dimanche 2 janvier 2011

Les Etats-Unis constituent un obstacle devant la création d'un Etat indépendant palestinien

01 Janvier 2011 19:33 
IRIB - "Les Etats-Unis constituent un obstacle devant la création d'un Etat indépendant palestinien." C'est ce qu'a déclaré le Président de l'Autorité autonome palestinienne, Mahmoud Abbas, dans un discours, prononcé, à l'occasion du 46ème anniversaire de la création du Mouvement Fatah. "Avec leur soutien sans faille au régime sioniste, les Etats-Unis constituent un obstacle devant la création d'un Etat indépendant palestinien.", a souligné Abbas. L'Autorité autonome, considérant la poursuite de la colonisation, comme l'obstacle majeur devant la reprise des négociations, a annoncé vouloir créer un Etat indépendant palestinien, dans les frontières de 1967.
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L'Autorité palestinienne dénonce le dernier crime de guerre israélien en date

01 Janvier 2011 20:24 
IRIB - L'Autorité palestinienne a dénoncé Israël, pour crime de guerre, après l’assassinat d'une femme palestinienne, en soumettant la victime à l'inhalation de gaz lacrymogènes. Cette palestinienne de 36 ans a trouvé le martyre, à Ramallah, après avoir été empoisonnée aux gaz lacrymogènes tirés par les troupes israéliennes, sur des pacifistes qui organisaient, vendredi, une manifestation anti-israélienne. "Nous condamnons ce crime abominable commis par l'armée israélienne, à Bilin.", a déclaré le négociateur en chef palestinien Saeb Erekat, samedi, à l'AFP. "L'Autorité palestinienne estime qu’il s’agit d’un crime de guerre commis par Israël contre notre peuple. ", a-t-il ajouté.
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Une réaction ferme des instances internationales au tandem Tel-Aviv-Washington

01 Janvier 2011 10:06 
Le Conseil de sécurité devra se pencher, dans un proche avenir, sur ce pointilleux dossier qu'est la colonisation des territoires palestiniens, ont annoncé les sources palestiniennes. Le porte-parole de l’Autorité palestinienne a ajouté que le Conseil de sécurité examinera le projet d’une résolution, élaboré, le 21 décembre, par les Palestiniens et les pays arabes, exigeant le gel de la colonisation. Selon le texte, les Palestiniens ont demandé au Conseil de sécurité d’annoncer illégale la colonisation par le régime sioniste et de sommer ce régime de l'arrêter, immédiatement. Pourtant, les autorités américaines ont, auparavant,  laissé entendre qu’elles s’opposeraient à toute résolution contraignant Israël à arrêter la colonisation, en Cisjordanie. Malgré les innombrables condamnations de la colonisation du régime sioniste, dans les territoires palestiniens, par la plupart des membres de l’ONU, Washington, Londres et Paris entravent l’approbation de toute résolution contre Tel-Aviv. Les actes expansionnistes du régime usurpateur, comme la construction des colonies, sont en contradiction flagrante avec les résolutions onusiennes et les Conventions internationales. D’après les résolutions onusiennes 242 et 338 et la 4ème Convention de Genève, il est interdit au régime sioniste de coloniser et de saisir les territoires palestiniens. Alors que le régime Occupant Qods, bénéficiant des soutiens tous azimuts des Etats-Unis, continue toujours ses exactions et viole en toute impunité les droits internationaux et les principes humains, les autorités américaines s'efforcent, toujours, d'empêcher l’approbation des résolutions contre Tel-Aviv, au Conseil de sécurité. De ce fait, leur droit injuste de veto a neutralisé, à chaque fois, les efforts mondiaux, pour prendre des mesures sérieuses contre le régime sioniste, et des dizaines de résolutions onusiennes sont restées, ainsi, lettres mortes. En tout état de cause,  toute négligence du Conseil de sécurité envers le régime sioniste ne fera que ternir davantage l’image de cette instance onusienne.

Le Mossad, une machine à broyer des vies

01 Janvier 2011 19:21 
L’assassinat des savants atomistes iraniens est un nouveau paramètre, dans la guerre, sans merci, que mènent le régime sioniste, les Etats-Unis et les pays occidentaux, contre les pays arabes et musulmans.
Dans un article publié par le quotidien qatari, «Al Chargh», le conseiller en information du Président syrien, Bachar al-Assad, évoque l’implication directe d’Israël, dans l’assassinat des scientifiques iraniens. A en juger la teneur de l’article qui se réfère à plusieurs journaux occidentaux, le double attentat qui a coûté la vie à Majid Chahriyari et a grièvement blessé Fereydoun Abasi, ne peut être que l’œuvre directe des services secrets sionistes. Selon cet article, les sources proches du Mossad n’ont absolument pas honte d’avouer avoir à leur disposition des «brigades de la mort», chargées d’assassiner et d’empoisonner tout musulman palestinien ou autre, jugés «hostiles aux intérêts d’Israël». C’est en ce sens qu’il faudrait, également, comprendre l’assassinat d’Ardechir Hassanpour, un autre savant atomiste iranien, intoxiqué, en 2007, par gaz asphyxiant. Aux dires d’un responsable européen des services de renseignement, le régime sioniste n’a jamais hésité à éliminer les experts militaires des pays «non amis». C’est ce qu’il a fait  en Irak  et c’est ce qu’il cherche  aujourd’hui, à faire, en Iran. Les terroristes du Mossad ont à leur actif des dizaines d’attentats dirigés contre des journalistes, des politiciens, des poètes, des intellectuelles, des savants irakiens ou égyptiens. L’article, signé, par le conseiller en information du Président Assad, revient, ainsi, sur le meurtre du Docteur Chahriyari, en estimant qu’il ne s’agit, ni de la première, ni de la dernière tentative du Mossad, contre les intérêts d’un Etat musulman arabe ou non arabe. « Il y a là, étalée au grand jour, l’une des constantes de la politique sioniste qui vise à perturber l’ordre public, au sein des Etats islamiques et à rendre caducs leurs efforts de progrès et de technologisation ». C’est, d’ailleurs, par cette porte-là, que les agents du Mossad sont entrés au Liban et qu’ils y ont pris pour cibles de leurs opérations terroristess des responsables politiquess avant de chercher à en accuser le Hezbollah ». Un rapport, publié, le 3 mars 2009, par la section des droits de l’Homme du département d’Etat américain, lève un coin du voile sur les pratiques terroristes du Mossad, dans les pays islamiques. D’après ce rapport, cette organisation criminelle a assassiné, en étroite collaboration avec les agents américains, quelque 350 savants atomistes irakiens, plus de 300 professeurs d’université spécialisés dans diverses disciplines, ainsi que des centaines de pilotes, d’officiers et d’ingénieurs en balistique. Selon le rapport, la principale mission de ces "Brigades de la mort", qui opèrent, depuis 2003, en Irak, consiste à suborner les spécialistes irakiens et en cas de leur refus, à les éliminer. Le terme employé est bien significatif : les brigades veulent «nettoyer l’Irak ; un point c’est tout». Ainsi, même si ces spécialistes acceptent de «coopérer», soumis qu’ils sont à d’horribles tortures, Israël exige leur mort. Mais y a-t-il lieu de s’étonner ? Bien sûr que non. Les nations musulmanes savent, depuis longtemps, que l’Amérique et le régime sioniste n’ont qu’un seul et unique objectif : agir contre leur souveraineté.
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Le projet de résolution anti-israélienne, au Conseil de sécurité, et les tergiversations américaines

01 Janvier 2011 19:24 
IRIB - Faisant fi des protestations internationales contre la colonisation israélienne, ainsi que du projet de résolution anti-israélienne, au Conseil de sécurité, les Etats-Unis ont demandé à l'Autorité autonome palestinienne de revenir à la table des négociations avec Israël. Le Porte-parole du Département d'Etat américain, Philipp Crowley, réagissant à l'avant texte de cette résolution anti-sioniste, a déclaré que la seule voie possible consiste en ce que les deux parties, palestinienne et israélienne, signent un accord-cadre, afin de résoudre leurs différends et leurs conflits, par le biais du dialogue. Le 15 septembre dernier, la Ligue arabe a préparé un avant projet de résolution contre la politique d'implantation des colonies, en Cisjordanie et à Qods. L'avant texte de cette résolution devra être présenté, bientôt, à l'ONU, auquel se sont, dores et déjà, vigoureusement, opposés les Etats-Unis. Les autorités américaines ont, explicitement, annoncé qu'elles apposeront leur veto à toute résolution anti-israélienne, au Conseil de sécurité de l'ONU. Le premier janvier 2011, les Etats-Unis ont passé la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU à la Bosnie. Depuis l'arrivée à la Maison Blanche d'Obama, l'administration américaine a, toujours, fermé les yeux sur le maximalisme, le bellicisme, et les crimes du régime sioniste. Actuellement, elle exige de la communauté internationale de laisser passer inaperçus les actes de provocation du régime sioniste. Aux derniers jours de l'an 2010, le cabinet du régime sioniste a consacré un budget de 600 millions de dollars, pour développer les colonies de peuplement sioniste, déclarant, ainsi, officiellement, la guerre aux Palestiniens et au monde entier. Pour l'heure, la Maison Blanche, tout en ignorant, totalement, la colonisation israélienne, en Cisjordanie et à Qods, ce qui est, d'ailleurs un acte illégal et inhumain, exige du Président de l'Autorité autonome, Mahmoud Abbas, qu'il reprenne les négociations avec le Premier ministre du régime sioniste, Benyamin Netanyahou, et ce, dans un contexte, où la communauté internationale, se mettant au diapason du peuple palestinien, appelle à l'arrêt de la colonisation et au recouvrement des droits bafoués du peuple palestinien

