Je suis sûr que Shimon Peres, le Président de l’Etat criminel d’Israël, serait le grand gagnant de n’importe quel championnat international du pire menteur et hypocrite. Cette semaine, il a participé à une conférence interreligieuse à Astana, capitale du Kazakhstan, où il a eu le culot de faire un discours sur la paix, la dignité humaine, l’éthique morale et la tolérance religieuse devant des délégués représentant les principales religions du monde.
L'extraordinaire mépris des sionistes vis-à-vis des Musulmans : les heures de l'accès à Haram al-Sharif (site de le Mosquée Al-Aqsa), écrits au feutre sur un torchon de papier (photo MR, octobre 2008) Pendant son discours, Peres, dont le pays a perpétré un génocide virtuel à Gaza il y a juste six mois, a exhorté les croyants à montrer du respect envers ceux dont les fois sont différentes. Il a également demandé au Roi d’Arabie Saoudite de le rencontrer à Jérusalem Occupée, à Riyad ou en tout autre endroit « pour prier pour la paix parmi tous les peuples, sans différence de religion. » Peres se livrait à ses déclarations moralisatrices sur la paix avec les Arabes quelques heures à peine après que le gouvernement israélien ait décidé de construire des centaines de nouvelles unités d’habitations coloniales à l’extérieur de la colonie Adam en Cisjordanie, en défi flagrant des appels de la communauté internationale, dont le gardien-allié d’Israël, les USA, au gel des activités d’expansion des colonies juives. Ainsi, Peres veut faire la paix avec les Saoudiens, les Kazakhs, les Indonésiens, les Mauritaniens, et même avec les Musulmans dans les parties les plus reculées d’Afrique Noire. C’est seulement aux Palestiniens qu’il tient à voler leur terre, s’arroger leurs droits et restreindre leurs horizons. Peres représente et personnifie un pays qui vit et prospère sur le crime, le vol et le mensonge. Il est donc parfaitement clair qu’il ne peut pas être honnête au sujet de la conduite criminelle d’Israël. C’est un pays presque totalement abominable, des pieds à la tête. Il est presque impossible de mesurer le niveau de l’hypocrisie israélo-sioniste et il n’est pas excessif d’aller jusqu’à dire qu’Israël est l’Etat-nation le plus hypocrite au monde. Les preuves sont aussi manifestes qu’écrasantes. Tout d’abord, Israël lui-même est construit sur un autre peuple, le peuple palestinien, sans la destruction et l’anéantissement duquel cette infâme entité n’aurait jamais vu le jour. C’est un fait que quelques Israéliens commencent à reconnaître. Dans son ouvrage Le nettoyage ethnique de la Palestine, Illan Pappe, professeur en Science Politique à l’Université d’Haïfa, a écrit que « Le nettoyage ethnique de la Palestine par Israël ne fut ni une conséquence involontaire, ni un événement fortuit, ni même un « miracle », comme le premier président d’Israël Chaim Weizmann l’a plus tard proclamé ; ce fut le résultat d’une planification longue et minutieuse. » En fait, le nettoyage ethnique de la Palestine n’est pas une ancienne opération qui s’est terminée avec les hostilités initiales, c’est-à-dire en 1948, comme ce qui s’est passé en Europe pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Il dure depuis la création même de l’abominable entité coloniale et continue aujourd’hui sans répit sous la forme de la saisie de la terre et des biens palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem Est, et la construction de colonies juives sur la terre même dont on dit aux Palestiniens qu’elle sera le foyer de leur futur Etat. Peres est hautement disqualifié pour invoquer les valeurs humaines puisque lui et ses compagnons en racisme et en terreur, des gens comme Ariel Sharon, Ehud Olmert, Ehud Barak et autres criminels de guerre, ont été parmi les pires délinquants de l’histoire. En 1996, pendant son bref passage au poste de premier ministre après l’assassinat d’Yitzhak Rabin, Peres a ordonné à son armée de perpétrer le massacre génocidaire de Qana, au sud Liban, où les troupes sio-nazies ont impitoyablement massacré plus de 100 enfants et femmes libanais. Les scènes horribles d’enfants décapités et mutilés n’ont pu se comparer qu’avec quelques-unes des pires atrocités nazies en Europe de l’Est, il y a plus de soixante ans. Jusqu’à présent, cet imposteur de la paix, cet hypocrite virulent, n’a pas eu le courage moral de dire « désolé » pour le carnage haineux qu’il a commis de sang froid. Peres a des tonnes de sang innocent sur les mains et les pêchés pour lesquels ils devraient présenter ses excuses sont innombrables. En fait, je ne suis pas sûr que ses excuses, même sincères, ce qui est hautement improbable, ne feraient de toutes façons une quelconque différence, puisque l’homme dont nous parlons est un menteur irrécupérable, un hypocrite et un criminel de guerre. C’est un homme qui est resté silencieux lorsque les bulldozers de nos nazis contemporains ont écrasé les squelettes des Musulmans enterrés dans le cimetière de Mamillah, à Jérusalem, il y a quelques années, pour construire un Musée de la Tolérance !!! pour célébrer « la tolérance sioniste envers les non Juifs » !!! Je me demande vraiment pourquoi aucun des délégués présents à la conférence d’Astana n’a interrogé ce méprisable voyou à ce sujet ? De plus, Peres est le président du pays qui refuse catégoriquement à des millions de chrétiens et de musulmans, en Palestine Occupée, de se rendre dans leurs lieux de culte respectifs à Al-Quds. Par exemple, l’auteur de ces lignes, qui vit non loin de Jérusalem, n’a pas été en mesure d’entrer dans la cité depuis 15 ans, même pour une prière rapide à la Mosquée Al-Aqsa. Et ceci alors même que des gens du monde entier peuvent aisément et librement visiter la ville sainte. Peine perdue, donc, d’essayer de réconcilier cette politique haineuse et raciste de discrimination religieuse contre les Palestiniens chrétiens et musulmans avec l’appel de Peres à la tolérance religieuse. Lors de sa visite à Astana, Peres était accompagné d’une autre hypocrite notoire, le Grand Rabbin ashkénaze d’Israël, Yona Metger. Metzger, un partisan pur et dur de la suprématie juive, a exhorté les délégués présents à la conférence à aider à la libération d’un soldat de l’occupation israélienne capturé par les combattants palestiniens de la liberté à Gaza il y a quelques années. Et, dans une manœuvre d’auto-absolution sioniste caractéristique, Metzger s’est empressé d’ignorer que son pays détient pas moins de 11.000 prisonniers politiques palestiniens, dont des responsables démocratiquement élus, dans des conditions inhumaines, dans des geôles pourries et des camps de concentration, dans toute la Palestine occupée. Les délégués auraient pu, tout au moins, demander à ce pseudo leader religieux s’il pensait que la sécurité et la liberté d’un seul soldat israélien était plus importante que la sécurité et la liberté de plus de 11.000 prisonniers palestiniens languissant dans les prisons sionistes, dont la grande majorité n’a commis aucune violation, à part de demander la liberté pour leur propre peuple captif. L’hypocrisie entraîne la dépravation morale. C’est un des pires vices humains. Cependant, lorsqu’elle est pratiquée par des « responsables religieux » qui affirment adhérer aux plus hauts standards de moralité, cela devient un trait désastreux aux proportions coupables immenses. Il est lamentable que des criminels de guerre certifiés, comme Shimon Peres, et des rabbins racistes, comme Yona Metzger, qui représentent un Etat voyou, soient invités à donner des conférences religieuses dont le but est de construire un monde meilleur basé sur la justice et l’égalité, deux caractères qui sont complètement incompatibles avec la mentalité sioniste. Il est également triste qu’une seule délégation, la délégation iranienne, soit sortie de la salle de conférence lorsque le Président terroriste d’Israël a commencé son discours. Car malheureusement, beaucoup de ces délégués officiels représentaient des régimes tyranniques et despotiques, qui n’ont de musulman que le nom, et ne sont pas vraiment représentatifs de l’esprit réel de l’Islam, qui défend la dignité de tous les êtres humains et rejette le racisme, la tyrannie et l’oppression. Source : Palestine Info | ||||
Traduction : MR pour ISM |
samedi 4 juillet 2009
Les Maîtres de l’Hypocrisie
Obama : Miel et fiel pour la liquidation de la cause palestinienne
USA - 04-07-2009 |
Par Mounir Chafiq
Source Al Jazeera, traduction Omar Mazri pour Libération des Opprimés.
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Il est important, dans l’analyse du phénomène Obama, de distinguer entre l’exceptionnel formalisme de son investiture qui le distingue formellement des personnalités américaines et la normalité de son inscription au schéma traditionnel de l’administration américaine qui fait de lui un président qui ne se distingue nullement de ses prédécesseurs sur le plan du contenu et de la continuité de la politique américaine sur le plan national et international qui reste en conformité avec les intérêts stratégiques et géopolitiques des USA.
S’il y a un changement remarqué à ce jour et remarquable dans les jours à venir par rapport aux présidents américains, il ne tiendra que dans le changement d’image et de style et en aucune façon dans la politique suivie par l’Amérique et dans son essence structurelle. En réalité, il ne fait pas exception à la singularité formelle des présidents américains car le pouvoir réel aux Etats-Unis amène au pouvoir l’homme dont le style et l’image correspondent le mieux aux exigences de l’époque et des rapports de force dans le monde. Ce n’est pas Obama qui impose sa singularité mais plutôt l’analyse stratégique américaine qui cherche et impose une singularité, ici incarnée en la personne d’Obama qui semble correspondre le mieux sur le plan de l’image symbolique à la pertinence et à l’opportunité de la stratégie des tenants du pouvoir.
