mercredi 19 novembre 2014

UNRWA : La zone tampon fera de Gaza une prison à ciel ouvert

Le directeur de l'Office de secours et de travaux pour les opérations les réfugiés de Palestine (UNRWA) à Gaza, Robert Turner, a déclaré que la zone tampon construite par les autorités égyptiennes sur les frontières de Gaza provoquera un sentiment de vivre dans une prison à ciel ouvert chez les Palestiniens. Il a décrit le blocus imposé à Gaza d’ « injuste et meurtrier ».
Lors d'une conférence de presse tenue lundi  le Commissaire général de l'Agence internationale à la mer Morte en Jordanie, en marge des réunions du Comité consultatif pour l’UNRWA, Turner a déclaré que les services de l'UNRWA pour les résidents du secteur ne seront pas affectés par la mise en place de la zone tampon par les autorités égyptiennes.
« Néanmoins, les habitants de la bande ressentiront cette zone comme une charge psychologique importante, et exacerbera leur sentiment de vivre dans une prison à ciel ouvert », a-t-il ajouté en soulignant la situation dramatique vécue par les gazaouis.
Le responsable de l’ONU a indiqué qu’un écolier âgé de 6 ans qui vient d’entrer en primaire « a vécu pas moins de cinq guerres durant sa petite vie ».
« Nous ne devons pas parler d’une troisième guerre ou les compter, mais tout faire pour que ce soit la dernière », a-t-il assuré.
 Il a souligné que 138 écoliers de l’UNRWA sont morts durant l’offensive de cet été et 11 employés de l’Office ont aussi été tués pendant qu’ils remplissaient leur rôle au service des habitants de Gaza.
L’agence de presse égyptienne officielle a indiqué que l’Egypte compte agrandir la largeur de la zone tampon de 500 mètres à un kilomètre, après avoir découvert des tunnels souterrains de 800 à 1000 mètres. 
Turner a tenu ces propos en marge des réunions du comité lors desquelles le Commissaire général de l’UNRWA, Pierre Kronpol, a rappelé les conditions déplorables vécues par les habitants de Gaza.
Kronpol a déclaré qu’il existe des ralentissements dans la reconstruction de la bande de Gaza, malgré la signature d’un accord à cet égard entre l’AP et les Etats-Unis.
Il a décrit la reconstruction de « inefficace et lente, ce qui accentue les souffrances des gens en hiver », et a appelé les parties concernées à cesser ce qu’il a appelé « le jeu politique au détriment des Gazaouis désespérés », et à commencer immédiatement la reconstruction de la bande de Gaza.
Il insisté sur le fait que les efforts internationaux parviendront au final à reconstruire les maisons détruites dans la bande de Gaza, mais que le pari le plus important est la reconstruction psychologique des gazaouis qui souffrent du blocus, sans parler de la guerre qu’ils ont subi l’été dernier.