Nouvelles révélations sur l’assassinat d’al-Mabhouh

02 Janvier 2011 09:10 
IRIB- Le chef de la police de Dubaï a fait part des pressions exercées, par Tel-Aviv, pour que le gouvernement émirati empêche la divulgation de nouvelles informations sur l’assassinat de Mahmoud al-Mabhouh. Les rapports parlent, dans la foulée, des excuses présentées, par le Mossad, à Londres, pour avoir utilisé un passeport britannique, dans l’assassinat d’al-Mabhouh. Tout cela conduit, bien entendu, le monde à se pencher, à nouveau, sur le dossier de l’assassinat de ce cadre du Hamas, il y a un an, dans un hôtel, à Dubaï. D’après les documents publiés, l’année dernière, par les journaux israéliens, l’unité spéciale chargée des assassinats du Mossad a commandité l’opération de l’assassinat d’al-Mabhouh. La police de Dubaï a diffusé des photos et renseignements sur les personnes suspectes, arrivées à l’aéroport de Dubaï, en possession de faux passeports, français, britannique, irlandais, hollandais, allemand et australien, pour assassiner le cadre du Hamas qui se trouvait dans ce pays. Aussitôt après, le journal israélien, «Yediot Aharonot» a publié un rapport détaillé, d’après lequel, l’ordre de l’élimination d’al-Mabhouh avait été émis, il y a des années ; il y avait même un dossier, au Mossad, nommé «page rouge», sur l’affaire. Selon ce même quotidien, 27 éléments du Mossad, portant de fausses barbes et de fausses moustaches, et en possession de faux passeports européens, s’étaient installés, le 19 janvier 2010, à l’hôtel où Mahmoud al-Mabhouh séjournait. Ils lui ont injecté un liquide qui l’a paralysé, avant de l’étouffer avec un coussin. N’oublions pas, en passant, que dès le début de telles opérations, le chef du Mossad en informe le Premier ministre, le ministre de la Guerre et les chefs du Service de la sécurité intérieure (Shin Bet) et du Service de renseignements militaires de l'état-major général israélien, (Aman). L’assassinat de Mahmoud al-Mabhouh avait été planifié, il y a longtemps, et le Mossad cherchait l’occasion de le mettre à exécution. Il est vrai qu’avec la révélation de l’usage de faux passeports européens, par le régime sioniste, les responsables israéliens ont été obligés de s’excuser devant quelques pays européens, mais la réaction pondérée de ces pays montre, cependant, que l’acte illégal d’Israël a été effectué en coordination avec les Etats européens. En effet, cela fait des lustres que l’Occident soutient le régime sioniste dans tous ses crimes, et le monde en est bien conscient

Confrontation ouverte

vendredi 31 décembre 2010 - 05h:07
Saleh Al Naami - Al Ahram
Israël cherche à écraser le Mouvement islamique au sein des populations palestiniennes de 1948, qui est perçu comme menaçant directement les plans de l’Etat sioniste, selon Saleh Al Naami.
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Le cheikh Raed Salah, président du mouvement islamique en Israël et figure emblématique de la résistance des Palestiniens vivant en Israël et du mouvement de défense du site d’Al Aqsa
Michael Ben Ari, membre de la Knesset aux franges de la droite extrémiste, n’est pas le seul parlementaire israélien à demander l’interdiction du Mouvement Islamique dirigé par Sheikh Rae d Salah , en Israël. La libération de Sheikh Salah emprisonné pendant 5 mois dans une prison israélienne et les propos qu’il a tenus subséquemment expliquent la position intransigeante d’Israël envers Sheikh Salah et son groupe. Ceux qui demandent la dissolution du Mouvement islamique sont des membres de la Knesset appartenant au parti [dit] centriste Kadima, au parti dirigeant d’extrême droite le Likud, ainsi que des représentants des divers partis religieux d’extrême droite.
Tous accusent Sheikh Salah d’instiguer des sentiments séparatistes parmi les Palestiniens de 1948. Ils disent qu’il incite les Palestiniens à créer une société autonome capable de se suffire à elle-même à tous les niveaux pour échapper aux répercussions des politiques racistes israéliennes à leur encontre .The Mouvement islamique a créé des organisations sociales, éducatives, culturelles et de charité pour combler le vide résultant de la négligence voulue par l’Etat d’Israël en ce qui concerne les services fournis aux Palestiniens de l948. Selon l’Institut national d’assurance israélien, 58 % de ces Palestiniens vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Yuil Hassoun, membre de la Knesset du parti Kadima pense que le Mouvement islamique table sur la méfiance des Palestiniens de l948 envers l’Etat pour encourager les idées séparatistes parmi eux . Le général Amos Gilboa , ancien directeur de recherche des services secrets de l’armée israélienne affirme que le mouvement se donne pour objectif d’islamiser la société palestinienne, ce qui encourage tout naturellement des idées séparatistes pour les Palestiniens de l948. Ceci découle de la logique selon laquelle les valeurs islamiques conduiront nécessairement les Palestiniens à adopter des positions hostiles envers l’Etat et à susciter un puissant désir de s’en séparer.
L’élite dirigeante à Tel Aviv affirme que le Mouvement islamique a joué un rôle certain pour désamorcer les tentatives d’Istraël visant à faire pencher en sa faveur la conscience collective des Palestiniens de l948 pour leur faire accepter le plan social et politique sioniste. Yaakov Peri , ancien chef des services secrets intérieurs, a indiqué que depuis l966 - quand le gouvernement israélien a été contraint de mettre un terme à l’administration militaire des Palestiniens - le gouvernement juif s’est efforcé d’obliger ces Palestiniens à s’intégrer dans la société et à effacer leur identité islamique, arabe et palestinienne.
Mais Tel Aviv en vient à comprendre que « l’israélisation » n’a pas seulement échoué mais a poussé les Palestiniens de 1948 à adopter un programme qui constitue un défi pour l’Etat et ses institutions. Moshe Shahal , qui a été ministre de la sécurité intérieure et de la justice dans le passé, a déclaré que l’un des principaux indices de l’échec de cette campagne est la croissance ( ou l’émergence, as you like ) du Mouvement islamique. Shahal dit que la création même du mouvement et sa popularité auprès des Palestiniens de 1948 est un signe fort que l’israélisation a échoué , non seulement du fait de l’existence du mouvement, mais du fait qu’il propose un plan alternatif d ’« islamification ».
Nombre d’experts israéliens considèrent que le refus du Mouvement islamique et de son chef de participer aux élections parlementaires - bien que ses membres aient le droit de le faire - conduit à proposer l’Islam comme antidote à l’identité israélienne. Yossi Ben-Aharon , directeur de cabinet de l’ancien premier ministre israélien Yitzhak Shamir , voyait dans l’intérêt que le mouvement portait aux élections locales un indice de « tendances séparatistes » .
Les décideurs israéliens s’inquiètent non seulement du fait que le mouvement a réussi à empêcher la jeunesse bédouine de se porter volontaire dans l’armée, mais aussi du fait que les zones bédouines sont de »venues des fiefs du mouvement . Ceci est un signe supplémentaire de l’influence israélienne décroissante ; la jeunesse bédouine autrefois considérée comme force de réserve pour l’armée israélienne, constitue désormais le coeur du Mouvement islamique . En conséquence, les institutions d’Etat travaillent à réduire les naissances parmi les femmes bédouines.
Le général Giora Eiland, ancien président du Conseil national de la sécurité d’Israël, a dit qu’il réunissait un groupe de chercheurs pour étudier les moyens de réduire les naissances dans la société bédouine, parce que « les femmes bédouines sont plus souvent enceintes que nécessaire ». Eiland a averti que si les taux de naissance demeuraient ce qu’ils sont, la population bedouine doublera en 15 ans.
Les autorités israéliennes perçoivent le Mouvement islamique comme une menace à la securité d’Israël. Le Shin Bet, l’agence des services secrets intérieurs, prétend que de nombreux mouvements de résistance de la Cisjordanie et de la bande de Gaza font appel aux membres du Mouvement islamique quand en mission à l’intérieur d’Israël, bien qu’il soit difficile de prouver que le mouvement a effectivement eu recours aux armes dans son conflit avec Israël.
Les responsables de l’appareil israélien de sécurité prétendent qu’il y a un haut niveau de coordination et d’harmonisation d’intérêt de même qu’un échange de rôles entre le Mouvement islamique en Israël et le Hamas . Shin Bet assure que les groupes civils et les organisations humanitaires affiliées au Mouvement islamique contribuent à créer un environnement social qui soutient la résistance sur la Cisjordanieet la bande de Gaza. Cette aide se manifeste au moyen de programmes sponsorisés apportant soutien aux orphelins, aux familles des martyrs et aux familles pauvres, grâce aux dons de riches Palestiniens de 1948.
Bien que les activités du mouvement soient publiques et dans le cadre de la loi israélienne, les services de sécurité israéliens n’ont pas hésité à fermer les organisations de charité du mouvement et à arrêter leurs responsables et leurs membres, au prétexte que cdes acticités constituent une assistance au « terrorisme ». L’ancien ministre de la sécurité intérieure Avi Dichter, par exemple, assure que le mouvement utilise son activité de bienfaisance pour servir les « activités terroristes » du Hamas, décrivant les oeuvres humanitaires du mouvement comme « complémentaires « de l’aile armée des mouvements de résistance palestinienne sur la Rive Droite et la Bande de Gaza. Dichter affirme que si un Palestinien sait que sa famille sera prise en charge s’il est tué ou arrêté en raison de son activisme « terroriste » , il n’hésitera pas à poursuivre sa mission.
L’administration de sécurité israélienne considère que la campagne menée par le Mouvement islamique pour défendre les lieux saints à Jérusalem , notamment la campagne « El-Aqsa en danger » est une source dangereuse d’incitation indirecte au terrorisme. Shaul Mofaz, le chef de cabinet militaire et ministre de la défense dans le cabinet d’Ariel Sharon , a dit que les accusations de Sheikh Salah selon lesquelles Israël programme la destruction de la mosqu »e d’Al Aqsa , constitue une in citation à l’encontre de la sécurité d’Etat. Mofaz a prévenu que les campagnes d’agitation à l’instigation du mouvement b non seulement encouragent les Palestiniens mais également nombre de jeunes arabes et jeunes musulmans à devenir des ennemis d’Israël.
Les cercles israéliens officiels considèrent que l’adoption de la cause d’El Aqsa par le mouvement islamique et les efforts personnels de Sheikh Salah dans la campagne contre les plans israéliens pour judaïser Jérusalem poussent l’opinion publique arabe - et particulièrement palestinienne - à prendre des positions « extrémistes dans le conflit . En conséquence, les efforts israéliens pour imposer des solutions qui servent leurs intérêts sont contrariés. Liad Orgad , l’orientaliste israélien , a développé ce point de vue quand il dit que même si les Etats arabes étaient sincères dans leur souhait de mettre un terme au conflit israélo-palestinien , les positions et le travail du Mouvement islamique en Israël rendent ceci très difficile. Orgad considère que le mouvement impose à l’opinion arabe des positions « qui sont très dangereuses, en mettant l’accent sur la confrontation résultant des efforts de judaïsation d’Al Aqsa ».
Tel Aviv veut diaboliser le Mouvement islamique pour couvrir ses propres positions hostiles et racistes envers les Palestiniens de 1948. Les décideurs craignent que le mouvement ne se développe jusqu’à mettre en péril le caractère juif de l’Etat. Dans le même temps, Israël refuse d’ouvrir le débat sur les réflexions du Mouvement Islamique et celles d’autres représentant les Palestiniens de 1948. De cette façon, la confrontation entre les deux côtés continuera.
 http://weekly.ahram.org.eg/2010/102...
Traduction de l’anglais : JS
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La plaidoirie de J. Pollak : « J’irai en prison la tête haute »