Il est normal que l’Amérique exprime une différence de style et d’image entre ses présidents car il est inconcevable qu’elle présente un même profil d’une Amérique sortant victorieuse d’une guerre mondiale et instaurant son hégémonie sur le monde à une Amérique confrontée à une crise économique ou à la guerre froide ou plus loin encore, à la suprématie de l’empire britannique ou à la période post guerre froide après l’effondrement de l’URSS ou faisant face à la plus grande crise de son histoire. Pour chaque cas, l’Amérique avait son profil de président sans que celui-ci ne modifie d’un iota l’âme de cette Amérique, de son mode de vie et de sa politique.
Voilà pourquoi il faut lire et interpréter les discours d’Obama et ses prises de positions en faisant abstraction de ses caractères distinctifs des autres présidents américains, même s’ils apparaissent exceptionnels ou singuliers. Il ne faut pas perdre de vue les conditions économiques, politiques et géostratégiques qui ont présidé à son choix et à partir de là, les lectures prennent de la cohérence, de l’intelligibilité et du sens. Ce ne sont pas la couleur de sa peau et l’islamité de son père qui sont déterminants, mais les défis et les crises auxquels est confronté l’Amérique et qui ont jeté leur dévolu sur lui et non sur un autre.
Le choix du parti des Démocrates, véritable institution comme les Républicains dans la structure du pouvoir américain et des centres de décision, sur la personnalité d’Obama repose bien entendu sur le charisme du personnage et sur sa compétence rhétorique hors pair, car la situation exige ces qualités pour redorer le blason de l’Amérique et reconquérir la confiance des alliés et des peuples. Ce sont ces qualités dont l’Amérique a besoin en ce moment précis de son histoire et qui lui font transcender sa couleur. En réalité, il n’y a pas de problème sur son islamité car il est de culture protestante.
A la fin de la mauvaise gouvernance de Georges W. Bush, les Etats-Unis ont été confrontés à une série de scandales et d’échecs militaire, politiques, financiers et moraux qui mettent en cause leur capacité d’influence traditionnelle sur le monde, voire en péril leur hégémonie de plus en plus contestée et prise en défaut. L’Amérique avait besoin d’une nouvelle image pour faire effacer ses échecs et surtout son hémorragie financière et humaine dans des guerres où elle s’est enlisée sans aucun espoir de victoire, permettant l’émergence de nouveaux acteurs mondiaux qui remettent en cause non seulement le monopole américain mais, à terme, ses privilèges stratégiques dans le monde.
En pleine campagne électorale la « tragédie » américaine s’accentue par la crise financière où les pertes s’évaluent à des milliers de milliards $ avec l’effondrement de pans entiers de l’économie américaine qui annonce une récession économique et une crise sociale sans précédent. L’Amérique est enlisée à l’extérieur et enfoncée à l’intérieur dans un fosse profonde qui ne laisse aucun optimisme quant à la manière de s’en tirer « saine et sauve ».
Cette crise est pire que celle de 1928-1932 car dans le passé, l’Amérique était une puissance en ascension sans rivale alors que maintenant elle est une puissance en régression sur tous les plans politique, économique, militaire, intellectuel et avec des rivaux qui pointent leur nez et montrent leurs appétits.
C’est cette descente singulière dans un trou profond qui a exigé le recours à un homme singulier, quitte à casser le tabou de la discrimination raciale. Avec son aisance de locution, son charisme, ses promesses de changement et la garantie qu’il amène dans ses bagages le salut, il donne l’image attendue, celle d’un retour de la providence et correspond à la perception imaginaire du retour du Messie en période de crise où tous les repères de visibilité sont absents. La jeunesse sans espoir a répondu par millions à l’appel du Messie. Tout le reste est affaire de machine électorale pour faire gagner celui qui est attendu pour sauver l’image de l’Amérique, ou du moins détourner l’attention, le temps de trouver des solutions pour sortir du trou de plus en plus profond.
C’est le même effet psychologique qui va jouer sur toutes les foules mondiales qui ont vu en Obama le sauveur. Des pays, des gouvernants, des régimes et des personnalités ont été ternis par leur attachement sans réserve à Bush et se trouvent mises à nu par le triomphe d’Obama. Des partis, des élites et des structures libérales et sionisantes ont été déboussolés par la défaite du clan de Bush en qui tout l’avenir a été programmé et les ressources mobilisées. Tout ceux qui ont misé sur la mondialisation impérialiste ont été déçus et se trouvent honteux d’avoir affiché leur « foi » et leur vassalisation au mondialisme éhonté faisant fi des valeurs décadentes et de l’injustice que le système ultra libéral construit sur son passage. Même Israël et le sionisme mondial ont été un moment déstabilisés par la victoire d’Obama et son discours d’ouverture.
C’est cette ambiance générale qui a permis de tisser un réseau mondial d’illusions sur Obama et ses capacités exceptionnelles et singulières à régler les problèmes du monde, oubliant qu’il est là pour régler les problèmes de l’Amérique. Cette illusion a atteint même certaines sphères islamistes qui croyaient qu’Obama allaient être l’interlocuteur pour la paix, la démocratie et la justice dans le monde sans distinction raciale ou discrimination religieuse. Quelle naïveté ! Certains sont allés jusqu’à spéculer les influences positives que son père musulman aurait laissé sur sa personnalité et dans sa mémoire profonde et qui vont fatalement se réveiller et faire de lui un homme de bien. Et ainsi des illuminés ont cherché dans les discours d’Obama en Turquie et en Egypte les mots, les métaphores, les signes en faveur de la confirmation du rapprochement d’Obama avec l’Islam et les musulmans : « Le fils doit ressembler à son père et jamais il ne sera du nombre des injustes ».
Obama a montré et il continuera à montrer sa vocation, celle de progéniture du parti des Démocrates américains et non celle de Hussein Abou Âamama l’Africain musulman. Obama ne peut qu’être le rejeton de l’establishment américain capitaliste, impérialiste, le fils du complexe militaro-industriel et du lobby sioniste. Et à ce titre, il ne peut être ni la graine du changement, ni porter en son sein une idée sérieuse de changement ou une pratique crédible de changement. Son discours de coopération avec les peuples ne plaide pas pour le changement réel mais confirme juste les mobiles de son arrivée au pouvoir : l’Amérique est au fond du trou, elle y est toujours, elle n’est pas prête à s’en sortir. Elle est dans le besoin d’être assistée pour sortir du trou et se remettre sur ses pas de géant. C’est ainsi et pas autrement qu’il faut lire le discours «conciliant » de l’Amérique par la voix de son Président Obama.
Si Mac Cain avait été à la place d’Obama, certains pensent qu’on aurait eu un autre discours, le même que celui de Bush, qui aurait attiré une fois de plus les foudres des populations mondiales contre l’Amérique, l’enfonçant davantage dans son trou. Non, on aurait exactement les mêmes discours et les mêmes comportements, mais aussi les mêmes pratiques sur le terrain et pour s’en convaincre, il faut voir comment Bush et son administration ont changé de ton adoptant un profil bas car ils étaient déjà au fond du trou. John Mac Cain aurait manqué de charisme et de crédibilité et n’aurait pas pu faire avaler le leurre du changement. Obama a été choisi pour cette compétence : nous leurrer.
Obama ou Mac Cain n’auraient pas eu le même discours mais auraient la même feuille de route sur le conflit au Moyen-Orient. Ni l’un ni l’autre ne concèderont des concessions aux Palestiniens ni ne reconnaitront leurs droits légitimes. L’un comme l’autre ils vendront du leurre pour gagner du temps, le temps de sortir du trou à moins de trouver, et il y en a, des crédules qui s’accrochent à leur leurre et leur donner une victoire inattendue alors que leur position au fond du trou les met dans la position de perdant.
Seuls les conditions et les rapports de force décident du style et de la personnalité du Président américain mais sur l’essentiel, la politique américaine est inchangeable par sa nature intrinsèque et c’est cette politique qui est dictée au Président américain, et non le président qui dicte sa politique aux décideurs.
Le président et son équipe peuvent tenir tous les discours et faire miroiter toutes les images, mais rien ne leur appartient de changer sinon le style et l’image de marque. Même dans cette image il faut être aveugle pour ne pas voir que le cabinet d’Obama est plus éloquent qu’un beau discours juste par sa composition qui relève d’un mixage de l’équipe Bush et de celle de Clinton. Ce mixage a la singularité de contenir les faucons des ultra-conservateurs et des sionistes américains.
Pour toutes ces considérations, le style d’Obama ainsi que l’origine africaine et musulmane de son père, doivent être bannis de toute analyse objective sur la situation politique et sur le programme d’Obama au Moyen-Orient. Il faut garder en vue les intérêts stratégiques américains et le trou qu’elle a creuser pour y tomber et le besoin d’aide pour s’en sortir à moindre frais. Il faut voir Obama pour ce qu’il est réellement, à savoir un blanc anglo-saxon, américain et protestant exerçant la fonction de président de l’empire étatsunien. Il est pire que la version originale par son intégrisme américain et protestant qui dépasse ce qu’on peut imaginer.
La couleur de sa peau ou l’islamité de son père n’auront pas un effet positif sur les populations musulmanes mais un effet pervers par le leurre ou l’illusion, par son désir d’effacer cette image que pourrait lui reprocher les racistes américains et les néo-conservateurs sionistes. Pour se rafraîchir la mémoire, nous avons le cas typique de Condolezza Rice, la plus sioniste et la plus libérale de l’équipe Bush. C’est le cas de tous les cooptés qui doivent faire du zèle pour prouver plus que les autres leur appartenance, leur loyauté et leur fidélité.
