lundi 26 octobre 2009

Javier Solana se lâche

publié le dimanche 25 octobre 2009

Pierre Barbancey
Droits de l’homme. Le chef de la diplomatie de l’UE estime qu’Israël est « un membre de l’Union européenne », au mépris des remarques du Parlement.

Israël n’a pas à s’inquiéter. Après le report du vote sur le rapport Golstone devant la commission des droits de l’ONU, qui le mettait sérieusement en cause pour crimes de guerre voire crimes contre l’humanité lors de son intervention dans la bande de Gaza en décembre et janvier derniers, il vient, sans coup férir, de remporter une nouvelle victoire diplomatique, politique et économique. Et ce, grâce à Javier Solana, celui qu’on désigne comme le « diplomate en chef de l’Union européenne ».

En visite à Jérusalem, devant un parterre de personnalités des milieux politiques et d’affaires, celui-ci s’est écrié, sans doute très ému : « Israël, permettez-moi de le dire, est un membre de l’Union européenne sans être membre de ses institutions. » Pour bien se faire comprendre, il a précisé qu’Israël « est partie prenante à tous les programmes » de l’Europe des Vingt-Sept, notamment dans les domaines de la recherche et de la technologie. « Aucun pays hors du continent n’a le type de relations qu’Israël entretient avec l’Union européenne », a-t-il avoué. Sur sa lancée, il a voulu faire un peu d’humour. « Je ne vois pas le président de la Croatie ici ! » s’est-il écrié en scrutant l’assistance qui a vivement applaudi sa démonstration. « (…) Votre relation avec l’Union européenne est plus forte que celle de la Croatie », a-t-il dit.

On comprend mieux pourquoi les rapports des diplomates de l’Union européenne en poste à Jérusalem et à Ramallah, qui dénonçaient la politique israélienne de colonisation comme obérant toute relance du processus de paix, ont été soigneusement mis au pilon par l’Union européenne et son chef de la diplomatie, Javier Solana.

L’UE a préféré rehausser ses relations avec Israël malgré l’évidente atteinte aux droits de l’homme, qui devrait plutôt amener l’Europe à suspendre ses relations privilégiées avec cet État.