samedi 1er janvier 2011 - 17h:38
Comité palestinien de coordination des luttes populaires
Si j’éprouve des remords au fond de mon coeur, c’est pour de ne pas avoir joué un rôle prédominant dans cette journée de protestation, et ne pas avoir accompli pleinement mon devoir qui est de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour changer la situation insupportable des habitants de Gaza, et pour aider à mettre fin au contrôle israélien sur les Palestiniens.
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Jonathan Pollak lors de son procès, le 27 décembre dernier.
(Photo : Oren Ziv - ActiveStill)
Jonathan Pollak, Israélien, coordinateur au Comité palestinien de coordination des luttes populaires, et l’un des fondateurs des Anarchistes contre le Mur, a été condamné à trois mois d’emprisonnement ce matin par le tribunal de police de Tel Aviv pour avoir participé à un défilé cycliste en 2008 protestant contre le siège de la bande de Gaza. Il commencera à purger sa peine le 11 janvier.
Le juge du tribunal de police de Tel Aviv, Yitzhak Yitzhak, a déclaré Pollak coupable de rassemblement illégal par sa participation en janvier 2008 à un défilé cycliste de protestation contre le siège de la bande de Gaza et l’a condamné à trois mois de prison, peine qui commencera à courir le 11 janvier 2011. Pollak a été le seul interpellé lors de cette manifestation, accusé d’avoir fait rien de plus que circuler à vélo, exactement comme les autres manifestants. Cette condamnation a réactivé une ancienne condamnation de trois mois avec sursis, infligée à Pollak lors d’un procès antérieur pour avoir manifesté contre la clôture de séparation. Une nouvelle peine de trois mois est donc infligée aujourd’hui, et il y aura confusion des peines.
Sur sa condamnation, Pollak avance ses arguments : « Je suis incapable d’éprouver des remords dans ce dossier (...). Si Votre Honneur décide de poursuivre et de me faire exécuter ma peine de prison avec sursis, j’irai en prison volontiers, et la tête haute. C’est le système judiciaire lui-même qui, je crois, devrait baisser les yeux face aux souffrances infligées aux habitants de Gaza, tout comme il baisse les yeux et détourne son regard, jour après jour, quand il est confronté aux réalités de l’occupation. »
Le 31 janvier 2008, quelque 30 manifestants organisaient un défilé cycliste à travers les rues de Tel Aviv pour protester contre le siège de la bande de Gaza. Lors de la manifestation, Pollak a été arrêté par des policiers en civil qui l’ont reconnu suite à de précédentes manifestations et aussi parce qu’ils ont supposé qu’il était l’organisateur et la figure de proue de l’initiative. La manifestation a pu se poursuivre tranquillement après l’arrestation de Pollak et s’est terminée sans autre problème ni interpellation.
L’arrestation et l’inculpation qui ont suivi semblent être le résultat plus d’un esprit de vengeance de la part de la police que du comportement de Pollak au moment de la manifestation ; Pollak était un manifestant parmi d’autres manifestants qui se comportaient exactement comme lui, or il a été le seul à faire l’objet d’une arrestation. En outre, des manifestations sur les questions de l’environnement se déroulent régulièrement à Tel Aviv sans qu’elles ne suscitent jamais de telles réactions. D’autres manifestations qui occasionnaient autrement plus de gênes sérieuses à la circulation (par exemple, cette manifestation motorisée où il y avait des milliers de motards) n’ont conduit à aucune arrestation, et encore moins à un procès avec accusation pénale et emprisonnement.
Maître Gaby Lasky, avocate de Pollak : « La police n’a pas fait que distinguer Pollak parmi toute une masse de gens qui agissaient exactement comme lui, elle l’a choisi surtout dans toute la manifestation pour la seule et unique raison de son alignement politique. Des initiatives similaires ont lieu régulièrement à Tel Aviv sans qu’il n’y ait intervention de la police, à plus forte raison arrestation et mise en accusation. »
(Sur les faits, voir aussi : Un militant israélien emprisonné pour avoir protesté contre le blocus de Gaza - Ana Carbajosa - The Guardian)
Plaidoirie de Pollak, déclaré coupable, avant sa condamnation
Votre Honneur, une fois déclaré coupable, il est coutumier que l’accusé demande la clémence du tribunal et manifeste des remords pour avoir commis une infraction. Pourtant, je me sens incapable d’agir ainsi. Depuis le tout début de ce procès, il n’y a pratiquement aucun désaccord sur la réalité des faits. Comme l’indique l’acte d’accusation, je roulais effectivement à bicyclette, avec les autres, dans les rues de Tel Aviv, pour protester contre le siège de Gaza. Et effectivement, en circulant à vélo, les vélos étant des moyens de locomotion que la loi autorise dans les rues, nous avons pu quelque peu ralentir la circulation. Le seul et léger désaccord dans tout ce dossier tourne autour des témoignages des enquêteurs de la police qui prétendent que j’aurais joué un rôle prépondérant tout au long de ce défilé cycliste de protestation, ce que, à l’instar des autres témoins de la défense, je récuse totalement.
Comme je l’ai dit précédemment, il est de coutume à ce stade de la procédure d’exprimer des remords, et en effet, j’aimerais faire part de regrets, concernant un aspect particulier des évènements de cette journée : si j’éprouve des remords au fond de mon coeur, c’est, comme je l’ai avancé pendant le procès, pour de ne pas avoir joué un rôle prédominant dans cette journée de protestation, et pour ne pas avoir accompli pleinement mon devoir qui est de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour changer la situation insupportable des habitants de Gaza, et pour aider à mettre fin au contrôle israélien sur les Palestiniens.
Votre Honneur a déclaré pendant le procès, et très probablement qu’elle le déclarera d’autres fois à l’avenir, qu’un procès n’est pas une question de politique, mais de droit. A cela, je réponds qu’il n’y a quasiment rien dans ce dossier, « excepté » un désaccord politique. Il se pourrait que ce tribunal m’ait empêché de construire une défense appropriée en refusant d’entendre mes arguments sur la sélectivité politique dans la conduite de la police, mais, rien qu’à regarder les témoignages reçus, il apparaît clairement qu’une telle sélectivité existe.
Le sujet de mon présumé délit, tout comme les motivations qui se cachent derrière, est politique. C’est quelque chose qu’il n’est pas possible d’écarter. L’État d’Israël maintient un siège illégitime, inhumain et illégal sur la bande de Gaza qui est toujours un territoire occupé au regard du droit international. Ce siège, imposé en mon nom et aussi dans le vôtre, Monsieur, en réalité dans notre nom à tous, est une punition collective cruelle infligée à des citoyens ordinaires, les habitants de la bande de Gaza, des sujets sans droits, sous l’occupation israélienne.
Face à cette réalité, et en opposition à cela, nous avons choisi, le 31 janvier 2008, d’exercer la liberté d’expression reconnue aux citoyens juifs d’Israël. Cependant, il semble qu’ici, dans la nôtre des multiples fausses démocraties du Moyen-Orient, cette liberté ne soit plus librement admise, même pour les fils privilégiés de la société.
Je ne suis pas surpris par la décision du tribunal de me condamner, bien qu’il ne fasse aucun doute, dans mon esprit, que nos actions de ce jour-là répondaient à la plus fondamentale, la plus élémentaire définition du droit d’une personne à manifester.
En effet, comme le Ministère public l’a souligné, une peine de prison avec sursis planait au-dessus de ma tête au moment de la manifestation cycliste, puisque j’ai déjà été condamné sur ce même article de la loi. Et, bien que je maintienne ne pas avoir commis le moindre délit, je suis conscient de la possibilité que, selon la justice israélienne, ma peine avec sursis me soit imposée.
Je dois ajouter que si Votre Honneur décide de poursuivre et de me faire exécuter ma peine de prison avec sursis, j’irai en prison volontiers, et la tête haute. C’est le système judiciaire lui-même qui, je crois, devrait baisser les yeux face aux souffrances infligées aux habitants de Gaza, tout comme il baisse les yeux et détourne son regard, jour après jour, quand il est confronté aux réalités de l’occupation. »