Le temps va montrer si mon analyse relève du théorique que l’expérience va confirmer ou infirmer. En attendant le temps qui dévoile, pourquoi ne pas soumettre Obama à quelques critères objectifs. Prenons celui de la question palestinienne et soumettons-la à sa compréhension des faits et à sa position par rapport aux problèmes. Jusqu’à présent, il n’est pas sorti de la ligne tracée par l’administration de G.W. Bush.
1 - La solution de deux états. Dans son énoncé général et vague, nous sommes dans la déclaration bushienne qui, il faut le rappeler, est l’accouchement de la concertation entre Bush et Ariel Sharon. Dans sa mise en œuvre, nous sommes en réalité dans la liquidation pure, simple et définitive de la question palestinienne. Cette solution, sous l’angle de Bush ou d’Obama, met fin au droit de retour des réfugiés et propose à la place une compensation financière en contrepartie de la cession du droit au retour, ou la naturalisation dans les pays d’accueil des réfugiés, ou la création d’un territoire autre pour les regrouper et les parquer (par exemple la Jordanie). Ensuite mettre fin à toutes les demandes palestiniennes et arabes faisant référence à juin 1967 et aux résolutions de l’ONU y afférent.
En d’autres termes, un fois vidés du contenu des violations du droit qui a présidé à l’occupation de la Palestine, les pourparlers entre sionistes et Palestiniens peuvent se réaliser sans Jérusalem capitale de l’Etat palestinien, sans souveraineté, sans continuité territoriale, sans rien de tangible…
Les problèmes concrets et rédhibitoires comme les colonies juives, le mur de séparation, les terres confisquées, les frontières et tout ce qui ce qui a trait à la faisabilité et à la viabilité de l’Etat palestinien sont laissés en suspens et à la merci des futurs pourparlers entre Israéliens et Palestiniens. La solution de deux états est, dans l’esprit d’Obama, la liquidation totale de la question palestinienne et la fermeture du conflit et des contentieux nés de ce conflit au détriment des droits des Palestiniens.
2 – Obama adopte la feuille de route de son prédécesseur et tout ce qui s’en suit, comme les recommandations du quartet européen, les accords d’Annapolis… Il s’agit d’arriver à une normalisation des rapports Israéliens-Palestiniens dans les conditions antérieures qui demandent la reconnaissance par le HAMAS d’Israël et la fin de la résistance armée contre l’occupant sioniste. Il reconduit la mission du général américain Dayton chargé de la supervision des troupes de sécurité de l’autorité palestinienne chargées de réprimer la résistance et de protéger Israël.
3 - Obama reporte et confirme l’accord sur le blocus de Gaza initié par Condolezza Rice. Son avis sur le HAMAS est exactement le même que celui de Bush : désarmement de HAMAS, reconnaissance par HAMAS d’Israël sans contrepartie.
4 – Netanyahu est mis devant deux conditions qui, si elles sont remplies, mettent les Arabes dans l’obligation de normaliser leur relation avec Israël, mettant fin ainsi à l’initiative de paix arabe. Ces conditions ne sont pas nouvelles, l’administration américaine les a toujours revendiquées : la fin de l’implantation de nouvelles colonies juives en Cisjordanie et l’engagement pour la paix. Les arabes doivent reconnaître Israël et normaliser leurs rapports avec l’Etat sioniste avant d’exiger le respect des conditions de l’initiative de paix arabe qui d’ailleurs n’offrent pas suffisamment de garanties à Israël. Bush ne s’est pas permis d’aller aussi loin qu’Obama dans son mépris affiché des ses alliés et vassaux arabes.
5 – La seule différence entre l’administration Bush et celle d’Obama est que la première a exigé la reprise des négociations et l’arrêt des implantions de colonies juives, tandis que la seconde a exigé la reprise des négociations après l’arrêt des implantations juives. Les deux parties sont d’accord pour ne pas considérer l’implantation des colonies juives comme illégales, illégitimes et en violation avec les résolutions de l’ONU.
6 – L’envoyé spécial d’Obama, George Mitchell, parle ouvertement de la reconnaissance de deux états : un Etat juif à côté d’un Etat palestinien. C’est la première fois qu’il est fait mention de la judaïcité de l’Etat sioniste et cela revêt plusieurs significations importantes. La première, bien entendu, est de solliciter l’adhésion de Netanyahu au scénario américain de la solution des deux états, en confirmant ce qu’il revendique, en l’occurrence la reconnaissance par les Palestiniens et les Arabes de l’état hébreu y compris de son caractère juif.
La reconnaissance de la judaïcité signifie tout simplement la liquidation de la question palestinienne en rendant impossible le retour des réfugiés palestiniens arabes dans une terre consacrée aux seuls juifs. Cette reconnaissance ouvre la porte au transfert des Arabes de 1948 vivant en Israël. Cette reconnaissance ouvre la légalisation de la colonisation juive par l’expropriation des Arabes de leurs propriétés dans le Néguev et à Jérusalem. Dans cette procédure, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu ne devient qu’une formalité administrative dans la nouvelle légitimation par les Etats-Unis du projet sioniste.
La souveraineté tronquée de l’Etat palestinien va reposer sur le sécuritaire : les forces de sécurité palestinienne de l’autorité palestinienne sous commandement du général américain Dayton qui les forment comme instrument de lutte contre la résistance et de défense des colonies juives. Bien entendu, tout est fait pour un lavage idéologique en Cisjordanie rendant Dayton et Israël les alliés et la résistance comme l’ennemi qu’il faut combattre et le clan arabe de l’immunité contre le virus sioniste comme objet de méfiance et de défiance dont il faut s’écarter. La principauté de Ramallah incapable d’assurer sa propre sécurité et sa propre vision de la Palestine s’engage de plus en plus dans la répression et la paupérisation du peuple palestinien l’obligeant à se soumettre de fait au diktat américain et sioniste.
Malgré ces éléments flagrants, certains continuent de considérer Obama comme la solution miraculeuse, le changement attendu, l’homme de la situation. Ils vont bien entendu faire le maximum de bruit médiatique pour inviter le monde arabe et musulman à suivre la voie du sauveur qui apporte déjà pour la Palestine l’espoir inattendu et qui ose défier le sionisme en demandant le gel de la croissance des colonies juives et autres blabla. Cette voie est d’ailleurs celle des ministres arabes réunis au Caire le 24/6/2009, qui ont déclaré encourager la voie suivie par Obama et qu’ils s’engagent à tout mettre en œuvre pour l’accompagner et lui faciliter la mission de règlement du conflit.
Il faut lire le message officiel arabe pour ce qu’il est : prendre des mesures de rapprochement auprès d’Israël en faisant toutes les concessions et instituer la normalisation voulue par les USA et qui facilite le travail de Netanyahu : geler les colonies et ouvrir les négociations avec les Palestiniens en vue de la solution à deux états (dans les conditions de liquidation de la cause palestinienne que nous avons évoqués ci-dessus). La stratégie de Netanyahu qui consistaient à mettre des conditions rédhibitoires envers les Arabes s’est avérée payante, et les Arabes se sont empressés sans aucune garantie et sans aucun échange de faire des concessions gratuites avec un empressement et une facilité déconcertants.
Ce que les Ministres arabes des Affaires Étrangères ne disent pas, après ces concessions gratuites et incompréhensibles, c’est qu’Obama n’est nullement concerné par le règlement du conflit arabo-israélien pour que les Arabes s’empressent de lui faciliter la mission et lui accordent des concessions que lui-même n’attendait pas car la question palestinienne n’est ni sa priorité ni un point de l’ordre du jour de son agenda politique et de son mandat présidentiel.
L’absence de lecture des rapports de forces et l’incompétence d’analyser la situation actuelle de l’Amérique empêchent les gouvernants arabes de voir la demande à Obama du général David Petraeus, chef des forces américaines pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale : trouver un règlement à la question du conflit israélo-palestinien de telle manière que les troupes américaines puissent se concentrer sur l’essentiel de ses difficultés en Irak et en Afghanistan. Il se trouve qu’en parallèle des exigences du Pentagone, le mouvement sioniste mondial, essoufflé lui aussi, cherche une sortie pour liquider le dossier palestinien en faisant des concessions sur un Etat palestinien dont l’existence et la souveraineté resteraient utopiques. Ce mouvement sioniste qui a porté Obama au pouvoir a fixé les règles de règlement du conflit, les mêmes fixés à Bush et dans le même cadre que celui d’Annapolis.
Annoncer et s’engager à faciliter la mission d’Obama non seulement est un acte gratuit mais une faute grave sur le plan politique et stratégique. Cette faute révèle l’incompétence à lire les mobiles réels qui ont présidé à l’élection d’Obama et sa vocation réelle dans la conjoncture internationale actuelle. Obama n’agit pas sur la base d’un sentiment personnel ou d’un désir humain, mais répond à la mission qui lui a été confiée par les décideurs américains. Si les Arabes font l’erreur stratégique d’aider Obama, au détriment de la cause palestinienne, à sortir l’Amérique du trou dans lequel elle s’est enfoncée, et tout particulièrement de son enlisement dans les guerres au Moyen-Orient et en Asie, il faut qu’ils disent adieu à la Palestine, si jamais les Américains remportent une victoire décisive en Irak, en Afghanistan, au Pakistan, en Somalie et au Soudan.
Si vous avez des doutes, observez le comportement d’Obama en Afghanistan et au Pakistan, où il se montre plus intransigeant que les faucons des néo-conservateurs pour prouver son zèle à l’Amérique et à son idéologie impérialiste. Il fait l’impossible pour mériter d’être le fils du complexe militaire, sioniste, capitaliste et impérialiste de l’Amérique : il accentue et élargit la politique d’agression de l’Amérique contre les peuples.
