jeudi 22 octobre 2009

Les Palestiniens sans chefs de file

publié le mercredi 21 octobre 2009

Gilles Paris
Il ne s’agit que d’un sondage du Jerusalem Media and Communication Center, mais il n’en est pas moins significatif.

Selon cette étude, la popularité du chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à souffert de l’épreuve du rapport Goldstone . On se souvient que M. Abbas, après avoir soutenu dans un premier temps un report du vote sur ce rapport au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, avait été obligé de faire volte-face suite à l’émoi que cette décision avait suscité dans les territoires palestiniens.

Dans l’hypothèse d’une élection présidentielle (très peu probable), M. Abbas obtiendrait aujourd’hui 16,5% des suffrages contre 16% à son rival du Hamas, Ismaël Haniyéh (16%). En termes de popularité, M. Abbas recueille 12,1% de bonnes opinions (au lieu de 17,8% en juin) contre 14,2 à M. Haniyéh (sans changement). En janvier, après l’opération de Gaza, la popularité de M. Haniyéh haniyeh2.1256030928.jpgdépassait déjà largement celle de M. Abbas. (21,1% contre 13,4%).

Ce qui frappe le plus, dans ces chiffres, c’est la part désormais relative des deux grands partis palestiniens dans l’opinion. Au début de cette année, ils n’obtenaient à eux deux la confiance que de 54% de la population palestinienne. Ce qui veut dire qu’environ la moitié de cette population ne se reconnaît pas en eux. Nul doute que les ajournements successifs des sessions de “réconciliation” au Caire ne peuvent qu’amplifier le phénomène.

L’historien américain d’origine palestinienne, Rashid Khalidi, évoquait ce double désaveu dans l’analyse évoquée ici cette semaine . Mais jusqu’à présent, les tentatives de “troisième voie” incarnées par Mustafa Barghouti (ex-communiste) ou par le premier ministre Salam Fayyad (ex-fonctionnaire du FMI) notamment lors des élections législatives de 2006, n’ont pas donné les résultats escomptés.

publié sur le blog du Monde "Guerre ou Paix"

http://israelpalestine.blog.lemonde.fr/