vendredi 6 novembre 2009

Colonisation israélienne : évolution des éléments de langage américains

publié le jeudi 5 novembre 2009

Gilles Paris
Entre le discours d’ouverture d’Obama au Caire en juin et la visite de soutien de H. Clinton aux autorités israéliennes la semaine passée, les évolutions du langage états-unien sur la colonisation israélienne en Palestine

Au début fut le verbe, si on ose dire, à propos du discours du Caire de Barack Obama, le 5 juin , dans la partie consacrée à la colonisation israélienne des territoires palestiniens :

“The United States does not accept the legitimacy of continued Israeli settlements. (Applause.) This construction violates previous agreements and undermines efforts to achieve peace. It is time for these settlements to stop. (Applause.)” [1]

Après trois mois de négociations infructueuses pour obtenir le gel de la colonisation (y compris la “croissance naturelle”) mentionnée par la “feuille de route” endossée par Israël six ans auparavant , le président des Etats-Unis prend acte de son échec le 22 septembre lors d’un sommùet tripartite avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas :“Israelis have facilitated greater freedom of movement for the Palestinians and have discussed important steps to restrain settlement activity. But they need to translate these discussions into real action on this and other issues.” [2]

Le 31 octobre, à Jérusalem, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, lors d’un point presse avec M. Nétanyahou, officialise le revirement américain , avec en sus un jugement positif sur l’offre du premier ministre d’un gel partiel (à la fois dans le temps et géographiquement) :

“There has never been a precondition [le gel de la colonisation]. It’s always been an issue within the negotiations. What the prime minister has offered in specifics of a restraint on the policy of settlements, which he has just described – no new starts, for example – is unprecedented in the context of the prior two negotiations” [3]. [4]

[1] "Les Etats-Unis n’acceptent pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne. La construction viole des accords préalables et mine les efforts pour atteindre la paix. Il est temps d’arrêter la colonisation"

[2] "Les Israéliens ont permis que les Palestiniens aient une plus grande liberté de mouvement et ont discuté de mesures importantes afin de restreindre les activités de colonisation. Il faut maintenant traduire ces ces paroles en action réelle sur cette question et d’autres"

[3] "Il n’y a jamais eu de pré-condition. Cela a toujours été une question à l’intérieur des négociations. Ce que le premier ministre israélien a proposé en terme de restreinte de la colonisation... ce sont des mesures sans précédent"

[4] dernière modification, après les réactions indignées de pays arabes à la suite du soutien US affiché à Israël sur la poursuite de la colonisation en Palestine occupée :

Clinton : Israël doit cesser "pour toujours" la colonisation

La secrétaire d’Etat Hillary Clinton a tenté de rassurer ses alliés arabes mercredi, en assurant que Washington n’acceptera pas la légitimité des colonies israéliennes en Cisjordanie et exige que leur construction soit arrêtée "pour toujours".

Mais pour Hillary Clinton, une proposition israélienne offrant d’interrompre la construction constituerait déjà un "pas en avant positif". La cheffe de la diplomatie américaine s’est exprimée après un entretien d’une heure avec le président égyptien Hosni Moubarak lors d’une étape organisée au dernier moment dans le cadre d’une tournée au Proche-Orient.

"Notre politique sur la colonisation n’a pas changé", a affirmé Mme Clinton. "Nous n’acceptons pas la légitimité des colonies. Mettre un terme à la colonisation actuelle et future est préférable", a-t-elle ajouté devant la presse.

La secrétaire d’Etat américaine avait dû modérer ses propos tenus samedi dernier, lorsqu’elle avait déclaré ne plus exiger le gel total de la colonisation avant toute reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes.

Son homologue égyptien Ahmed Aboul Gheit a qualifié leurs discussions de "très fructueuses dont les bénéfices et les résultats seront clairs dans l’avenir". "Les discussions ont été franches et claires, démontrant une compréhension mutuelle sur plusieurs sujets", a-t-il noté.

Il s’agissait de calmer les inquiétudes des arabes, qui craignent que Washington ne recule sur l’exigence d’un gel de la colonisation, inquiétudes suscitées samedi par les déclarations d’Hillary Clinton, qui avait jugé aux côtés de Benyamin Nétanyahou que l’offre de son gouvernement était sans précédent. Et qui ont provoqué la prolongation de sa tournée proche-orientale, avec l’étape égyptienne qui est venue se rajouter après le Maroc.

Mme Clinton tente depuis lors de clarifier ces propos, disant que l’offre israélienne ne va pas assez loin, même si elle est "au moins un mouvement positif vers la prise en compte de questions sur le statut final". Et estime que les Palestiniens devraient accepter de reprendre les négociations même sans réponse positive à leur exigence de gel de la colonisation.

La partie égyptienne, par la voix du chef de la diplomatie Ahmed Aboul Gheit a elle aussi appelé à la reprise des pourparlers. "Le point de vue de l’Egypte est que nous devons nous concentrer sur l’objectif, et ne pas perdre tout ce temps à bloquer sur telle ou telle question comme point de départ des néogications", a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse conjointe avec Mme Clinton.

"Les Etats-Unis n’ont pas changé de position" sur la colonisation, a-t-il ajouté, mais "les Etats-Unis veulent que les parties commencent les pourparlers". AP

http://fr.news.yahoo.com/3/20091104...

publié sur le blog du Monde "Guerre ou Paix" le 2 novembre

http://israelpalestine.blog.lemonde.fr/

Note,, traduction des passages en anglais et chapeau : C. Léostic, Afps