Contrairement à son langage de miel sur l’Islam en Turquie et en Egypte, il est, dans sa pratique du pouvoir, l’ennemi le plus acharné et le poison le plus mortel contre les peuples musulmans.
Sans risque d’exagération, nous pouvons dire que la cause palestinienne vit les moments les plus sombres et les plus difficiles de son histoire face au tandem Obama-Mitchell.
Mounir Chafiq
Hezbollah : les piliers de la crédibilité de l’ONU s’effondrent
vendredi 3 juillet 2009 - 10h:19
Al-Manar
Suite au rapport du secrétaire général des nations unies sur la résolution 1701, dans lequel Ban Ki Moon a négligé les dangers des réseaux d’espionnage israéliens opérant au Liban, le Hezbollah a critiqué le parti pris flagrant du conseil de sécurité de l’ONU envers l’entité sioniste.
Il a estimé dans un communiqué qu’à chaque fois que l’ONU couvre les crimes israéliens, un pilier de sa crédibilité s’effondre.
Le Hezbollah a souhaité que le rapport du secrétaire général des nations unies ait été plus clair dans sa condamnation des actes israéliens qui transgressent et menacent la sécurité et la souveraineté du Liban.
S’agissant des propos du vice-secrétaire d’Etat américain Jeffrey Feltman sur le danger des armes du Hezbollah sur le Liban et la région, le parti de la résistance islamique libanaise a estimé que l’administration américaine pâtit du fait que le Liban est devenu libre et indépendant par son armée, sa résistance et son peuple.
Voici le texte complet du communiqué du département des relations internationales du Hezbollah :
" En lisant le rapport du secrétaire général des nations unies sur la résolution 1701, nous avons été attirés par le paragraphe lié à la plainte déposée par le Liban à l’Organisation des Nations Unies sur les réseaux d’espionnage israéliens découverts au cours des derniers mois par les services de sécurité libanais. Nous n’avons trouvé dans ce paragraphe aucune indication sur la gravité de cette violation israélienne qui constitue une menace pour la sécurité et la stabilité du Liban, et une agression permanente contre sa souveraineté.
A la lumière des enquêtes documentées avec les collaborateurs qui ont démontré que ces derniers avaient fourni aux Israéliens des informations importantes et dangereuses liées à la sûreté personnelle des Libanais, qu’ils soient responsables politiques, combattants ou institutions sécuritaires, et vu que certains d’entre eux ont reconnu avoir planifié des assassinats ou des attaques, il fallait utiliser ces éléments pour condamner Israël et l’accuser ouvertement d’agresser la souveraineté, la sécurité et la stabilité du Liban et de violer la résolution internationale 1701.
Israël, à travers ses actes d’espionnage au Liban et ses réseaux de collaborateurs, n’est non seulement responsable des crimes et des attaques menées lors de la guerre de juillet 2006 et des guerres précédentes, mais il est aussi le suspect numéro 1 d’un grand nombre de crimes qui ont visé la sécurité intérieure du pays, et qui ont engendré des troubles et du chaos, menaçant ainsi toute la stabilité politique libanaise.
A la base de ce qui précède, nous avons souhaité que le rapport du secrétaire général des nations unies ait été plus clair en exprimant la gravité de ces actes israéliens, qui constituent une violation et une menace de la sécurité et de la souveraineté du Liban. Mais au contraire, le paragraphe est confus et discret, il ne reflète pas la réalité et ne met pas en garde contre la gravité de ces actes, ce qui prouve une fois de plus le parti pris flagrant des positions et des rapports du secrétaire général des nations unies et du conseil de sécurité à l’ennemi israélien, comme si leurs missions étaient de couvrir et de justifier les crimes sionistes ambulants, au lieu de se ranger du côté des peuples opprimés et agressés. Chaque fois que le conseil de sécurité publie un communiqué justifiant les crimes israéliens, un pilier de sa crédibilité s’effondre.
Le secrétaire général de l’ONU devait condamner les actes israéliens, et imputer à Israël la totale responsabilité de ces crimes et de leurs répercussions.
Les positions du secrétaire général de l’ONU se croisent avec les positions américaines injustes et partiales, à l’instar de Jeffrey Feltman, qui voit dans les armes de la résistance une menace pour le Liban, et néglige le rôle de la résistance dans la défense de la patrie et du peuple, dans la libération de la partie majeure des terres libanaises occupées, et dans la destruction de toutes les espérances du mandat américain et de la barbarie israélienne.
Nous comprenons la douleur dont pâtit l’administration américaine à la vue d’un Liban libre et indépendant par son armée, son peuple et sa résistance. La reconnaissance de la popularité du Hezbollah par la voix de Feltman n’est qu’une preuve que le Hezbollah œuvre dans le cadre des aspirations de ce bon peuple. Ni l’oppression américaine, ni la partialité de l’ONU vont nous sommer à renoncer à la lutte contre le projet de l’hégémonie, du mandat et de l’occupation".
2 juillet 2009 - Al-Manar
Juifs et Arabes ne devraient pas cohabiter, estime le ministre israélien de l'Habitat
« Je pense que juifs et Arabes devraient s'abstenir de cohabiter », a affirmé jeudi soir à Tel-Aviv le ministre israélien de l'Habitat, Ariel Attias, devant l'Association des juristes israéliens, selon le journal Jerusalem Post. « Les Arabes n'ont pas où vivre et achètent donc des appartements dans des quartiers à caractère juif, ce qui provoque d'inéluctables frictions », a expliqué ce ministre du parti religieux orthodoxe sépharade Shass. Faisant clairement référence à la communauté arabe d'Israël, il a en outre regretté « l'essor d'une population qui n'aime pas l'État d'Israël, c'est le moins que l'on puisse dire ». Israël compte 1,2 million de citoyens arabes, sur une population totale de 7,3 millions. « Ce ministre (Attias), dont le gouvernement ferait mieux de répartir plus justement les ressources, frise l'incitation au racisme lorsqu'il présente les citoyens arabes comme une menace venue de l'étranger », s'est insurgé le député arabe israélien Ahmad Tibi dans des propos publiés par le Jerusalem Post.
Lieberman déterminé à ne pas geler les colonies
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a déclaré jeudi que la campagne internationale en faveur d'un arrêt de la colonisation était excessive et il a exclu d'« étouffer » les enclaves juives de Cisjordanie. À l'occasion d'une visite dans une ville israélo-arabe de Galilée, le chef de la diplomatie israélienne a adopté un ton plus ferme que les autres membres du gouvernement, dont il est la personnalité la plus ultranationaliste. Le ministre travailliste de la Défense, Ehud Barak, avait ainsi laissé entendre mercredi qu'un moratoire limité sur la colonisation était envisageable à certaines conditions.
Barak rencontrera lundi George Mitchell à Londres
Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, se rendra demain à Londres pour y rencontrer George Mitchell, émissaire de Washington au Proche-Orient, a annoncé hier un responsable israélien. Il s'agira de la seconde entrevue d'Ehud Barak avec le représentant spécial du président Barack Obama en un court laps de temps, les deux hommes s'étant rencontrés à New York cette semaine.
« Le ministre de la Défense Barak partira dimanche soir afin de rencontrer lundi l'émissaire de paix américain George Mitchell et peut-être pour d'autres réunions », a fait savoir le responsable israélien.
Voyage inédit d’une délégation bahreïnie en Israël
Bahreïn, pays à majorité chiite mais dirigé par une dynastie sunnite, ne reconnaît pas Israël, avec lequel il entretient toutefois des contacts politiques en dépit de nombreuses résistances dans le pays. Son prince héritier Salmane ben Hamad al-Khalifa a rencontré des responsables israéliens lors du Forum économique mondial en 2000 et 2003. En 2007, son ministre des Affaires étrangères, cheikh Khaled ben Ahmad al-Khalifa, avait rencontré son homologue israélienne de l'époque, Tzipi Livni, à l'ONU.
En octobre 2008, cheikh Khaled avait suggéré la création d'une organisation régionale incluant Israël, afin de parvenir à la paix au Moyen-Orient : « Israël, l'Iran, la Turquie et les pays arabes devraient s'asseoir ensemble au sein d'une même organisation », avait-il déclaré au quotidien arabe al-Hayat.
Le président US croit que le pape partagera son « approche » sur le Proche-Orient
Le président américain Barack Obama s'est dit « impatient de discuter » avec le pape Benoît XVI de la politique américaine au Proche-Orient, se disant convaincu qu'il « partagera son approche », dans une interview vendredi au quotidien des évêques italiens Avvenire. Au Proche-Orient, « ce que les États-Unis peuvent faire, sans imposer la solution, c'est mettre un miroir devant chacune des deux parties pour leur montrer les conséquences de leurs actions », a expliqué M. Obama qui doit rencontrer Benoît XVI le 10 juillet à l'issue du sommet du G8 à L'Aquila, dans les Abruzzes, au centre de l'Italie. « D'un côté, ce n'est pas seulement la faute d'Israël. Les Palestiniens ont la responsabilité d'arrêter les violences et les pays arabes de la région doivent comprendre que si Israël est appelé à prendre des décisions politiques très difficiles, l'État hébreu a besoin de sécurité comme n'importe quel pays », estime M. Obama.
L’Autorité palestinienne au bord de la faillite
Gilles Paris
Cette note émanant d’un think-tank plutôt favorable à Israël met en évidence trois sources de déséquilibre :
1) les réticences arabes depuis l’offensive israélienne sur Gaza à verser pour le soutien budgétaire (en clair l’argent des salaires des fonctionnaires, y compris ceux chargés de la sécurité) les sommes prévues lors de la conférence de Paris (décembre 2007) qui prévoyait un engagement sur trois ans. Depuis le début de l’année, les sommes versées par tous les donateurs ne représentent que la moitié de celles de 2008.