A propos du Comité de coordination des luttes populaires

Le Comité de coordination des luttes populaires est constitué des militants de premier plan des comités populaires dans tous les Territoires occupés et de tout le spectre politique palestinien. Les comités populaires présentent une forme unique d’organisation et de résistance à base communautaire dans la tradition de la Première Intifada palestinienne. Ces différents comités, non partisans, conduisent une résistance communautaire à l’occupation israélienne sous des formes variées, telles que marches, grèves, manifestations, actions directes et campagnes juridiques, de même qu’ils soutiennent les boycotts, désinvestissements et les sanctions.
Le Comité de coordination a été créé pour faciliter une communication féconde entre les différents comités populaires : depuis les villages de Bil’in, Ni’lin et al-Masara, - connus pour leur lutte contre le Mur - en passant par de nombreux villages de la vallée du Jourdain et du sud du mont Hébron - confrontés aux tentatives d’un nettoyage ethnique rampant - jusqu’aux cités de Tulkarem, Naplouse, Qalqilya et Ramallah Ouest - qui souffrent et résistent aux différents aspects de l’occupation. Le Comité veut fournir une base pour une réflexion stratégique à plus grande échelle, tout en conservant l’indépendance et le caractère unique de chaque comité populaire.
Enraciné dans une confiance entière dans la puissance de la lutte populaire pour vaincre l’occupation israélienne, le principal objectif du Comité est d’encourager et de renforcer la résistance populaire palestinienne et de répondre à ses besoins. Espérant reprendre la stratégie d’irréductibilité de l’ANC, le Comité de coordination s’efforce d’encourager l’émergence de nouveaux comités et initiatives et de les soutenir, quelle que soit leur tendance politique.
Le succès de la lutte populaire s’appuie également et fortement sur le soutien de la communauté internationale à travers les initiatives BDS (boycotts, désinvestissements et sanctions), les aides financières, une visibilité accrue et une solidarité directe. Le Comité de coordination vise à renforcer les réseaux internationaux de soutien et leurs liens directs avec la lutte pour la liberté en Palestine.
27 décembre 2010 - PSCC - traduction : JPP
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Disgrâces

par K. Selim
Il n’y aura sans doute pas beaucoup de Palestiniens - hormis ceux de son clan et les services américains - pour s’apitoyer sur les malheurs actuels de Mohammad Dahlane. Cet homme, dont les intrigues sont allées bien au-delà des tribulations politiciennes inévitables, est aujourd’hui en disgrâce, Mahmoud Abbas l’ayant pris en grippe pour d’obscures raisons. Le président de l’Autorité palestinienne avait au cours des dernières années d’excellentes raisons de dégommer "l’homme des Américains". Les griefs ne manquaient pas à son encontre, la plus grave et la plus impardonnable étant son action à Ghaza, après la victoire du Hamas, qui a mené à une situation de guerre civile inter-palestinienne.
A ce moment essentiel, Mahmoud Abbas et le Fatah ont fait bloc derrière Dahlane. On ne l’a pas blâmé pour ses activités armées pour le moins illégales à Ghaza. On lui a tout juste reproché d’avoir laissé croire qu’il avait les moyens d’en découdre avec le Hamas et de le vaincre. Une attitude responsable d’une Autorité censée incarner l’unité des Palestiniens aurait commandé de mettre Dahlane hors jeu avant qu’il ne commette ses œuvres fratricides avec la bénédiction des Américains. Or, l’Autorité palestinienne n’a pas désapprouvé ses actions qui ont choqué et indigné les Palestiniens et ceux qui les soutiennent, elle les a approuvées. Les mouvements de libération - le Fatah en est-il toujours un ? - ont connu des querelles de personnes dures qui ont parfois débordé, suscitant des graves conflits dans les appareils... Mais dans le cas palestinien, l’action menée par ce politicien avec l’approbation de ceux qui lui reprochent aujourd’hui de faire dans la subversion a semé la division au sein du corps social palestinien, à l’intérieur même des familles. C’est la raison qui fait que cet homme d’intrigues peut être à son tour victime d’une intrigue cousue de fil blanc sans susciter la moindre compassion.
Mais au-delà de Dahlane, ces péripéties achèvent de ruiner l’image de l’Autorité palestinienne. Les Palestiniens hausseront les épaules avec dédain à la lecture des "charges" qui pèsent sur l’ancien chef des services de l’Autorité palestinienne : subversion, mise en doute de la compétence de Mahmoud Abbas... Il est manifestement plus grave de critiquer le "chef" du moment que de semer la division au sein du peuple palestinien et l’engager dans un conflit fratricide ! Quant à l’idée de lui reprocher son train de vie sur le mode "d’où tiens-tu cela ?", elle est si peu sincère que cela fait rire.
La corruption est bien la chose la mieux partagée au sein des responsables de l’Autorité et Dahlane, s’il n’est pas occis d’ici là, aurait beaucoup à raconter sur la prédation de ses accusateurs. C’est bien la généralisation de la corruption qui a entraîné le basculement électoral de la société palestinienne en faveur du Hamas. La victoire enregistrée par le mouvement islamiste - que la coalition des États occidentaux avec Israël a transformée en punition - n’est pas le fruit d’une adhésion majoritaire à l’islamisme politique. Elle a exprimé le rejet majoritaire d’un système de corruption où les acteurs de l’Autorité n’avaient qu’un seul souci : plaire aux Américains. Il n’est pas fortuit qu’un authentique militant comme Marwane Barghouti se retrouve en prison pendant qu’un Mohammad Dahlane prenait la stature d’un "homme puissant".
La disgrâce de Dahlane est un non-événement. Mahmoud Abbas - usé jusqu’à la corde - a décidé de le bannir dans une action préemptive. Les Américains qui ont mené Abbas en bateau durant des années peuvent en effet décider que Mohammad Dahlane est le plus "digne" de représenter les Palestiniens.
Le Quotidien d’Oran - Editorial

Suspension de Dahlane : un signal pour de multiples destinations

par Kharroubi Habib
En suspendant du comité central du Fatah Mohammed Dahlane, l’ex-"homme fort" de cette organisation dans la bande de Gaza, Mahmoud Abbas a été crédité par la presse palestinienne de vouloir faire le ménage dans les rangs de son parti. Officiellement en effet Dahlane est sous le coup d’une enquête sur l’origine de sa fortune qui fleure pour l’opinion publique palestinienne l’affairisme antipatriotique, la corruption et le détournement. Il est néanmoins très probable que le président de l’Autorité palestinienne et le comité central du Fatah ont voulu du même coup faire un pas sur le chemin de la réconciliation avec le Hamas. Réconciliation à laquelle Mohammed Dahlane et ses partisans sont farouchement opposés et se sont ingéniés à rendre impossible à chaque fois que des négociations dans ce sens ont été amorcées par les deux factions sœurs ennemies.
L’ex-patron de la sécurité préventive dans la bande de Gaza ne s’opposait pas à cette réconciliation uniquement parce qu’il n’a pas digéré l’humiliante déroute de ses forces face aux combattants islamistes du Hamas en juin 2007. Mais aussi et surtout par connivence avec les Israéliens et Américains qui ne veulent pas de l’unité des rangs du mouvement national et de la résistance des Palestiniens. Ce n’est donc pas sans raison que le Hamas qualifie l’ex-colonel de la sécurité préventive d’agent stipendié de l’ennemi israélien et de son allié américain.
Dans l’impasse où se trouvent Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne après l’échec de la "médiation" américaine en vue de redémarrer le processus des négociations palestino-israéliennes, il s’impose à eux impérativement de trouver un terrain d’entente avec le Hamas pour ressouder l’unité du peuple palestinien face à l’adversité aux dangereuses perspectives.
La neutralisation de Dahlane a le double avantage d’être aussi bien un signe de bonne volonté en direction du Hamas, que de faire comprendre aux Américains que le temps est en train d’être révolu où ils ont joué sur les divergences inter-palestiniennes. Elle a aussi celui peut-être de renouer la confiance des Palestiniens avec le Fatah et son président que Mohammed Dahlane et ses protégés ont ruiné par les pratiques de la corruption et de l’abus de pouvoir. Il est en tout cas à espérer que même tardivement le président Abbas a enfin compris que le soutien et l’unité des Palestiniens sont son principal atout dans la confrontation avec l’ennemi israélien. En tout cas plus essentiel que les hypocrites manifestations de solidarité que lui prodigue "la communauté internationale".
Rien n’est plus indispensable et urgent pour les Palestiniens que de ressouder l’union de leur rang et de s’entendre sur la stratégie de résistance aux pressions qui les poussent à la capitulation aux exigences israéliennes. Ce qui passe par la réconciliation absolument obligée entre le Fatah, le Hamas et toutes les autres factions du mouvement national. Ce à quoi les agissements de Mohammed Dahlane et de son clan faisaient obstacle. La suspension du comité central du Fatah de l’ex-"homme fort" de Gaza est assurément un bon pas fait par Mahmoud abbas. Il lui faut maintenant non plus voir le Hamas à l’aune des préventions israélo-américaines à l’égard de celui-ci, mais en tant que patriote palestinien n’ayant pour ambition et objectif que d’accroître les capacités de résistance de son peuple face à l’ennemi sioniste.
Le Quotidien d’Oran - Analyse

