mercredi 7 octobre 2009

La position de l’autorité de Ramallah face au rapport de Goldstone choque toute la Cisjordanie

[ 06/10/2009 - 22:13 ]
Ramallah – CPI

Un état de choc et d’étonnement a régné sur toute la Cisjordanie, dès que la nouvelle des agissements de l’autorité a été connue.

En fait, l’autorité palestinienne de Ramallah avait retiré le projet de décision présenté au Comité international des droits de l’homme, dans sa séance tenue dans la capitale commerciale suisse Genève.

Beaucoup de citoyens de la Cisjordanie qualifient même cette position de trahison. Beaucoup se demandent pourquoi les coupables de la guerre agressive israélienne menée contre Gaza ne seront pas présentés aux tribunaux afin d’être jugés pour leurs crimes de guerre. On ne comprend pas pourquoi a lieu cet agissement de l’autorité qui vient gâcher la joie de la libération de quelques captives palestiniennes. Avec cette libération, la résistance palestinienne a pu prouver sa capacité à reprendre les droits bafoués.

A savoir que plus de trente-cinq pays ont soutenu le projet de décision. Trente-cinq pays ont refusé de céder aux pressions américano-sionistes. Ils voulaient être aux côtés du droit, aux côtés des martyrs palestiniens, aux côtés des victimes des agressions israéliennes. Cependant, l’ambassadeur de l’autorité palestinienne, recevant un appel de son président Mahmoud Abbas, vient de retirer la demande de vote sur le projet de décision.

Que disent les habitants de la Cisjordanie

Le Palestinien Abdallah Abdu Al-Khaleq, de la ville de Ramallah, dit :

« Nous nous attendions à ce que l’autorité soutienne la décision, à l’instar de ces pays qui soutiennent la cause palestinienne et qui n’avaient pas cédé aux pressions américaines et à celles de l’occupation. Mais l’autorité nous a tous étonnés avec sa décision de retirer le projet. Certes, cette décision de l’autorité ne peut être que scandaleuse. Ils jouent avec le sang des martyrs et avec nos droits ».

Il ajoute : « On a vraiment honte d’une telle autorité. Que dirons-nous aux peuples du monde qui se sont manifestés et sont sortis dans les rues, tout au long de la guerre agressive israélienne menée contre la bande de Gaza ? Leur dirons-nous que la trahison est un point de vue ? Que nous accepterons les chaussures des occupants israéliens, même s’ils tuent nos enfants ? Quelle honte, et quelle bassesse tout cela ! »

L’agriculteur Qassem Mahmoud, originaire du village Dir At Hartal, dit que tout ce qui s’est passé est un cadeau gratuit fait aux occupants israéliens. C’est une humiliation faite aux milliers de martyrs et aux millions de Palestiniens. Ces gens de l’autorité nous ont fait perdre un moment historique où les criminels israéliens de guerre seront enchaînés derrière les barreaux de tribunaux.

Et ce n’est pas nouveau

Pour sa part, Ossam Khaldi, de la ville de Jénine, trouve hideux cet acte de l’autorité, mais ce n’est pas nouveau. Le problème est que celui qui ose laisser tomber le sang des martyrs de cette façon honteuse pourra vendre la cause palestinienne et les droits du peuple palestinien le plus facilement du monde. L’autorité avait fait le pire, en soutenant la guerre agressive israélienne menée contre Gaza et en demandant aux agresseurs de ne pas stopper la guerre avant d’éliminer le Hamas.

La responsabilité de qui ?

Saïb Orayqat, grand négociateur de l’équipe palestinienne de négociations avec les Israéliens à Genève, avait dit que la délégation palestinienne n’avait pas demandé le projet de vote sur le rapport de Goldstone, vu que la Palestine n’est pas membre du Comité juridique international. Elle n’est qu’un observateur. A ces allégations, le jeune avocat Salah Tahir, de la ville de Ramallah, répond qu’ils « se moquent de nous ou quoi ? Comment alors toutes ces décisions soutenant les droits arabes ont été publiées, par dizaines, dont la condamnation d’"Israël" comme étant un Etat terroriste ? A l’époque, la Palestine n’était-elle pas un membre observateur ? ». Il aurait pu se taire, ce Saïb Orayqat, dit-il.