lundi 29 juin 2009

Journal du sit-in international à la frontière de Rafah : 14ème et 15ème jour

Egypte - 28-06-2009

Par Nada > intmorb@googlemail.com

C’était le premier jour d'ouverture des frontières, pour une durée de seulement 3 jours. Bien que les autorités égyptiennes aient annoncé les dates il y a un certain temps, les dispositions pour recevoir le nombre attendu de voyageurs étaient très minimes, ce qui a causé d’énormes problèmes et de nombreuses souffrances aux voyageurs palestiniens des deux côtés (les Palestiniens entrant et sortant de Gaza). En effet la foule n’était pas organisée et la police exerçait d’importantes tensions.























14ème jour : Vendredi 16 juin

5 militants égyptiens sont arrivés à la frontière pour rejoindre le sit-in, ils ont été menacés par la police et ont reçu l'ordre de partir! Puisque le général Khalil Hareb a donné l’ordre d’autoriser seulement les étrangers à rester, mais pas les Egyptiens!
Ce qui a fait dire à Ellen: "C’est ça l'Égypte? Ne sommes-nous pas en Égypte?! Comment se fait-il que les Égyptiens ne soient pas autorisés à rester sur leurs terres, alors que nous le sommes?!!"

Les militants égyptiens ont insisté sur le fait de rester et d’avoir le droit de participer au sit-in, il s’agit de : Nada Sadek, sa fille Shahdan, Nour Eldeen, Mo'taz et Ashraf.


15ème jour: samedi 27 juin :

C’était le premier jour d'ouverture des frontières, pour une durée de seulement 3 jours. Bien que les autorités égyptiennes aient annoncé les dates il y a un certain temps, les dispositions pour recevoir le nombre attendu de voyageurs étaient très minimes, ce qui a causé d’énormes problèmes et de nombreuses souffrances aux voyageurs palestiniens des deux côtés (les Palestiniens entrant et sortant de Gaza). En effet la foule n’était pas organisée et la police exerçait d’importantes tensions.

Les Palestiniens n’ont pas été autorisés à accéder à la seule salle de bain du secteur ou au seul café pour y acheter de l'eau! Il y avait environ 2500 à 3000 personnes dont des enfants, des personnes âgées, des femmes, des blessés et des malades. Ils ont passé plus de 8 heures, sous un soleil de plomb et parfois, ils ont été frappés par les forces de police qui voulaient contrôler le désordre!!!
Certains étaient arrivés la veille et avaient passé la nuit dans la rue, à 1,5 km de la frontière, d’autres sont arrivés à 9 heures du matin. La foule était incroyable, mais la frontière n'était pas ouverte! Et à 15h, les autorités égyptiennes ont prévenu ceux qui n’étaient pas autorisés à passer de retourner à Al-Arish, et de réessayer le lendemain!

Seulement environ 500 ont été autorisés à passer, alors que le reste (la majorité) devra à nouveau tenter d’entrer demain et subira encore les souffrances.

Beaucoup avaient tenté leur chance mais les prix des transports (pour les particuliers et les marchandises) avaient fortement augmenté, puisque d'habitude, cela coûte 3,5 Livres Egyptiennes par personne pour aller d’Al-Arish à Rafah, mais ce jour-là, ça coûtait 10 Livres Egyptiennes par personne! Le prix du transport des marchandises est étonnant, puisque le prix d’une camionnette coûte 200 Livres Egyptiennes!

Les voitures devaient s’arrêter à 1-1.5 km de la frontière, de sorte que pour faire le reste du chemin, il fallait louer une carriole avec un âne au prix de 50 Livres Egyptiennes! Alors que traverser la frontière coûte 70 Livres Egyptiennes!
La souffrance des personnes âgées, des enfants et des blessés était au-delà du descriptible.

Ellona, notre amie allemande et ses 6 enfants.

Elle était arrivée tôt, et ils avaient passé toute la journée dans cette galère. Puis elle a enfin franchi la porte, a passé plus de 5 heures à l’intérieur avant d’apprendre qu'ils n'avaient pas de "coordination" pour entrer! Et ils sont repartis pour Al-Arish. Aucun d’entre nous ne s’attendait à cela puisqu’on nous avait promis qu’ils seraient les premiers à entrer.

Ellona est une Allemande mariée à un Palestinien qui est entré dans Gaza avec trois de ses enfants et a laissé les 6 autres avec Ellona. Alors que l'Ambassade d’Allemagne refusait de l'aider à rejoindre son mari dans la bande de Gaza, elle a essayé à maintes reprises d’entrer. Nous l’avions rencontrée une fois, et elle avait rejoint notre camp jusqu’à ce que sa fille tombe très malade.

Pendant qu’ils l’aidaient à récupérer ses bagages, l’un de nos membres Mo'taz et Nour el Deen ont été violemment frappés par la police, et sont couverts d'ecchymoses.

Après une longue et difficile journée, certains ont passé la nuit à quelques kilomètres de la frontière, certains dans leurs voitures, les autres (la majorité) dans la rue, dans l'espoir d’entrer très tôt le lendemain matin.

Après 15 h, les véhicules d’aide ont commencé à entrer.
La file des individus et des voitures faisait environ 3 km. De long!
L'ouverture des frontières 3 jours par mois n’est pas suffisante. Elle augmente la souffrance des gens, et les expose à des conditions très difficiles et humiliantes. Comme le disait un Palestinien: "c’était plus difficile que la guerre elle-même!".
Nada Kassass

Pour les photos prises le 28 juin, voir sur Facebook :
"The international movement to open Rafah borders"


Videos;

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http://www.facebook.com/video2

http://www.facebook.com/album.php
Traduction : MG pour ISM

ism-france.org