisée, comme dans un soubresaut, Ayalone passe aux menaces (ou peut-être avait il commencé par elles): " en cas d'attaque contre Israël, nous allons laisser toutes les options ouvertes, y compris l'expulsion des ambassadeurs", dans ce qui semble être la politique de " la balle rendue". (En réplique à la convocation des ambassadeurs par certains pays arabes, durant les guerres.

Cette démonstration de force qui ne peut être sans lien avec ses aveux mensongers servirait à faire oublier à l'opinion publique israélienne l'humiliation qu'il a infligée à son entité, en voulant humilier les Turcs.
Mais ironie du sort, quand bien même il tente de corriger ses bêtises, Ayalone en commet d'autres plus graves.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=120555&language=fr