Abbas pose la première pierre de l’ambassade de Palestine au Brésil

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a posé vendredi la première pierre de l’ambassade de Palestine à Brasilia, capitale du Brésil.
Au cours d’une cérémonie simple, sous une pluie persistante sur un terrain cédé par le gouvernement brésilien, M. Abbas a remercié le Brésil pour son geste et son soutien qui permet aux Palestiniens d’avoir une représentation diplomatique.
Début décembre, le géant sud-américain, suivi par l’Argentine et la Bolivie, a reconnu la Palestine comme « un État libre et indépendant à l’intérieur des frontières de 1967 », c’est-à-dire les lignes d’avant la guerre israélo-arabe des Six Jours et l’occupation de la bande de Gaza et de la Cisjordanie.
Au cours de la cérémonie, M. Abbas a, dans un geste de paix, lâché plusieurs colombes blanches. L’un des oiseaux s’est posé sur la tête du dirigeant palestinien, provoquant rires et applaudissements du public.
Mahmoud Abbas est venu faire ses adieux au président Luiz Inacio Lula da Silva, au pouvoir depuis 2003, qu’il devait rencontrer vendredi pour le remercier d’avoir reconnu la Palestine. Il participe samedi à l’investiture de la première femme présidente du Brésil, Dilma Rousseff, qui succède à Lula.
L’Uruguay a annoncé récemment qu’il reconnaîtrait la Palestine en 2011. En Amérique latine, le Nicaragua, le Costa Rica et le Venezuela ont déjà reconnu la Palestine comme État indépendant.  
Au cours d’une cérémoine simple Mahmoud Abbas a remercié le Brésil pour son soutien qui permet aux Palestiniens d’avoir une représentation diplomatique. Dans un geste de paix, il a lâché plusieurs colombes blanches et l’un d’elle s’est posée sur sa tête, provoquant rires et applaudissements du public.
PHOTO : ADRIANO MACHADO, AFP

Les Palestiniens prêts à fonder leur État en 2011

publié le samedi 1er janvier 2011
AFP

 
Dans une déclaration télévisée vendredi (31 décembre 2010), Mahmoud Abbas a exhorté la communauté internationale à substituer un plan de paix à un processus devenu un instrument « de gestion plutôt que de résolution du conflit ».
Les dirigeants palestiniens abordent 2011 déterminés à proclamer leur État dans l’année, peaufinant leurs alternatives à des pourparlers de paix avec Israël qui se sont révélés totalement stériles.
Symbole de ce changement de cap amorcé lors d’une réunion arabe en Libye le 8 octobre, le président Mahmoud Abbas a posé vendredi la première pierre de l’ambassade de Palestine au Brésil, pionnier des quatre pays latino-américains qui ont reconnu en décembre l’État palestinien sur les frontières d’avant juin 1967 [1]
Depuis, M. Abbas décline les alternatives envisagées, s’échelonnant d’initiatives diplomatiques à des décision radicales, telle la suspension des accords conclus avec Israël, voire la dissolution de l’Autorité palestinienne.
Les stratèges palestiniens tablent sur une proclamation pour septembre 2011, triple échéance à leurs yeux. Il s’agit du terme de la période d’un an fixée pour les négociations de paix directes, ainsi que du plan de deux ans du premier ministre Salam Fayyad pour jeter les bases d’un État, et de la date de la prochaine Assemblée générale des Nations unies.
M. Abbas a prévenu le 11 novembre qu’il considérait comme un « engagement » du président Barack Obama son évocation devant l’Assemblée générale de l’accueil au sein de instance de la Palestine comme « nouveau membre de l’ONU » en cas d’accord de paix.
Face à la réticence des États-Unis, parrain des négociations, à reconnaître leur État, les représentants palestiniens sollicitent une reconnaissance sur les lignes de 1967. Ils comptent porter cette revendication devant le Conseil de sécurité, une fois atteinte la masse critique de pays disposés à y accéder.
« Les efforts en cours pour obtenir la reconnaissance de l’État préparent le terrain à une démarche devant le Conseil de sécurité », a expliqué le 19 décembre le ministre des Affaires étrangères Riyad al-Maliki.
À défaut, les Palestiniens prévoient de se retourner vers l’Assemblée générale, habilitée à se suppléer au Conseil si celui-ci est paralysé par le veto d’un membre permanent, en vertu d’une résolution adoptée en 1950, en pleine Guerre froide.
L’examen prochain par le Conseil d’un projet de résolution palestinien et arabe appelant à l’arrêt de la colonisation juive devrait permettre de mesurer la détermination des États-Unis à exercer leur veto en faveur d’Israël.
Indépendamment de la viabilité d’un État proclamé sans accord israélien, les Palestiniens jugent qu’une « reconnaissance collective » par la communauté internationale aurait le mérite de poser le principe d’une négociation pour toute modification territoriale et de permettre à la Palestine d’évoluer sur la scène internationale comme un État à part entière.
Israël s’alarme de ce mouvement diplomatique en Amérique latine et en Europe, où plusieurs pays ont rehaussé le niveau des représentations palestiniennes.
« Je ne serais pas surpris si dans l’année à venir, le monde entier, y compris les États-Unis, reconnaissait un État palestinien », a prévenu le 26 décembre le ministre israélien de l’Industrie Binyamin Ben Eliezer.
Si ces efforts n’aboutissaient pas, les dirigeants palestiniens envisagent de réclamer un placement sous administration internationale, soit par la réactivation du Conseil de tutelle de l’ONU, chargé d’accompagner des territoires colonisés vers l’autonomie ou l’indépendance, soit plus vraisemblablement sur le modèle du Kosovo.
Le président Abbas s’est référé à l’exemple des Palaos, dernier État à accéder à l’indépendance par la voie du Conseil de tutelle, en 1994, lors d’une rencontre avec les ambassadeurs arabes au Brésil, selon l’agence palestinienne indépendante Maan.
Mais l’instauration d’une administration internationale serait là encore suspendue à un éventuel veto américain.
Dans une déclaration télévisée vendredi, M. Abbas a exhorté la communauté internationale à substituer un plan de paix à un processus devenu un instrument « de gestion plutôt que de résolution du conflit ».
relayé par Cyberpresse
ajout de note : CL, Afps

L’indispensable indignation

publié le samedi 1er janvier 2011
entretien avec Stéphane Hessel

 
Par Chloé Leprince et Pascal Riché, Rue89 :