2) le blocus de Gaza et son contrôle par le Hamas. Gaza coûte (60% des salaires de l’Autorité selon le chef de cabinet de Mahmoud Abbas, Rafic Husseini), sans rien rapporter à l’Autorité palestinienne.
3) le système de contrôle israélien (les mesures récentes d’assouplissement ne peuvent avoir d’effets immédiats sur ce qui reste du tissu économique palestinien.
Bref, l’Autorité dispose de moins d’argent que prévu, alors qu’il lui en faudrait davantage que fixé dans le projet de budget 2009 du fait des dégâts enregistrés à Gaza comme le montre ce tableau de la Banque mondiale tiré de son rapport du 8 juin :Cette question de finances est essentielle, il en va de la crédibilité de l’Autorité face à sa population, et accessoirement face au Hamas, alors que la perspective d’une réconciliation inter-palestinienne semble s’effacer une nouvelle fois.
Le Hezbollah accuse Ban et le Conseil de sécurité de parti pris en faveur d’Israël
l’Orient le Jour
Dans le texte du communiqué, le parti chiite s’en prend en particulier au paragraphe relatif à la plainte présentée par le Liban aux Nations unies au sujet des réseaux d’espionnage israéliens.
« Dans ce paragraphe, aucune allusion n’a été faite au danger que représente cette violation de la part de l’État hébreu qui doit être considérée comme une menace à la sécurité et à la stabilité de la scène libanaise, ainsi qu’une violation continue de la souveraineté du pays ». « Pourtant, poursuit le communiqué, les investigations ont bel et bien prouvé que ces espions ont opéré selon des mécanismes précis, et à des occasions différentes, fournissant à l’ennemi des renseignements importants et dangereux relatifs à la sécurité des Libanais, que ce soient des hommes politiques, des résistants ou des institutions sécuritaires ».
Et le Hezbollah de rappeler à ce propos que certains parmi ceux qui ont été arrêtés dans le cadre de ces réseaux « ont avoué avoir eu pour mission de préparer le terrain à des assassinats et autres actes subversifs ». « Par conséquent, poursuit le texte, les données qui constituent ce dossier sont suffisantes pour condamner Israël et lui adresser des accusations claires pour ce qui est de la violation de la souveraineté libanaise. »
Et le Hezbollah de poursuivre : « À travers ses opérations d’espionnage, Israël est non seulement responsable des crimes et des agressions qu’il a exécutés au cours de la guerre de juillet 2006, mais il est aussi considéré comme étant le suspect principal dans plusieurs crimes qui ont été commis contre le Liban, et qui ont été à l’origine d’incidents et de la propagation du chaos, menaçant ainsi la stabilité politique du pays dans son ensemble. »
Le parti chiite a indiqué qu’il aurait souhaité que le rapport émis par le secrétaire général de l’ONU soit plus « explicite » pour ce qui a trait « aux menaces que représentent les actes commis par l’État hébreu », critiquant au passage « le paragraphe timide et équivoque qui y fait allusion et qui n’exprime pas la réalité des dangers que constituent les opérations israéliennes d’espionnage ».
Le communiqué accuse d’ailleurs ouvertement le secrétaire général de l’ONU ainsi que le Conseil de sécurité « d’avoir un parti pris » que l’on peut déceler « dans leurs lectures et prises de position, qui sont clairement en faveur d’Israël », conclut le texte.
PALESTINE, CONCESSIONS ET NORMALISATION AVANCENT À GRANDS PAS
On s'en doute depuis un moment que les États-Unis mettent la pression sur les gouvernements arabes pro-sionistes pour qu'ils offrent quelque chose de substantiel aux sionistes en contrepartie du "gel momentané des colonies" (on parle de trois mois).
Il faut faire un effort et des "concessions douloureuses" comme nous avait prévenus le nouvel ami des Arabes et des musulmans, Barak Obama.
C'est ainsi que le droit au retour des réfugiés est en voie de disparition des pourparlers, que le nom de Jérusalem n'est plus prononcé et que même le Hamas a oublié l'idée de Houdna (trêve) de dix ans.
La Syrie, la Jordanie et le Liban vont recevoir quelques poignées de dollars par tête de réfugié pour garder chez eux les Palestiniens expulsés de leur terre. La visite du roi d'Arabie à Damas en début de semaine prochaine n'est pas une coïncidence fortuite après des années de rupture consécutives à la célèbre insulte du président Bachar el Assad qui a traité les gouvernants arabes de "demi-hommes" pendant la guerre sioniste de juillet-août 2006 contre le Liban.
Et pendant ce temps, les autres pays "arabes" viennent, d'après le quotidien israélien Yedioth Ahronot (cité par le site internet du quotidien libanais Al-Akhbar, lien ci-dessous), de donner leur accord "formel et sans ambiguïté" pour "autoriser les avions israéliens se dirigeant vers l'extrême orient à traverser leur espace aérien national en contrepartie de l'arrêt de la construction des colonies". Les pays immédiatement concernés sont l'Irak, l'Arabie saoudite et les pays du Golfe. Allant encore plus loin, ce même accord permettra la "réouverture des bureaux représentant les intérêts israéliens en Afrique du nord et dans les pays du Golfe en contrepartie du gel de la colonisation". Les premiers pays qui pourront jouir de ce privilège sont le Maroc, la Tunisie, Oman et le Qatar. Le quotidien israélien rappelle que cette "initiative" a été étudiée lors de la rencontre entre Yehoud Barak et George Mitchell mardi dernier à New York.
COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA DÉLÉGATION GÉNÉRALE DE PALESTINE EN FRANCE
20Juin 2009 : Journée Mondiale des Réfugiés
Qui, en France, s'en est vraiment soucié ?
Le cas alarmant des Réfugiés et Déplacés Palestiniens
Malgré son importance, le Journée Mondiale des Réfugiés est quasiment passée inaperçue en France et les média ne s'en sont guère fait l'écho. Pourtant, le Haut Commissariat pour les Réfugiés des Nations Unies venait de publier un rapport faisant état de 42 millions de réfugiés (16 millions à l'extérieur de leur pays et 26 millions en dedans). Ces chiffres sont énormes et le sort des réfugiés est souvent tragique. Dans la plupart des cas, heureusement, leur situation n'est pas de caractère persistant et le problème peut trouver une solution sur une période relativement courte. Tel n'est pas le cas des réfugiés palestiniens .
La situation la plus alarmante de toutes concerne indubitablement les réfugiés/déplacés de Palestine, tant par son ampleur (ils sont le groupe le plus important) que par sa durée. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : La masse la plus importante couvre les 4 -700.000 personnes secourus par l'UNRWA (Office de Secours et de Travaux des Nations Unies pour les Réfugiés de Palestine dans le Proche Orient). Ce sont les Palestiniens (et leurs descendants) expulsés de leur terre et de leurs maisons -souvent violemment -lors de la création de l'Etat d'Israël en 1948, pour faire place à ceux qui, par vagues successives d'immigration provoquée, deviendront des Israéliens ; ils n'étaient même pas, auparavant, des réfugiés, en quête d'une terre d'accueil, mais des citoyens à part entière de différents pays du monde.
A ce nombre déjà considérable, il faut ajouter les centaines de milliers de Palestiniens qui se sont trouvés déplacés au moment de la guerre de 1967 et de l'occupation par Israël de ce qui restait de l'ancienne Palestine. La récente opération militaire israélienne à Gaza a également provoqué des déplacements de population très importants.
Sur le plan strictement humanitaire, il est affligeant de constater que près de 1.400.000 réfugiés Palestiniens vivent encore dans des camps, que ce soit en Jordanie, au Liban, en Syrie, en Cisjordanie ou dans la bande (surpeuplée) de Gaza. Leur situation est précaire, et cela perdure depuis des décennies.
Les chiffres ci-dessus ne comprennent pas ceux des Palestiniens qui, faute de pouvoir vivre chez eux, se sont expatriés à l'Etranger, notamment au Chili, en Arabie Saoudite, en Irak, au Brésil ou en différents pays d'Europe.
Tout ce qui précède est une conséquence d'un passé, (qui a déjà duré beaucoup trop longtemps) pour laquelle il est urgent de trouver une solution juste.
Le plus préoccupant, aujourd'hui est néanmoins la politique israélienne d'expropriation, d'expulsion et de démolitions de maisons arabes, y compris dans les territoires occupés (dont Jérusalem-Est) et le développement continu des colonies de peuplement, qui visent à modifier la composition ethnique du pays et réalise -n'ayons pas peur des mots- un véritable nettoyage ethnique (notamment à Jérusalem). Il s'agit d'une volonté délibérée, qui, dans les territoires occupés, se traduit par l'octroi d'avantages substantiels à ceux des Israéliens qui acceptent de grossir le rang des nombreux « colons » (près de 500.000) qui, d'ores et déjà, occupent des terres en Cisjordanie et dont la présence compromet la paix.
Egalement inquiétante est la situation des arabes (et druzes) qui n'ont pas quitté la Palestine au moment de la création de l'Etat d'Israël, et qui, au nombre d'environ 1.400.000 actuellement, constituent 15 à 20% de la population totale de l'Etat d'Israël. Déjà considérés dans cet Etat comme des citoyens de seconde zone, ils risquent bientôt de devenir des intrus sur la terre de leurs ancêtres, au cas où l'Etat d'Israël serait déclaré « Etat Juif ». Quel anachronisme dans un siècle où il y a unanimité pour condamner le racisme !
Depuis des décennies, l'Etat d'Israël viole le Droit international et les résolutions du Conseil de Sécurité. Nous sommes arrivés à un moment où les prises de position verbales (même celles des plus hautes autorités) ne suffisent plus ; il faut avoir le courage de poser des actes.
