dimanche 10 janvier 2010

Allo Gaza ! Seriez-vous encore de ce monde ?

samedi 9 janvier 2010 - 13h:17
Beghdad Mohammed
Il y a juste une année, un déluge de feu s’abattait sur la population martyre de Ghaza devant les caméras des télévisions du monde entier et celles d’Al Djazeera en particulier qui, faut-il le rappeler, a joué un important rôle dans la diffusion des atrocités commises par l’armée des envahisseurs de la terre de Ghaza en détresse.
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Un peuple qui refuse d’abdiquer et qui finira par abattre tous les murs... Et qui sauve notre honneur à tous !
En plus du blocus alimentaire et économique, Ghaza est déjà une prison à ciel ouvert, faisant d’elle, le plus grand bagne du monde. Tout un programme foisonnant en horreurs.
Ghaza, la déportée Ghaza, la mutilée, s’est vu son ciel se refermer sur elle-même par les incessants bombardements, sans aucun répit nuit et jour, en plus de tous les essais de la panoplie d’armes non conventionnelles utilisées par l’armée sioniste. Les gouvernants du monde entier ont, dans leur majorité, agi en spectateurs. Cette invasion a débuté le samedi 27 décembre 2008 et ne s’est achevée que le dimanche 17 janvier 2009, grâce à la mobilisation d’abord de nombreuses organisations internationales humanitaires et des hommes libres épris de justice vivant sur cette planète.
Les Palestiniens n’ont pas abdiqué, ils sont sortis renforcés par la légitimité de leur lutte à aspirer à l’établissement d’un Etat libre et indépendant. L’armée israélienne, qui n’a pas atteint totalement ses objectifs, s’est acharnée de manière lâche sur la population civile constituée de vieux, de femmes et d’enfants sans défense. Au bout de 22 jours de lâcher de toutes sortes de bombes, Tsahal s’est retirée sans gloire de cette agression et les barbaries perpétrées continuent de hanter les nuits de ses soldats. Les images insupportables des enfants martyrs calcinés ont bouleversé le monde entier. Les télévisions occidentales, qui se sont rangées aux côtés d’Israël pour des raisons historiques et d’enjeux politiques internes, n’ont pas osé retransmettre les atroces vidéos montrant ces anges enfants dans leurs linceuls.
Mais le globe, grâce au Net, a découvert les monstruosités subies par les enfants de Ghaza. Des manifestations, partout dans le monde, ont appelé à arrêter le massacre. Israël a essuyé un revers médiatique qu’elle n’oubliera pas de sitôt. Elle est passée du rôle du sacré à celui de l’agresseur. Une brèche est ouverte : ce n’est plus désormais un tabou de critiquer Israël en Occident dont l’image est en déclin. C’est un atout qui n’a pas malheureusement été suffisamment exploité par les pays arabes. Le corps de cette petite fille ensevelie dans les décombres, dont seule la tête apparaît, a choqué tout le monde. Cette photo ne sera jamais oubliée, elle restera dorénavant gravée dans les consciences. Elle constitue une des marques de la négation de l’histoire.
Le mur en acier : un cadeau d’anniversaire d’Oum Dounia !
Voilà pour l’histoire. Le sort de la population ghazie s’est aggravé depuis, avec un quadrillage, sans doute, qui est l’un des plus hermétiques de l’histoire contemporaine.
Le seul poumon dont respirait la ruinée Ghaza va être charpentée avec un mur en acier sur toute la frontière égyptienne. Un enterrement d’extrême classe assuré à la population de la condamnée Ghaza. Pour quelques sous sentant le déshonneur, la grande soeur est en train de faire un sale boulot qui va les isoler davantage du monde arabo-musulman. On n’est pas aussi mieux desservi que par ses « frères » héritiers. Au sein du parlement égyptien, un débat a été engagé pour sauver la face et justifier l’irréparable. Après tout ce qui s’est passé après la double confrontation algéro-égyptienne du Caire et d’Oum Dourman en football, les Pharaons ne doivent plus se demander pourquoi les Arabes ne les gobent pas ? Qu’ont-ils fait d’exceptionnel pour mériter l’adoration de ces frères ? Pour ne pas dévoiler leur honte, ils veulent maintenant se cacher le visage derrière le mur en acier qu’ils sont en train d’ériger entre eux et les Arabes.
La sénilité d’Oum Dounia
Lorsqu’il s’agit de défier ses frères, l’Egypte n’hésite pas un seul instant. Pour un match de foot, les Algériens ont vu de toutes les couleurs et entendu toutes les insanités indignes d’un pays qui se prétend détenir la primauté sur les pays arabes. Par son comportement, elle délire en chutant du haut de son échelle, devenant la risée des autres pays arabes qui constatent tristement la folie de la grande frangine qui vient de perdre irréparablement la raison, atteinte d’une profonde sénilité. Son réveil de son cauchemar était trop tardif. Dans un moment de perte de la conscience, son président n’a pas tergiversé à convoquer en urgence le Conseil de sécurité de sa nation qui ne s’est, en aucun cas, réuni depuis octobre 1973 avec à la clé un discours à la nation prononcé devant le parlement égyptien dénonçant les prétendues agressions de supporters égyptiens. Au même instant, sire Shimon Peres, président de l’Etat hébreu, est reçu sous de bonnes escortes et avec tous les honneurs dus à son rang d’un des responsables du génocide du peuple de Ghaza. Charm el-Cheikh ne s’est autant désemplie de ces bourreaux.