Hessel, auteur du best-seller « Indignez-vous ! » évoque la gauche, un XXIe siècle qui a mal débuté, et… l’indispensable indignation.
Résistant et ancien ambassadeur, Stéphane Hessel, auteur du mini-livre et best-seller titré « Indignez-vous ! », nous a reçus chez lui, mercredi en fin d’après-midi. A la lumière d’une lampe, assis dans un fauteuil contre un paravent vénitien, armé d’une grosse loupe, il nous attendait en apprenant par cœur des vers de Rilke, un de ses passe-temps favoris.
Selon son éditeur, « Indignez-vous ! », un cri poussé contre l’indifférence, est parti pour dépasser les 500 000 exemplaires. Entretien.
Rue89 : Comment expliquez vous le succès de « Indignez-vous ! » ?
Stéphane Hessel : Je ne sais plus où on en est : 200, 300, 400, 500 000 ? Je ne suis pas cela de très près, et d’ailleurs je n’ai pas de droits d’auteur.
Mais je suis épaté par le nombre de gens qui ont envie d’acheter ce petit bouquin. Un des facteurs du succès, c’est sûrement le titre. Les gens en ont marre, ils ont le sentiment de ne pas comprendre ce qui se passe, ils ont envie de changement.
Il y a toujours eu des raisons de s’indigner, mais ce besoin est plus fort aujourd’hui. Avec la présidence de Sarkozy, il y a de plus en plus de gens qui sentent que certains problèmes ne sont pas résolus et qu’il y a quelque chose qui ne marche pas bien dans le système, que ce soit en France ou au plan mondial.
La première décennie du XXIe siècle a mal tourné. La dernière décennie du XXe siècle, elle, avait été une période faste, entre la chute du mur de Berlin et la mise en place par les Nations unies des objectifs du millénaire pour le développement.
Il y a eu des grandes conférences : Rio sur l’environnement, Pékin sur les femmes, Vienne sur les droits de l’homme et le droit au développement, Copenhague sur l’intégration sociale… Ces conférences disaient : il y a des choses à faire !
Et puis, en 2001, après la chute des tours, on a vécu le rejet de ces initiatives. Ce fut la guerre en Afghanistan, la guerre en Irak. Aux Etats-Unis, c’est la décennie de George Bush. En France, ce fut l’élection d’un Sarkozy sur lequel on comptait pour régler un certain nombre de problèmes qu’il n’a finalement pas réglés…
Tout cela justifie que quand l’on reçoit en pleine figure un petit livre de 25 pages qui dit : « Faut s’indigner, faut résister, y en a marre ! », cela a cet étonnant effet.
« Indignez-vous » n’aurait jamais eu ce succès si c’était un gros livre, je pense par exemple au livre de Susan George [« Leurs crises, nos solutions », ndlr], que vous voyez sur cette table : cet excellent livre qui dit beaucoup mieux ce que j’essaye de dire… mais qui fait 350 pages.
Sartre, que vous citez dans votre petit livre, disait : « On a toujours raison de se révolter ». Y a-t-il une différence entre la révolte qu’il appelait de ses vœux et l’indignation que vous prônez ?
Il y a une nuance importante. Le « révoltez-vous » de Sartre rappelle la révolution d’Octobre, peut-être aussi Mai 68 [c’est aussi un slogan de Mao Zedong, nldr] ; des moments forts, importants, mais qui n’ont pas donné lieu à un vrai changement en termes de justice et de démocratie.
La dignité est un terme intéressant. Il figure dans l’article premier de la Déclaration universelle des droits de l’homme [dont Hessel était l’un des rédacteurs, ndlr] :
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
La dignité, plus que la révolte, est quelque chose qui marque l’individu humain. Le citoyen est fier de sa dignité d’homme et quand elle lui semble attaquée, il est normal qu’il s’indigne.
Pensez-vous qu’on ait besoin aujourd’hui de révolte « individuelle » plus que que collective ?
On a avant tout besoin de changement et de réformes radicales. En France, par exemple, il nous faut une autre république que la Ve, plus démocratique. Ces changements majeurs peuvent être obtenus par une action à laquelle peuvent participer tous les citoyens conscients, prêts à s’indigner et résister à ce qui risque de les entraîner vers « j’y peux rien », « c’est comme ça », « y a rien à faire »…
Est-ce que cela va ensuite se traduire par une révolte ? Peut-être, mais j’imagine plutôt quelque chose de non-violent.
Ce que je demande aux gens, c’est de sortir de leur indifférence et de leur découragement, de mobiliser leurs énergies pour se dire : il y a à faire, à condition de résister comme nous avons résisté du temps de l’Occupation allemande. J’évoque d’ailleurs dans le petit livre le programme du Conseil national de la résistance qui disait : voilà des valeurs fortes sur lesquelles il faut s’appuyer pour que les choses aillent dans le bon sens.
Concrètement, quand vous parlez de mobilisation des énergies, quel type d’engagements conseillez-vous ?
Il y a énormément de choses à faire, et elles sont à portée de main de chacun. Il faut par exemple lutter contre une économie entièrement dominée par le profit, et on peut le faire en s’engageant par exemple dans l’économie sociale et solidaire. On peut le faire par des organisations citoyennes, il en existe un certain nombre, et sortir du carcan de l’économie néolibérale et financiarisée…
Vous parlez d’organisations, vous citez même dans le livre Attac, Amnesty international, la FIDH, mais vous n’appelez pas à militer dans des partis politiques…
S’inscrire dans un parti, voter pour un parti, c’est très bien. Mais mon petit livre incite ses lecteurs à aller au-delà, à devenir des citoyens dynamiques, à investir leur énergie dans l’environnement, la lutte contre l’injustice, la défense des immigrés… Toutes choses dont les partis devraient certes s’occuper, mais le font-ils assez ? S’ils ne le font pas, il faut les y pousser !
Je ne sous-estime pas le rôle des partis politiques. Un Etat démocratique ne peut pas fonctionner sans eux. J’ai même une affection personnelle pour deux d’entre eux :
* le Parti socialiste d’une part (et je défends de tout mon cœur Martine Aubry, qui fait un remarquable travail) ;
*Europe Ecologie d’autre part, sur une liste duquel je me suis laissé inscrire, aux dernières élections régionales.
Je souhaite qu’aux législatives qui vont suivre l’élection présidentielle de 2012, plusieurs partis de gauche travaillent ensemble : communistes, verts, socialistes, et même des candidats du centre républicain. Mais attention : il ne faut pas qu’ils présentent quatre candidats différents à l’élection présidentielle. Je ne vois que deux candidats possibles en l’état actuel : Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn.
Mais Dominique Strauss-Kahn dirige le FMI, qui fait partie des institutions que vous dénoncez…
DSK a pris le FMI à un moment où il fallait le dénoncer, mais il est en train de le transformer assez utilement. On ne sait pas encore bien tout ce que DSK a fait. Par exemple, le FMI ne fait plus d’ajustements structurels, c’est un progrès.
Personnellement, je préfèrerais Martine Aubry : je la considère comme plus énergiquement de gauche ; mais je sais, pour le connaître, que Strauss-Kahn est aussi un homme de gauche. S’il devient Président, il réformera l’économie française selon les même lignes que celles qu’il a soutenues du temps de Jospin ou de Rocard.
Il y a eu en France une gauche qui a fait des choses, je pense au RMI, à la couverture médicale universelle… Et elle peut en faire demain davantage.
Avec ce petit ouvrage, vous devenez une icône pour une gauche infiniment plus radicale que ceux qui soutiennent DSK ou Martine Aubry. Comment le vivez-vous ?
Je n’ai jamais été sensible à l’extrême gauche. Quand je défendais les sans-papiers, des gens me disaient : « Il faut les légaliser tous ! » Moi je leur répondais : « Non, il faut avoir une politique intelligente. Si on décide de régulariser tout le monde, on débouche sur des catastrophes. »
Le discours d’extrême gauche, même dans la bouche d’un homme comme Mélenchon, qui a des côtés très sympathiques, ne me paraît pas la réponse. La réponse, c’est la social-démocratie.
Ça a l’air d’être un vieux mot, mais il est très moderne. Ce n’est pas en se donnant à une idéologie qu’on fera progresser la société : on le fera par une réforme équilibrée et démocratique. Les idéologies ont fait beaucoup de mal, l’idéologie communiste comme l’idéologie néolibérale. Il faut écouter les gens, savoir ce qui les indigne, comprendre sur quoi on peut travailler avec eux, et non pas leur dire, comme le font les idéologues : voilà ce que tu dois faire.
Deuxième partie :
Rue89 : Dans votre petit livre, vous appelez à une réduction des inégalités, un meilleur environnement, des droits de l’homme mieux respectés, mais vous n’attaquez pas frontalement le cœur du système, l’économie de marché.
Stéphane Hessel : Je ne suis à aucun degré favorable au développement du marché, et je considère le fonctionnement de l’économie financiarisée comme le vrai mal de notre temps. Pour autant, je sais que nous aurons besoin d’un marché à contenu social.
Et à côté de cette « économie sociale de marché », il nous faut une économie sociale et solidaire, fondée sur la coopération, la mutualisation, et qui fait, si je puis dire, l’économie du profit.
Vous citez le programme du Conseil national de la résistance (CNR) comme socle des valeurs à défendre. N’est-ce pas un peu déplacé de rapprocher cette période noire à la période actuelle ?
Sur le programme du Conseil national de la résistance, je dis simplement qu’il est merveilleux de penser qu’une quinzaine de bonshommes et de bonnes femmes, qui se réunissent à un moment où ils n’ont aucun pouvoir d’aucune sorte, qui sont dans la clandestinité, qui observent le pays et se demandent « qu’est-ce qu’on va faire une fois qu’on aura gagné cette guerre ? » aient noté dans un programme des valeurs qui aujourd’hui encore apparaissent comme légitimes et fondamentales ! C’est un moment de l’histoire de France assez extraordinaire. Dans ce qu’ils ont dit, il n’y a pas grand chose à écarter, et il y a beaucoup à prendre.
Il ne s’agit pas de dire que nous vivons sous un régime aussi pénible que ne l’étaient le national-socialisme ou même Vichy. Il était normal que ces Français résistants disent, dans ce programme, non à l’économie de Vichy, qui était très capitaliste, et à la société de Vichy qui ne prévoyait pas de Sécurité sociale.
Nous ne sommes pas dans la même situation. Mais si nous avons des adversaires qui ne sont pas aussi clairs que l’étaient Pétain, ou Laval, ou Hitler, ces adversaires existent : il faut les connaître, les décrypter et il faut leur résister avec la même énergie, même si ces adversaires n’ont plus la même violence.
Vous pensez à qui ?
A Sarkozy, au gouvernement actuel, à l’Europe actuelle. Parce que je pense qu’il ne s’agit pas seulement de résister à ce qui va mal en France, mais aussi en Europe et dans le monde.
Pourquoi remonter aussi loin ? Depuis le programme du CNR, n’y a-t-il pas eu d’autres actes politiques aussi fort ?
Depuis 1948, on a beaucoup travaillé et progressé. Au sortir de la guerre, on a défini les libertés fondamentales et les droits fondamentaux auxquels tous les peuples peuvent aspirer : ce fut la Déclaration universelle. Elle a été complétée en 1966 par deux pactes : le pacte des droits sociaux économiques et culturels et le pacte des droits civiques et politiques ; il y a eu la Convention européenne des droits de l’homme, la construction de l’Europe, la décolonisation… Tout cela a marqué une formidable modification du fonctionnement de la planète.
Il n’y a plus aujourd’hui d’apartheid, plus de totalitarisme soviétique, plus de maoïsme en Chine – même s’il y a de quoi s’interroger sur ce qui lui a succédé… Ça bouge, mais il reste beaucoup à faire, le programme n’est pas encore accompli. On est dans une lancée, mais pendant les dix dernières années ce mouvement a trébuché. C’est une des raisons qui pousse à l’indignation : il y avait des forces positives à l’œuvre, pourquoi ces forces ne continueraient-elles pas à jouer ?
Quel est le premier facteur « négatif » de ces dix dernières années ?
A mon sens, c’est le mot « terrorisme ». Le terrorisme a certes toujours existé : on décanillait les tsars. Mais ce n’était pas comparable à ce que nous vivons maintenant, avec des petits groupes qui mobilisent de la violence, qui commettent des destructions, et introduisent dans l’esprit des gens l’idée qu’ils sont menacés.
On n’a pas trouvé le moyen d’y faire face intelligemment. Taper sur les talibans avec une guerre à bombes, taper sur l’Irak sous prétexte qu’il y a des armes de destruction massive – qui n’y sont même pas –, cela n’est pas une bonne politique.
Une politique intelligente consisterait, comme a essayé de le faire Obama par son discours du Caire en juin 2009, à constater que lorsque les différentes cultures qui existent dans le monde se heurtent, cela n’aboutit qu’à des catastrophes ; alors que se dire « tiens, l’islam, c’est passionnant, il y a d’excellentes choses ; le christianisme est intéressant, l’athéisme laïque aussi, le bouddhisme… » Essayons de faire travailler ensemble les civilisations et les cultures… Ce serait pour la décennie qui s’ouvre une formidable tâche.
Cette harmonie des cultures apparaît encore comme une utopie. Il me paraît très important de surmonter la résistance aux utopies : il n’y a aucune raison que la vision que l’on a de l’avenir de l’espèce humaine, de notre avenir, ne soit pas enthousiasmante.
Mais ce qui nous fait défaut, et je le regrette beaucoup, ce sont des Pierre Mendès-France ou des de Gaulle… Des figures qui suscitent de l’enthousiasme.
A-t-on cessé de s’indigner parce qu’on manquait de penseurs de l’engagement, de grandes figures ?
Il serait injuste de dire qu’on manque de grandes figures – les grandes figures, on les découvre d’ailleurs quand elles sont mortes. Des penseurs, il y en a : Edgar Morin, Joseph Stiglitz, Amartya Sen, Mary Robinson…
Mais au niveau « statemanship » [qualité d’homme d’Etat, ndlr], nous n’avons plus ni Roosevelt, ni de Gaulle, ni Mendès… Où sont ceux qui, quand ils se lèvent, suscitent un mouvement de vraie confiance ? Cela aurait pu être le cas avec Barack Obama, qui a donné un titre formidable à son premier livre, « The Audacity of Hope » (« L’Audace de l’espérance »). Cela m’évoque deux vers de Guillaume Apollinaire, dans « Le Pont Mirabeau » :
« Comme la vie est lente. Et comme l’espérance est violente. »
Je crois donc que ce qu’il nous faudrait, ce sont des femmes et des hommes qui porteraient une vision enthousiasmante de ce que peut faire le XXIe siècle. Je pense à la Brésilienne Dilma Rousseff, ou même à Lula. Aujourd’hui, ces personnes peuvent ne plus être issues du Quartier latin ou de Londres, elles peuvent très bien surgir d’Inde, de Chine, du Brésil.
Vous rappelez que c’est la peur des possédants, épouvantés par la montée du bolchévisme, qui a permis la montée du nazisme. Diriez-vous qu’il existe aujourd’hui un danger du même type, lié au comportement des possédants ?
Je crois qu’il y a aujourd’hui une complicité grave entre les possédants de pouvoir et les possédants de finance. Les possédants de finance ont pris peur, tout à coup, il y a deux ans, avec la faillite de Lehman Brothers, qui annonçait la crise.
Leurs petits copains, les possédants de pouvoir, leur ont dit :
« Ne vous en faites pas, on vous renfloue afin de vous permettre de recommencer comme avant. »
Cette complicité-là est peut-être ce que je dénonce le plus. Si nous avions des gouvernements socialistes ou suffisamment ancrés à gauche, ils pourraient dire aux banquiers et aux financiers :
« Vous avez fait la preuve de votre incompétence, nous allons vous nationaliser et nous en occuper, avec l’intérêt public comme boussole, et non pas, comme vous, l’intérêt du profit. »
Pour le moment, ces gouvernements n’existent pas, mais ça peut changer : je suis très intéressé par ce que font les pays du Mercosur et plus généralement d’Amérique latine, où des gens comme Chavez, Morales, Lula et maintenant Rousseff, peuvent jouer un rôle. Cette complicité dramatique entre financiers et politiques ne continuera peut-être pas.
En attendant, l’Etat est prisonnier des forces financières et économiques. Quel est l’Etat qui se défend ? Aucun. Au contraire : ils appuient le pouvoir économique. Les quelques mesures qui ont été prises au moment de la crise bancaire ne sont que de toutes petites touches, alors qu’on aurait dû leur dire : « Vous êtes allés à la catastrophe, on vous rafle tout. » Personne ne l’a dit.
Nicolas Sarkozy n’est-il qu’un « président qui nous fait perdre du temps » comme l’a soutenu le journaliste Thomas Legrand, ou le sarkozysme traduit-il un phénomène plus profond dans l’histoire politique française ?
Sarkozy démontre d’abord, par sa façon d’opérer, exagérément personnelle, que notre Ve République est fondée sur une Constitution dangereuse, parce qu’elle donne tout le pouvoir à un président élu. Ce qui n’est pas très démocratique.
Sarkozy est un homme qui manque de culture, et qui a été malgré tout élu. Il fait forcément mal ce métier mais, du fait du fonctionnement de notre Constitution, cela n’aurait pas forcément mieux marché avec une autre personne, un Fillon ou une Lagarde, par exemple.
Je n’aime pas Sarkozy, je n’ai pas voté pour lui et je ne voterai jamais pour lui, mais le système français est plus à critiquer que l’homme. Suite à vos déclarations sur Israël et la Palestine, vous avez été rudement attaqué, par exemple par des gens comme Pierre-André Taguieff. Comment avez-vous vécu ces attaques très personnelles ?
Avec une profonde indifférence. Pas d’indignation. Mes petits camarades, nombreux car j’ai beaucoup plus d’amis que je ne pensais, ce sont indignés, eux.
Monsieur Taguieff ne me fait pas peur. C’est tellement absurde de dire, comme lui, que je suis du côté des « gardes chiourmes » quand on sait que j’ai été en déportation. Mais beaucoup de gens ont pris cela très au sérieux et six mille personnes ont signé un appel.
Avec cet appel, je suis allé voir le nouveau garde des Sceaux, Michel Mercier. Je lui ai dit que son prédécesseur avait fait une erreur en disant que l’on pouvait condamner des gens qui avaient simplement voulu le boycott des investissements en Israël. S’opposer à un gouvernement étranger ne mérite naturellement pas que l’on soit plongé dans des procédures judiciaires inutiles.
Je crois qu’il a compris et que personne ne sera poursuivi, même si, personnellement, être poursuivi me ferait plutôt plaisir : cela me donnerait l’occasion de rappeler pourquoi Israël est en train d’agir contre le droit international, viole les conventions de Genève, massacre des gens innocents. Il est grand temps qu’on ne continue pas à faire bénéficier ce gouvernement d’une impunité scandaleuse.
La culpabilité que porte l’Europe vis-à-vis du peuple juif pèse-t-elle encore aujourd’hui sur ce débat et empêche-t-elle l’indignation face aux politiques d’Israël ?
La mauvaise conscience de la Shoah joue certainement. Cette mauvaise conscience est évidemment très forte en Allemagne et assez forte en France où nous avons été « coupablement » obéissants aux ordres de Berlin. Mais les autres ? Les Scandinaves, les Britanniques… de quelle mauvaise conscience parle-t-on ?
Il y a une seconde raison à l’absence d’indignation : tout ce qui tourne autour de l’islam et du terrorisme. On laisse dire que, face à ces gens-là prétendument dangereux, il est heureux qu’Israël existe pour l’Occident. Aidons Israël à vivre mais dans le cadre du droit international, grâce auquel il a été créé !
Quel regard portez-vous sur la politique française vis-à-vis d’Israël ?
Je trouve que notre gouvernement est très lâche. Lorsqu’il était au Quai d’Orsay, Kouchner a dit, bien entendu, comme tout le monde, qu’il faudrait un Etat palestinien. Mais qu’a-t-on fait, concrètement ?
La France ne remet même pas en cause son accord commercial avec Israël. Ce serait au moins une façon de dire qu’on n’est pas d’accord la manière dont Israël se comporte.
Quand on envoie des flotilles pour ravitailler Gaza et que ces flotilles sont attaquées par la flotte israélienne, on ne dit rien. Quand le rapport Goldstone constate qu’on a commis des crimes de guerre à Gaza, on ne dit rien. On est au moins coupable d’un manque de réaction.
Vous prônez la non-violence mais dans un conflit comme celui-là, les Palestiniens peuvent-ils l’emporter en étant non-violents ?
Quand ils sont violents, et ils l’ont été de temps en temps, cela ne leur a pas rapporté grand chose. Quand ils sont non-violents, des gens du monde entier viennent pour les aider. La non-violence peut payer. Ce qu’obtiendra peut-être Mahmoud Abbas est en tous cas plus que ce qu’a obtenu jusqu’à présent le Hamas. La violence du faible au fort n’est pas une politique efficace. La non-violence du faible au fort l’est davantage.
Cela fait près d’une heure que nous parlons et vous n’avez pas prononcé une seule le fois le terme « désobéissance civile ». Or pour les désobéisseurs, vous êtes devenu un modèle…
Je fais la différence entre la légitimité et la légalité. J’ai témoigné en faveur de José Bové dans le procès des faucheurs d’OGM en disant que ce qu’il a fait était illégal mais pleinement légitime car il fallait nous protéger contre les OGM. Je pense que les désobéisseurs civils ont souvent raison d’accorder une légitimité fondamentale à leurs actions.
Mais je dis aussi qu’il faut faire attention : toute désobéissance citoyenne n’est pas forcément à soutenir. Nous vivons en démocratie et les lois de la démocratie doivent normalement être appliquées. C’est lorsque ces lois deviennent illégitimes que l’on peut résister.