Et nous posons simplement la question : Humanité, qu'as-tu fait de ta conscience ?
La Délégation Générale de la Palestine en France
UN COMMANDO DE LA LDJ SACCAGE LA LIBRAIRIE RÉSISTANCES
Publié le 3-07-2009
Deux femmes travaillant à la librairie étaient présentes, ainsi que deux ou trois clients. Après les avoir bousculés, les nervis se sont attaqués avec frénésie à l’établissement, arrosant d’huile plusieurs milliers et détruisant les ordinateurs, avant de prendre la fuite à bord d’une automobile.
L’attaque de vendredi est intervenue au lendemain d’une conférence, donnée à la librairie par Mahmoud Suleiman, du village palestinien d’Al-Masara, sur le thème des actions de résistance non violente à l’occupation israélienne.
La librairie Résistances, qui propose, notamment, de nombreux livres sur la Palestine et sur Israël, a été attaquée et menacée à de nombreuses reprises par les fascistes sionistes. Mais alors que les agissements de cette bande sont archi-connus de la police, le pouvoir politique a jusqu’à présent systématiquement manifesté sa sollicitude à leur égard.
(Communiqué de la Librairie Résistances)
CAPJPO-EuroPalestine
vendredi 3 juillet 2009
Piraterie israélienne et tirs sur les pêcheurs palestiniens : la routine
Gaza - 02-07-2009 |
Par Eva Bartlett
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Un bateau de pêche palestinien haché par les Israéliens. [photo: Emad Badwan]
Leur petit bateau de pêche, appelé un hassaka, était dans les eaux de pêche palestiniennes lorsque trois navires israéliens se sont approchés des frères.
« Après qu’ils aient ouvert le feu sur nous, nous avons pagayé sur environ 3 km à l’ouest, où une canonnière israélienne attendait. Lorsque nous sommes arrivés à environ 30m, les soldats israéliens nous ont ordonnés d’enlever nos vêtements, de sauter dans l’eau et de nager dans leur direction. »
La canonnière, dit Sadallah, a bougé d’un demi-kilomètre après que les deux pêcheurs aient sauté dans l’eau. « Nous avons nagé pendant environ 15mn pour l’atteindre. Ensuite, ils nous ont fait monter à bord, ils nous attaché les mains et bandé les yeux. » En détention illégale, un peu plus tard dans le port d’Ashdod, les deux frères ont été interrogé, mais pas inculpés. Ils ont été relâchés au passage d’Erez plus de 14 heures après leur enlèvement.
Le hassaka des Sadallah est resté à Ashdod, avec, les pêcheurs palestiniens l’attestent, un nombre croissant de leurs bateaux de pêche.
Le remplacement du hassaka coûtera 4.000 shekels (750 €), le double du prix normal à cause du siège de Gaza. Les filets manquants coûtent encore plus : 6.000 shekels (1.100€). « Et la pêche est notre seule source de revenus, » disent les Sadallah, maintenant sans travail.
Jihad Sultan, lui aussi de Sudaniya, parle de son enlèvement par la marine israélienne un mois plus tôt, le 27 mai.
« C’est la troisième fois qu’ils m’enlèvent, » dit-il. « Les Israéliens m’ont accusé d’avoir traversé la « zone interdite », mais c’est faux. » A Ashdod, Sultan dit avoir vu « un hangar plein de filets qui, j’en suis sûr, sont des filets palestiniens volés.»
Zaki Taroush et son fils de 17 ans, Zayed, pêchaient à 600m de la côte et à 200m au sud de la zone fermée le jour où Sultan a été kidnappé. Ils ont eux aussi été obligés, sous les balles réelles des soldats israéliens, de pagayer vers l’est, où une canonnière israélienne attendait, et ils ont vécu la même procédure : déshabillage, nage, enlèvement, menottage et bandage des yeux.
En détention, ils ont été accusés d’avoir été dans les eaux hors-limite, dans ce qui est appelé la zone « K ». Tarroush avait été enlevé, avec sept autres pêcheurs, juste trois mois auparavant, le 13 mars, dans des circonstances similaires, perdant lui aussi son filet lorsque les soldats israéliens ont coupé la corde. A la suite de son enlèvement, les Israéliens ont gardé son hassaka, le lui rendant presque 2 mois plus tard, contre 150 shekels qu’il a dû régler pour frais de transport.
Selon l’accord intérimaire d’Oslo, les pêcheurs palestiniens se sont vus accorder une limite de pêche de 20 miles nautiques, qu’Israël a depuis systématiquement, unilatéralement, réduits à un petit 3 miles.
A Sudaniya, Jihad Sultan explique son travail sur un hassaka brisé posé sur le sable. « Les Israéliens l’ont pris. Quand ils nous l’ont rendu, il était très endommagé. Je suis certain qu’on la fait tomber sur du ciment, » dit-il, montrant de longues fissures dans le bois. « Il faut entièrement le reconstruire. »
Aujourd’hui, un des problèmes, explique Sultan, est le manque de matériaux pour réparer le bateau. « Ca va coûter près de 3.500 shekels, juste pour le réparer. » Les filets de pêche aussi sont faits de pièces indisponibles ou extrêmement chères.
« Les morceaux d’acier qu’on fixe sur le filet coûtent 15 shekels le kilo, contre 6 shekels avant le siège. En plus, on en trouve très difficilement. Les cordages coûtaient 20 shekels pour 100 mètres, maintenant c’est 50 shekels, et il n’y en a pas. Quelquefois, il en arrive par les tunnels, mais ils sont de mauvaise qualité. Même le prix des bouées a triplé, 2 shekels pièce, et on n’en trouve plus à Gaza. »
Avec tant de pièces indisponibles à Gaza, Sultan dit que pour fabriquer un «nouveau » filet, les pêcheurs cousent ensemble des morceaux des vieux filets. Et pire, « quand les soldats israéliens ne trouvent aucun pêcheur à arrêter, ils coupent nos filets, ou les prennent. »
Sur la plage près du hassaka brisé de Sultan, le hassaka criblé de balles d'Awad Assaida gît inutilisé, attendant d’être réparé. « J’étais dans le bateau quand les Israéliens ont attaqué, » dit Salim Naiman. « Ils m’ont tiré dessus pendant 30 minutes, tout autour de moi. » Naiman dit que quand les Israéliens ont fini par partir, un pêcheur palestinien qui était dans le secteur l’a remorqué sur la côte. Plus de 50 impacts de balles crevaient les flancs, le toit et l’intérieur du hassaka.
Les attaques ne sont en aucun cas limitées aux zones du nord, mais ont lieu tout le long de la côte de Gaza. Et elles ne sont pas non plus circonscrites à la période récente, elles ont commencé il y a au moins dix ans. La politique de l’armée israélienne d’attaque et d’intimidation a tué six pêcheurs au cours des quatre dernières années, dont Hani Najjar, tué d’une balle dans la tête en octobre 2006, alors qu’il pêchait à environ 2,5 miles au large de la côte de Deir Al-Balah.
Depuis le 18 janvier, date à laquelle a "cessé" l’attaque sur Gaza, 5 pêcheurs ont été blessés en mer, 5 autres sur la côte, plus de 40 ont été enlevés, au moins 17 bateaux ont été volés et 12 autres endommagés. Sur les bateaux qui ont été rendus, tous ont été abîmés, ou l’équipement volé pendant qu’ils étaient aux mains des autorités israéliennes.
Sultan pense qu’une des raisons des attaques contre les pêcheurs palestiniens est politique. « Les eaux près de la zone « K » sont poissonneuses. Les Israéliens le savent et ils ne veulent pas que les Palestiniens en profitent. Cela fait partie du siège. »
Source : In Gaza | |
Traduction : MR pour ISM |
Les Portes de l’Enfer, ce que le régime égyptien fait aux Palestiniens
Gaza - 02-07-2009 |
Par Natalie Abou Shakra
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Terminal de Rafah, pour entrer à Gaza. Les mêmes scènes que pour en sortir, une torture organisée par les autorités égyptiennes (photo IntMorb)
Ils punissent les Palestiniens, et tous ceux qui brisent le siège et se tiennent aux côtés des Palestiniens. Maintenant, je suis palestinienne… je suis une réfugiée, je suis une prisonnière, je vis les massacres et le racisme, je vis la résistance et l’endurance à toutes les sortes de techniques de tortures, je suis toujours à Gaza, et les choses risquent empirer, puisque le mukhabarat et le régime égyptiens m’interdisent d’en sortir. Ce n’est plus de la complicité avec l’entité sioniste, mais plutôt une participation directe dans les crimes contre l’humanité que le régime et les autorités égyptiennes perpètrent contre les Palestiniens.
Ainsi, littéralement, c’est un honneur d’avoir partagé leur souffrance avec les Palestiniens au passage. En dépit de la souffrance, au milieu de la souffrance, l’amitié, la fraternité, les rires et les plaisanteries étaient présents…
Les larmes des femmes, ceux qui suppliaient les monstres, et la torture, tout cela doit être dit, quel qu’en soit le prix à payer… et le prix est lourd, celui de ne pas pouvoir rentrer chez soi. Mais nous, activistes en solidarité, avons juré de faire ce sacrifice.