Les allégations égyptiennes à Oum Dourman ont failli provoquer un incident diplomatique avec le gouvernement soudanais. Comme le rapportent les dernières dépêches, citant des sources de la FIFA, le dossier présenté par Hamid Zaher est rejeté car vide de toutes preuves tangibles. Du blabla sans plus, devenu une spécialité du côté des pyramides. Une autre contre-performance pour la fédération égyptienne. La conférence de presse de Samir Zaher programmée au 3 janvier n’a-t-elle pas été annulée de justesse pour échapper à une autre humiliation qui aurait terni, pour de bon, l’image du défunt pharaon ? Au lieu de s’attaquer à leurs profonds problèmes, ils préfèrent les cacher en cherchant un fantôme ennemi extérieur.
Les tenants de l’Egypte ont privilégié s’attaquer à leurs frères qui les ont battus sportivement et à la loyale encore que 31 blessés Algériens ont été enregistrés par les services de police au Caire lors du match du 14 novembre et en dépit d’une défaite entachée de plusieurs irrégularités sportives avec les blessures des joueurs après le caillassage avant le match et un but égyptien, un flagrant hors-jeu inscrit dans le temps additionnel. Les Algériens ne parlent pas assez trop comme le font les Egyptiens mais ils favorisent l’action au verbe. Je comprends maintenant pourquoi Israël (3 millions d’êtres) nous a toujours défaits alors que les frères sont estimés à 85 millions. Ce n’est donc pas une affaire de chiffres mais de technologie. Face aux Algériens, ils n’ont cessé de nous épouvanter avec ce chiffre devant nos 35 millions d’âmes.
La théorie des nombres égyptienne s’est soudainement rouillée en terre soudanaise.
Le défi de Bordj Dubai
Ce match a permis à l’Algérie de se libérer du joug égyptien qui se croyait être le nombril du monde arabe. Lorsque l’Egypte était « Oum Dounia », les pays du Golfe n’étaient presque rien. Il faut que Oum Dounia se réveille de son profond sommeil pour s’apercevoir des progrès enregistrés par de nombreux pays arabes. Oum Dounia, c’était au temps des pharaons. Actuellement, ce sont des buildings modernes de dernier cri qui emplissent les pays du Golfe. N’est-il pas réel que Bordj Dubai, qui vient juste d’être inauguré, est la tour la plus haute du monde culminant à plus de 800 mètres et visible à cent kilomètres à la ronde ? Dubai est ainsi devenu un pôle économique mondial qui a son effet sur le monde des affaires internationales. Le Hong Kong arabe en quelque sorte. Je n’ai jamais visité ces pays mais ma tentation est grande pour aller voir de visu le formidable développement de cette région du Golfe qui pense déjà à l’après-pétrole. De l’investissement à long terme. A l’ex-Oum Dounia de méditer.
La fetwa de service
Le cadeau d’anniversaire de la commémoration du carnage de Ghaza nous vient donc de cette Egypte qui vient de l’offrir à ses frères. Et quelle donation ? Un nouveau mur en acier, sur une dizaine de kilomètres, va sceller définitivement la claustration des frères en pleine détresse. Les 200 kilomètres de frontière avec l’Etat hébreu importent peu. L’Egypte s’évertue à inventer un ennemi qui n’existera que dans son imaginaire mais ferme l’oeil sur l’adversaire patent qui bastonne continuellement les frères palestiniens. Même l’honorable El Azhar, qui n’est pas à sa première, s’est mise de la partie en confortant les concepteurs de Camp David dans leurs desseins de l’utilité de ce mur par une fetwa venue d’ailleurs. Cette fetwa sur mesure est heureusement contredite par une autre fetwa émanant de l’extérieur des terres égyptiennes. Les musulmans ne savent plus où se mettre leur tête et vers qui tendre leurs oreilles face à ces fetwas antinomiques. Le débat semble manquer de façon flagrante aux masses arabes pour les éclairer de toutes ces tourmentes pseudo-politiques.
La culture arabe de l’oubli
L’un des grands malheurs qui frappent les Arabes, en pleine déconfiture, demeure l’oubli. Les anniversaires qui touchent le coeur des peuples ne sont pas célébrés comme il se doit et à leur juste valeur. Ce premier anniversaire de Ghaza est passé presque inaperçu, sous silence, dans les pays arabes. La mémoire est trop courte. Regardons Israël, elle n’a jamais oublié son soldat Guilad Shalit, prisonnier aux mains des Palestiniens. Elle est prête à l’échanger contre des milliers de vies humaines arabes. Lorsque la vie d’un des siens est en danger, israël est disposée à faire tous les sacrifices inimaginables. La Shoah est glorifiée comme chaque année non seulement à Tel-Aviv mais dans tous les pays où les juifs disposent de puissants lobbys. Le souvenir est sacralisé et les âmes ravivées.
Dommage que l’attaque de Ghaza n’a pas su faire fructifier de façon appréciable et judicieuse l’élan de solidarité et la sympathie internationale en les restituant au profit de la cause. C’est tout le contraire d’Israël qui ne rate aucune occasion, même minime, de s’illustrer.
Janvier 2010 - Le Qutodien d’Oran - Vous pouvez consulter cet article à :
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