Bil’in annonce que le Mur vit son dernier jour

publié le vendredi 31 décembre 2010
Comité populaire

 
Il y a plus de trois ans, la haute Cour israélienne a jugé que le tracé du mur à Bil’in était illégal et qu’il devait être déplacé. Ce vendredi, dernier jour de la décennie, des milliers de gens vont célébrer le dernier jour du mur sur le tracé actuel.
Presque six ans ont passé depuis que les habitants de Bil’in, avec leurs partisans israéliens et internationaux, ont commencé à manifester réguièrement contre le Mur et la confiscation de lplus de la moitié de leur terre. Cela fait plus de rois ans que la Haute Cour israélienne a jugé que le tracé du Mur devait être modifié le plus vite possible. Les gens de Bil’in ont assez attendu.
A Bil’in, le Comité populaire contre le mur et les colonies a déclaré ce vendredi -jour qui clôt l’année 2010- le dernier jour du mur sur les terres du village.
Les habitants de Bil’in, avec des centaines de leurs partisans -venus d’Israël, de Cisjordanie et du monde entier- marcheront encore une fois vers les terres confisquées derrière le mur. Ils n’ont pas l’intention de se laisser arrêter par celui ci.
Le dernier jour de 2010 sera le dernier jour du mur sur le tracé actuel.
Le premier jour de 2011 sera le premier jour de la lutte contre le nouveau tracé, pour que soit rendue la terre
qui se trouve encore derrière le mur.
communiqué par Jonathan Pollack
traduction : C. Léostic, Afps

Petit cadeau des Pères Noël au Conseil régional d’Alsace...