Je ne pourrai jamais oublier l’image de mon amie, Sitt Firial, dont le fils est à l’hôpital Ain Shams, en Egypte, mourant. Elle veut juste être auprès de lui. Hier, ils l’ont tuée : ses larmes coulaient, elle touchait de la main la vitre des bureaux du mukhabarat, regardant au travers : « S’il vous plaît, s’il vous plaît, je vous en supplie, ayez pitié, laissez-moi passer. »
Une autre femme était assise près du bureau du amn dawla (sécurité du gouvernement), regardant l’officier de la sécurité en train de fermer le passage. « Vous m’aviez promis de me laisser entrer, » dit-elle d’une voix douce, épuisée. « S’il vous plaît, laissez-moi entrer, » répétait-elle calmement, de sa voix fatiguée, puis elle m’a regardée, avec de grands yeux tristes, pleins de larme… des yeux d’enfant. J’ai regardé l’officier et je lui ai vomis tous leurs actes. Je savais qu’ils le prendraient personnellement, mais Jenny (Jenny Linnel, d’ISM) et moi, nous avons choisi de parler, de résister et d’agir. Je les ai traités en pleine figure de « barbares », de « sauvages », ça m’a fait du bien.
Une autre femme a offert un bonbon à un officier après qu’il lui ait dit qu’il allait réfléchir à la laisser passer. « Lahza, lahza, tfaddal tfaddal, » dit-elle en pressant le pas derrière lui. Ce sont des gens simples, gentils, honnêtes, authentiques et vrais. Ce qui leur arrive au carrefour s'imprime dans l’âme, la tue et la poignarde. On leur a appris à accepter ce traitement. Mais nous, militants, c’est notre boulot de briser le silence et de hurler contre ces injustices… peu importe le prix.
Alors que je parlais à un ami au téléphone, lui racontant la situation, un homme d’environ 70 ans, un vieux Palestinien malade, est tombé par terre. Saied, dumukhabarat, est venu vers moi alors que je m’approchais du vieil homme qu’un autre officier traînait. Saeid a pointé l’index sur moi : « Je m’assurerai que tu ne sortes jamais d’ici, » d’un ton cruel, bas et mauvais. Je lui ai répondu : «Tout ce que vous avez fait à notre peuple est consigné dans mes carnets. » Il m’a dit d’un ton vindicatif : « Vraiment ? Nous sommes intouchables ! »
Nous avons résisté… et la voix de Jenny criant – je ne pouvais pas la voir – «Lâchez moi, lâchez-moi ! » m’a donnée la force de ne pas bouger, de rester appuyée à la fenêtre.
Une dizaine d’hommes m’entouraient, je les regardai chacun dans les yeux, sachant que je devais les humaniser pour m’humaniser moi-même. « Vous avez une fille de mon âge ? J’ai 21 ans... vous accepteriez que votre fille soit traitée de cette façon ? Je suis ta fille, et la tienne, et la tienne. » De façon surprenante, les officiers avec qui j’avais eu un contact visuel et à qui j’avais parlé ne m’ont pas touchée. Seuls Saeid et un autre officier du mukhabaratm’ont poussée pour me faire partir. Je ne pouvais pas voir Jenny et lorsqu’on m’a traînée vers l’autobus du retour, j’ai vu qu’elle avait refusé d’y monter, ne sachant pas où j’étais. Tandis qu’ils nous traînaient et nous poussaient vers l’extérieur, l’homme qui me tirait par les poignets m’a dit : « Tu as de la chance que je ne te mette pas mon pied dans la gueule, comme ils font en Jordanie. »
Un jeune homme qui ne peut pas parler et qui était dans un fauteuil roulant, dans un moment de désespoir, se frappait continuellement la poitrine. «Hmmm, hmmm hmmm !! », essayait-il de s’exprimer pendant qu’ils le poussaient violemment, lui et son fauteuil, et Jenny ne cessait de dire : « shway shway ! » (doucement !).
Je suis honorée d’avoir vécu la journée d’hier, j’en suis fière. C’est le certificat d’être tuée, de souffrir, d’endurer et de résister avec tout ce qui est la Palestine, la Palestine, la Palestine, avec tous ceux qui tombent dans les mains de l’injustice.
La petite fille dans l’autobus disait « Maman, est-ce qu’on peut collecter de chacun un shekel pour le donner aux Egyptiens pour passer ? » Les gens ont partagé le pain et l’eau, ils ont partagé la douleur et les larmes, ils ont partagé les rires. Oui, nous avons ri. Les rires et l’amour sous les bombes, les rires et l’amour sous le racisme, la dégradation, l’humiliation, sous les monstres en habits.
Que sommes-nous maintenant, et que pourrions-nous être ? Je sacrifie tout maintenant, maintenant je sais ce que ressent un suicide bomber... je connais maintenant… ce sentiment de désespoir.
Hasta la victoria siempre, à bas le colonialisme, le totalitarisme, l’impérialisme, le capitalisme, l’oppression et la répression... Le colonialisme est le pire de tous les maux. A bas les régimes arabes oppressifs, à bas les régimes d’apartheid, à bas les nationalismes, avec les frontières et les limites. Le régime de La Vache Qui Rit tombera... (Moubarak, comme on l’appelle au Caire, ndt).
Ce que j’ai entendu le mukhabarat égyptien et les officiers du amn dawla dire aux Palestiniens, et adressé à moi également lorsque j’ai protesté et refusé de partir sans qu’on me donne la raison de l’interdiction d’entrée en Egypte :
"انته الفلسطينية جبته المشاكل و جيته"
"يلا امشي يلا!" ظابط مصري الى فلسطيني كبير السن
"لما ربنا يساعدنا حنساعدكم" ظابط مخابرات الى سيدة كبيرة السن و هو يتقهقه
"ابو شقرا!! هي خلصت الاسماء ولا ايه؟" وجهه ظابط مصري كريه و لئيم اليّ
"انت... انت مش حسيبك تطلعي من هنا!" ظابط مخابرات الي عندما وقفت الى جانب سيدي المسن عندما اغمي عليه
"مين حيحاسبني؟!" ظابط مخابرات مصري يرد علي عندما فجرت غضبي فيه
"لو كنت في الاردن كانت الجزمة تعتي فوق راسك!" ظابط مخابرات عندما رفضت الخروج من المعبر احتجاجا على تعذيبهم الجسدي و النفسي لي و لزميلتي
Traduction globale... (merci à Marcel Charbonnier)
« Toi, la Palestinienne, c’est toi, qui as amené les emmerdes… »
« Allez, avance, allez ! » (un officier égyptien à un vieillard palestinien)
« Quand notre Seigneur nous aidera, alors là, oui, nous vous aiderons (vous pouvez compter là-dessus…) ! » (un officier du renseignement se moquant d’une dame âgée)
(« Elle s’appelle) « Abû Shaqr » !!! Y’avait plus de noms en magasin, ou quoi ?? » (lance un officier égyptien repoussant)
« Toi… toi… je ne te laisserai pas sortir d’ici ! » (un officier du renseignement, alors que j’étais auprès d'un grand-père âgé, qui s’était évanoui)
« Ah oui, et je devrai rendre des comptes à qui, d’après toi ?? » (un officier égyptien du renseignement, après que je lui ai gueulé après)
« Si tu étais en Jordanie, là, en ce moment, tu aurais mon ranger sur la tronche ! » (un officier du renseignement après que j’eus refusé de sortir du sas afin de protester)
« Laissez-moi les torturer physiquement et psychologiquement ! Enfin, laissez-nous les torturer : faut penser aux copains ! »
INTERVIEW D’UN EX-AGENT DE LA CIA
Robert Baer : « Les autorités militaires US opposent un veto à toute guerre contre l’Iran »
IPS : Certains analystes pensent que l’attaque israélienne contre le Hamas à Gaza, deux ans après la guerre des Trente-Quatre jours entre Israël et le Hezbollah, s’inscrit dans un plan plus vaste qui aboutira à une offensive armée contre les installations nucléaires de l’Iran ? Israël en prend-il vraiment le chemin ?
Robert Baer : [1] Non. Je pense qu’il y a un veto des autorités militaires contre toute attaque contre l’Iran [2]. C’est tout simplement impossible.
IPS : Pourquoi donc est-ce impossible ?
Robert Baer : Eh bien, c’est impossible ne serait-ce que parce que nous savons qu’il y aurait des représailles iraniennes dans le Golfe (arabo-persique). S’il était attaqué, l’Iran ne se contenterait pas de répliquer très localement comme le fait le Hamas. L’Iran répondrait au niveau international. Il n’a d’ailleurs pas le choix : c’est en cela que consiste sa puissance de dissuasion. Dès lors qu’il est question de l’Iran, nous marchons sur des œufs, et nous avons des tas de leçons à assimiler.
Si vous étudiez le site ouèbe des GRI [Gardiens de la Révolution Iranienne], vous prendrez connaissances des leçons qu’ils ont retenues de la guerre Iran-Irak. Ce fut une guerre d’usure, le genre de guerre qui ne se termine pour ainsi dire jamais. Ce genre de guerre, vous ne pouvez pas la gagner, en particulier pas contre les Etats-Unis. Alors ils ont mis au point un autre moyen stratégique, alternatif et asymétrique, redoutablement efficace : la guérilla.
Je ne sais pas si vous le savez, mais les forts en thème, en Iran, sont entrés dans les Pasdaran [les Gardiens de la Révolution], sans être pour cela nécessairement des fanatiques. Dans un certain sens, ce sont essentiellement des nationalistes. A ce que j’en ai vu, ces gens, chez les Pasdaran, au niveau opérationnel, sont probablement les penseurs politiques et les commandos de guérilla les plus capables et les plus intelligents au Moyen-Orient, Israël et Jordanie inclus. Ils savaient et ils savent exactement ce qu’ils faisaient et font. De plus, il est évident qu’ils ne rentrent dans aucune des cases de la vie politique iranienne.
