mardi 28 octobre 2014

Jusqu’à quand Gaza sera l'otage de la crise égyptienne ?

Les autorités égyptiennes ont de nouveau fermé le passage de Rafah pour des procédures sur le terrain qui concernent les frontières égypto-palestinienne. La bande de Gaza et la souffrance de  ses habitants est donc toujours otage des crises égyptiennes.
Quelques heures après l’annonce de l’armée égyptienne de la mort de 31 soldats et des 27 autres blessés lors d’attaques armées dans la zone Cheikh Zouid, au Sinaï, l’annonce de la fermeture du passage de Rafah a déclaré. Des informations révèlent la volonté de mettre en place une zone tampon du côté égyptien qui s’étend entre 1000 et 1500 mètres, sous prétexte de mettre un terme aux tunnels.
Une propagande médiatique contre Gaza a été soutenue pour faire accepter une attaque contre Gaza pour une opération unique et des bombardements.
Des mauvais impactes
L’écrivain et analyste politique Moustafa Sawaf pense que les procédures égyptiennes  qui ont commencé avec la fermeture du passage de Rafah jusqu’à nouvel ordre et cela aura un impact néfaste sur la réalité palestinienne, puisque le passage de Rafah est la seule veine arabe pour les palestiniens dans la bande de Gaza. Il souligne que c’est clairement contre Gaza et pour renforcer le blocus.
Sawaf a déclaré au correspondant de notre CPI qu’« accuser Gaza est le plus simple pour les autorités égyptiennes », il ajoute que les opérations au Sinaï ne montrent pas le moindre palestinien tué ou emprisonné qui a participé à la mort des soldats égyptiens.
Les frontières sécuritaires et accusations sans preuves
Le ministère de l’intérieur à Gaza ainsi que les mouvements Hamas et Djihad Islamique ont assuré qu’il n’y a pas le moindre lien entre la bande de Gaza et ce qu’il se passe au Sinaï.
Iyad Al Bazm, porte-parole du ministère de l’intérieur a assuré que les frontières avec l’Egypte sont contrôlées, sécurisées et soumises à des procédures renforcées par les dispositifs sécuritaires palestiniens et que « Gaza n’a aucun rapport avec ce qu’il se passe en Egypte ».
Le porte-parole du Hamas, Salah Bardaouil a souligné que ce qu’il se passe dans la péninsule arabe du Sinaï attriste chaque arabe, palestinien et musulman.
Malgré ces positions, les médias égyptiens  continuent de mener une propagande contre Gaza : de nombreux journalistes, analystes et d’anciens responsables sécuritaires qui avaient attaqués Gaza auparavant sont invités [sur les plateaux télévisés]. Certains ont même diffusé des fuites de projets pour des attaques ciblés à Gaza.
Khaled Al-Batch, responsable dans le mouvement Djihad Islamique refuse  que les médias et les analystes tentent de rendre la bande de Gaza responsable, de près ou de loin, de ces tristes évènements. Il déclare : «  nos supplices infligés par l’occupant sionistes et ses agressions perpétuelles suffisent. La Palestine et Jérusalem occupées ont besoin des sacrifices de la communauté [musulmane]. Cette communauté qui se sacrifie dans des causes inappropriées et oublie, malheureusement, la question palestinienne »
L’Egypte : outil du blocus
Face aux répercutions des procédures égyptiennes et ses dangereux impactes sur la situation humaine à Gaza, le professeur Abdelsatar Qassem, professeur en sciences politiques dans les universités de Cisjordanie, pense que l’Egypte « est un outil parmi d’autre pour mener le blocus contre Gaza ». Il souligne que le peuple palestinien souffre depuis de longues années des autorités égyptiennes qui déploient le pire de ce qu’ils ont contre la Palestine et son peuple.
Qassem a déclaré dans un communiqué à notre CPI: « malheureusement l’Egypte continue de nous causer du tort, alors que nous continuons de croire que ce pays nous vient en aide et qu’il est possible qu’il nous apporte quelque chose »
 « Nous devrions nous trouver de nouveaux amis qui pourront nous aider à résoudre beaucoup de problèmes », a-t-il souligné. Il ajoute que celui qui pense que l’Egypte pourrait avoir un quelconque impact sur l’occupation sioniste est dans une illusion totale », .
 Le professeur palestinien a assuré que les médias égyptiens nous portent et nous portaient déjà préjudice avant et après l’opération du Sinaï. Ces médias nous accusent et nous insulte jour et nuit.
 Report des négociations pour assurer la trêve
Les impacts de ses évènements ne se sont pas arrêtés à la fermeture du passage. Le Caire a annoncé officiellement  aux factions palestiniennes le report des négociations indirectes avec l’occupation pour assurer les accords de trêve.
Moistafa Sawaf a déclaré à notre correspondant que « Le seul perdant en délaissant la délégation est l’Egypte », il ajoute que « L’Egypte voulait réaliser un accord qui lui permettra de retrouver sa place »
Il déclare : « c’est ce qu’a fait l’Egypte ces derniers temps, elle voulait que le dossier des négociations soit sous son égide et sur son territoire »
Les Palestiniens de Gaza se demandent donc jusqu’à quand ils resteront le bouc émissaire des régimes lorsqu’ils échouent dans la gestion de leurs crises internes ? Le génocide subit lors des trois dernières guerres en sept ans de blocus ne suffit-il pas ?