Publié le 1er-01-2011

Les Pères Noël de la région Alsace ont adressé de manière bien sentie leurs voeux de fraternité et de solidarité pour l’année 2011 à tous les hommes, femmes et enfants détenus pour avoir défendu la Justice et la Liberté.
Sur la façade du Conseil régional d’Alsace qui a eu l’indécence d’afficher un soutien à un soldat de l’armée d’occupation israélienne.
Les militants de la région avaient protesté dès le mois de septembre dernier dans un communiqué publié par le presse locale et soulignant à quel point il était "choquant d’associer deux journalistes pris en otage en Afghanistan avec un caporal de l’armée israélienne fait prisonnier le 25 juin 2006 alors qu’il était aux commandes d’un char se préparant à massacrer de nombreux civils palestiniens lors de l’opération appelée « pluie d’été »."
Ils avaient rappelé à cette occasion que ces élus se gardaient bien d’intervenir pour la libération dudu jeune franco-palestinien, Salah Hamouri, pris en otage et détenu depuis 2005 dans les géôles israéliennes sans avoir commis le moindre délit.
Ils sont donc intervenu pour rétablir "un peu de décence" dans la communication de ces collabos.
CAPJPO-EuroPalestine

Israël : le monopole juif sur la vente des œufs (très) légèrement écorné

Publié le 1er-01-2011

Etonnante information, qui en dit long sur le caractère structurel de l’apartheid dans l’Etat d’Israël, depuis sa proclamation il y a soixante-deux ans : pour la première fois dans l’histoire du pays, des agriculteurs des minorités vont enfin être autorisés à vendre quelques oeufs, sur un marché jusqu’à présent ouvert aux seuls exploitants juifs. A lire, ci-dessous, l’article d’Amiram Cohen, publié samedi par le quotidien Haaretz (traduction CAPJPO-EuroPalestine)
Titre : Des paysans arabes autorisés à vendre des œufs pour la première fois
Par Amiram Cohen
La Commission des Affaires économiques de la Knesset a décidé, cette semaine, que pour la première fois, des agriculteurs arabes seraient désormais éligibles à l’allocation de quotas de vente d’œufs.
La commission a ainsi alloué un quota de 6 millions d’œufs susceptibles d’être commercialisés par les producteurs des localités habitées par des Arabes et autres minorités. Les quotas sont réévalués chaque année par l’Association des Eleveurs de Volailles, qui fixe les niveaux de production et vente, et en assure le contrôle.
Une augmentation des quotas de 26 millions d’œufs a été décidée, portant le total de la production annuelle autorisée à 1.900 millions. Il faut savoir que le marché des œufs a été strictement règlementé en Israël, depuis la création de l’Etat. La raison officielle en est qu’il ne s’agit pas d’un marché à but lucratif, mais d’un service public.
Aux termes de cette règlementation, ne peut vendre des œufs que l’exploitant qui en a reçu l’autorisation, chiffrée, de la part du gouvernement. A des fins de contrôle, le fermier doit ensuite mettre son timbre humide sur chaque pièce de sa production. L’acheteur est de son côté tenu de vérifier que le producteur a bien l’autorisation requise pour procéder à la vente.
D’une manière générale, les exploitants situés en périphérie sont privilégiés, en matière d’allocations de quotas. Par exemple, les fermes installées aux frontières reçoivent une subvention de 6 agora (1 cent d’euro, environ) par œuf. Ce programme de subventions a été mis en place dans les années 1990, et coûte 70 millions de shekels (13 millions d’euros) au budget national.
Sur les 26 millions d’œufs supplémentaires inclus dans le système, 10 millions iront aux installations déjà participantes, à Avivim, Zeraït, Margaliot, et Netua (des installations juives, NDLR). Les autres seront alloués à des exploitations situées en Galilée.
Sur ces 16 millions restant, 6 millions sont réservés aux « minorités », lesquelles comprennent les Arabes, les Druzes et les Circassiens, au prorata de leurs poids démographiques respectifs (NDLR : sachant que le plafond de production destinée à la vente est de 1,9 milliard d’unités, les 6 millions cités représentent 0,3 % du total, alors même que les minorités citées représentent 20 % de la population générale d’Israël : 60 fois plus que ce qui leur est effectivement alloué !)
Qui plus est, la Knesset a décidé que 10 % du total des nouveaux quotas iraient aux familles ayant perdu l’un des leurs à la guerre ou dans des attaques terroristes.
Un système analogue existe déjà pour la production laitière. Il y a un an, pour la première fois dans l’histoire de l’Etat d’Israël, deux paysans arabes ont été autorisés à participer au marché.
CAPJPO-EuroPalestine

Israel : l’année où les masques sont tombés, par Gideon LEVY

Publié le 1er-01-2011

Le journaliste israélien se félicite dans le journal Haaretz de ce que l’année écoulée soit au moins celle où plus personne ne peut avoir d’illusions sur l’Etat d’Israël.
"L’année de la vérité
L’année qui s’achèvera ce soir par un baiser a été l’année où a pris fin la mascarade israélienne, l’année où les déguisements ont été arrachés et où la vérité s’est fait jour. Où le vrai visage s’est révélé. Ça été l’année où nous sommes finalement sortis du placard – finis les propos sirupeux et les discours creux sur la justice et l’égalité, finis les enjolivements et les paroles superficielles à propos de la paix et de deux états. Cette année, la vérité a été entendue en public, avec un retentissement fort et clair d’un bout du pays à l’autre, inquiétante et déprimante.
Personne ne parle plus de paix ; cette année, nous avons même mis entre guillemets le « processus de paix », pour nous en gausser comme il le mérite. Tout ce qu’il reste de la paix cette année, c’est l’envoyé spécial des U.S.A., George Mitchell. Et dans les enquêtes d’opinion rien ne subsiste de la vision de deux états chez le premier ministre ou dans la majorité. Cette année, le gouvernement israélien a dit NON, même à un gel temporaire de la construction de colonies, et les Israéliens se sont tus.
Après cette année de vérité, nul ne pourra sérieusement prétendre qu’Israël recherche la paix avec les Palestiniens, ou avec les Syriens, qui ont parlé de paix mais qu’on a laissés sans réponse. Toutes les excuses ont perdu leur valeur – le terrorisme palestinien s’est arrêté et il reste au moins un demi-partenaire, qui est plus modéré qu’aucun autre. Néanmoins, nous campons sur nos positions. Et la vérité est criante : les Israéliens ne veulent pas vraiment la paix, ils lui préfèrent la terre. Les fonctionnements internes de la société israélienne ont aussi été démasqués. L’apparence d’une société démocratique et égalitaire s’est trouvée soudainement remplacée par un portrait authentique, terriblement nationaliste et raciste. Des rabbins et leurs femmes, des maires et des parlementaires ont tous chanté ensemble dans un chœur discordant : non aux Arabes et non aux étrangers. Au cours des années qui ont précédé cette année de vérité, il était encore d’usage d’excommunier les racistes.
En cette année de vérité, nous avons déclaré sans vergogne que Meir Kahane avait raison. Quasiment la moitié des Israéliens s’opposent à la location d’appartements à des Arabes ; plus que la moitié d’entre eux sont favorables à un serment d’allégeance à l’Etat ; des femmes de rabbins s’associent à leurs maris pour conjurer les chastes filles d’Israël de ne pas fréquenter d’Arabes ; un membre de la Knesset déclare qu’à ceux qui font clandestinement entrer des « infiltrateurs » - ainsi qu’on a appelé cette année les travailleurs migrants et les réfugiés de guerre – on devrait faire sauter la cervelle ; et l’un de ses collègues fait porter sur les Russes le blâme des habitudes israéliennes d’ivrognerie.
Dans le même temps, nous avons proposé une loi appelant à l’expulsion d’étrangers critiques à l’égard d’Israël s’ils y viennent en visite ; un directeur d’école de Jaffa n’autorise pas ses élèves à parler arabe ; un militant contre l’occupation a été incarcéré pour avoir pris part à une manifestation protestataire à vélo ; et un défenseur des droits des Bédouins s’est vu jeter en prison pour une durée encore plus longue, pour le délit d’avoir un garage illégal.
Telle est jour après jour la pléthore de comptes-rendus sur la vie du pays au cours de la dernière partie de cette année maudite. De tels rapports nous ont été presque quotidiennement jetés à la figure. L’étranger répand les maladies et la criminalité, et les étudiants arabes veulent nous déshériter pour le prix de location d’un deux pièces. Nous avons également lancé des campagnes d’intimidation et semé la peur de celui qui est autre et différent, qui n’auraient pas fait honte aux régimes les plus douteux du passé. Nous avons tenu des manifestations scandaleuses contre les réfugies et les Arabes, avec les encouragements d’une partie de l’institution et le silence des autres, desquels une tonalité peut être entendue – une tonalité d’arrogance et de nationalisme.
Cela aura aussi été l’année d’Avigdor Liebermann d’Yisrael Beiteinu, qui n’est plus un loup habillé en agneau mais une brute du voisinage qui n’a cure des conséquences. Une tentative pour dénouer la crise avec la Turquie, et Boum ! un bon coup sur la tête. Au lieu des sempiternels discours du président Shimon Peres sur la paix, le ministre des affaires étrangères, cette année, a de manière répétitive giflé le monde entier de notre part. Ce n’est pas seulement Kahane qui avait raison, mais Lieberman aussi. Il dit la vérité, la vérité sur Israël.
Il n’y a rien de tel que le soleil pour désinfecter, de sorte que ç’aura été une plutôt bonne année. Il se peut précisément que ce déluge de douteux sentiments nationalistes émergeant des profondeurs de l’âme, latent depuis des années, va au bout du compte faire bouger cette nation engourdie. Peut-être que, après cette année, la minorité qui pense autrement va enfin ouvrir les yeux. Peut-être que, tandis que les flammes nous encerclent tous, nous allons comprendre que telle n’est pas la société dans laquelle nous avons envie de vivre. Et peut-être que le monde va comprendre ce qui est en jeu.
Ce soir à minuit, quand le champagne français va couler comme de l’eau et que nous embrasserons à pleine bouche nos êtres chers, peut-être allons-nous comprendre que l’année prochaine sera décisive. Ce sera la dernière année où nous pourrons encore sauver quelque chose. Si un miracle se produit et que cela arrive en effet, nous serons reconnaissants à l’année écoulée, l’année de vérité pour Israël."
Par Gideon Levy
(Traduit de l’anglais par Anne-Marie PERRIN, que nous remercions pour ses excellentes traductions tout au long de l’année)
CAPJPO-EuroPalestine