IPS : L’éventualité d’une attaque israélienne limitée contre les installations nucléaires iraniennes est-elle également exclue ? En particulier lorsqu’on sait, grâce à un article du New York Times, qu’en 2008, les dirigeants israéliens ont demandé au Président Bush de procéder à une telle attaque, ce que le président américain a, toutefois, refusé ?
Robert Baer : C’est totalement hors de question. Même Bush l’avait compris ! Le New York Times voit juste, quand il écrit que si Bush a mis son veto à toute attaque israélienne, c’est pour la simple et bonne raison qu’il existe, au Moyen-Orient, un équilibre des forces entre les Etats-Unis et l’Iran, et que cet équilibre est vraiment, comment dire ?... équilibré ! Je précise : bien entendu, pas en termes de nombres de tanks projetables par voie aérienne ou en sous-marins, mais bien en matière de monopole de la violence. Là, il y a égalité.
Cela ne fait aucun doute qu’il y a égalité. Nous pourrions bombarder Téhéran, certes. Et puis après ? Après : rien. Cela équivaudrait au bombardement d’un complexe de l’Onu par Israël à Gaza. Qu’est-ce que cela apporte aux Israéliens ? Rien. Oui, ils ont pu le détruire, le compound de l’Onu, mais qu’est-ce que cela leur a apporté ? Le Hamas est toujours là.
Vous pouvez bombarder toutes les bases militaires iraniennes durant deux semaines, mais l’Iran sera toujours là ; et il aura toujours la capacité de projeter sa puissance, de projeter sa volonté et sans doute même de ressortir encore plus fort qu’avant de ce type de conflit. Et puis, pour l’Iran, la puissance militaire est tellement bon marché que le prix du pétrole lui importe peu, pour la simple et bonne raison que le fait d’armer le Hezbollah ou de soutenir le Hamas à Damas ne lui coûte pratiquement rien. Vous voyez, même si le prix du pétrole chutait jusqu’à 10 dollars le baril, l’Iran pourrait sans aucun problème se payer ce type de défense.
IPS : Obama ne cesse de mentionner sa volonté de parler avec les dirigeants iraniens et sa volonté d’apporter un changement à la politique étrangère des Etats-Unis. Jusqu’à quel point la nomination de Dennis Ross en tant que principal conseiller en matière de politique iranienne peut-il contribuer à la réalisation de ses promesses ? [3]
Robert Baer : En ce qui concerne Dennis Ross, le point important, c’est que les Israéliens sont à l’aise avec lui. Si un dialogue avec l’Iran s’instaure, les Israéliens savent qu’il ne les trahira point. Je veux dire qu’ils ont eu des années et des années pour mettre ce type à l’épreuve. Il est juif, il a toujours été franc avec les Israéliens, il a accompagné leurs projets, y compris les plus fous. Si un dialogue s’ouvre entre les Etats-Unis et l’Iran, les Israéliens savent qu’ils n’auront pas de mauvaise surprise. Si Obama avait recruté un homme totalement neuf, quelque professeur de Harvard que les Israéliens ne connaîtraient pas, ils l’auraient immédiatement ostracisé et mis au congélateur, et il y aurait eu d’énormes contrecoups, d’ordre politique.
IPS : Quand on connaît les positions de Ross sur certaines questions au Moyen-Orient et en particulier sur l’Iran, ces dix dernières années, comment Obama pourrait-il adopter une politique étrangère nouvelle dans cette région du monde ?
Robert Baer : Bon. Obama a besoin du soutien du parti démocrate pour faire passer ces choses sur le plan politique, et c’est la raison pour laquelle il a fait appel à des gens tels que Dennis Ross et Denny Blair [4], le Directeur du Renseignement National, tout simplement parce qu’il a besoin de ce soutien politique. Il ne peut pas recruter des gens qui n’auraient pas fait leurs preuves et les laisser affronter le parti démocrate. En effet, s’il y a une ouverture américaine en direction de l’Iran, cela se fera avec une certaine connivence d’Israël, sans doute silencieuse, tout simplement parce que les Israéliens ne pourront rien faire d’autre que l’accepter.
Dans la vie politique américaine, vous ne pouvez rien faire au Moyen-Orient sans le feu vert de Tel Aviv, tout au moins à un certain niveau. C’est totalement impossible. Je veux dire : je ne vois pas d’autre cas, dans l’Histoire, ou un pays (de plus, une superpuissance) qui soit aussi pieds et poings liés vis-à-vis d’un pays aussi minuscule qu’Israël ! Non, je n’en vois aucun. Je ne peux même pas y songer.
IPS : Et pourquoi est-ce ainsi ?
Robert Baer : Voyez New York City. Prenez tous les plus grands journaux. Ils ont un agenda sioniste. C’est une évidence. Je ne suis pas juif. Moi (du point de vue religieux), je ne suis rien du tout, d’ailleurs. Je ne suis pas intéressé par les Israéliens. Et je ne suis pas antisémite non plus. C’est simplement une donnée de fait. J’ai proposé à mon éditeur d’écrire un nouvel ouvrage, sur Israël. Il m’a dit : « Vous feriez mieux de laisser tomber ». Personne ne peut dire la vérité, au sujet d’Israël. Personne. Le seul endroit au monde où vous pouvez dire la vérité sur Israël, c’est en Israël. Là-bas, en Israël, les gens vous raconteront des choses que vous n’entendrez jamais aux Etats-Unis.
IPS : Quel genre de choses ?
Robert Baer : Par exemple, pourquoi les gens qui vivent à Gaza sont-ils tellement malheureux ? Eh bien, si vous deviez vivre toute votre vie en prison, vous, vous seriez heureux ? Voilà le genre de chose que vous ne lirez jamais dans le New York Times. Ouvrez le New York Times : c’est quasiment un prolongement d’Israël.
IPS : Quel est l’impact du conflit à Gaza sur le devenir des relations irano-israéliennes et des relations irano-américaines ? Les dernières attaques israéliennes ont-elles totalement détruit le Hamas ?
Robert Baer : Bien sûr que non ; c’est totalement impossible. Le Hamas, c’est un concept, c’est une idéologie. Le Hamas n’est pas une organisation. Oui, c’est ça : le Hamas, c’est une idée, et à moins que les Israéliens n’entrent à Gaza et ne forcent un million et demi de personnes à fuir en Egypte, ils ne contrôleront jamais la bande de Gaza. Ils peuvent faire une opération terrestre, massacrer tous les dirigeants et jeter dix mille personnes en prison : le Hamas n’en ressortira qu’encore plus puissant. Les grands perdants, dans l’histoire, ce sera les gens du Fatah.
IPS : Quelles sont les principales caractéristiques du comportement militaire et politique du Hamas et du Hezbollah ?
Robert Baer : Les deux ont redéfini le concept de l’inscription de la guerre à l’intérieur d’une géographie donnée. Le fait que le Hezbollah se soit installé dans des souterrains, ou qu’il utilise des fibres optiques pour ses communications démontre une combinaison entre une énorme sophistication et une stratégie guerrière quasi primitive. Je veux dire : quelle armée, au monde, utilise-t-elle des fibres optiques, mis à part le Hezbollah ? Il est totalement impossible d’intercepter des communications par fibre optique, c’est imparable.
Regardez [le leader du Hezbollah Hassan] Nasrallah : il a totalement redéfini la politique islamique, du simple fait qu’il a conclu une alliance avec des chrétiens. Ben Laden, lui, les chrétiens, il veut les occire. Si je voulais symboliser l’opposition totale entre eux, je ne retiendrais que cela : Nasrallah considère, quant à lui, que les chrétiens sont ses alliés.
Omid Memarian
Le 23 janvier 2009.
Propos recueillis par Omid Memarian pour Ipsnews.net(23.01.2009) :
http://www.ipsnews.net/news.asp ?idnews=45526
Notes du Réseau Voltaire.
Traduction Marcel Charbonnier (02.07.2009) :
http://www.voltairenet.org/article160854.html
[1] Ancien agent de la CIA, Robert Baer a été considéré comme l’un des meilleurs agents de terrain au Proche-Orient. Depuis son départ de l’Agence, il a publié de nombreux livres à succès, dont La Chute de la CIA - Les mémoires d’un guerrier de l’ombre sur les fronts de l’islamisme, Gallimard, collection « Folio documents », Paris, 2002. et Or noir et Maison-Blanche - Comment l’Amérique a vendu son âme pour le pétrole saoudien, Gallimard, collection « Folio documents », Paris, 2002. Ces ouvrages ont inspiré le film Syriana. M. Baer fait partie des nombreux experts US qui contestent la version bushienne des attentats du 11-Septembre.
[2] Le Réseau Voltaire a été le premier média à analyser le revirement de Washington face à l’Iran. Voir « Washington décrète un an de trêve globale », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 3 décembre 2007. « Pourquoi McConnell a-t-il publié le rapport sur l’Iran ? », Horizons et débats, 17 décembre 2007.
[3] Dennis Ross a longtemps été l’alter ego de Paul Wolfowitz. Il a mené une brillante carrière au Pentagone, puis au département d’État. Il a co-fondé le Washington Institute for Near East Policy (WINEP), le think tank du lobby pro-Israélien aux États-Unis (AIPAC). Il est aujourd’hui conseiller spécial de la secrétaire d’État Hillary Clinton pour les questions proche-orientales, mais devrait prochainement rejoindre le Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche comme conseiller du président pour l’Iran.
[4] L’amiral Dennis Blair a notamment été directeur associé de la CIA pour le soutien militaires aux opérations, puis chef du Pacific Command. Considéré comme un possible chef d’état-major interarmes, il avait été écarté par Donald Rumsfeld, principalement en raison de son amitié personnelle avec les Clinton. Obama en a fait le directeur du Renseignement national malgré la désapprobation affiché de John McCain pour les républicains.