samedi 11 octobre 2014

Alain Juppé : Ses Déclarations Les Plus Médiatiques sur Israël.

Depuis quelques jours les Autorités israéliennes s’interrogent sur l’avenir des relations France-Israël. Un homme attire bien évidemment le regard des milieux politiques de Jérusalem : Alain Juppé.
Voilà ce que disait l’ancien Premier ministre qui a des chances de battre selon un dernier sondage Nicolas Sarkozy aux Primaires de l’UMP. (Le Parisien : “A en croire un sondage LH2 pour Le Nouvel Observateur publié ce jeudi ce serait le maire de Bordeaux et de loin”.
1. LE FIGARO Copyrights) Juillet 2014 : "Alain Juppé, dirigeant intérimaire de l’UMP, a souligné aujourd’hui les “exigences absolues” de sécurité d’Israël mais s’est interrogé sur le sens de la “répression brutale” de l’armée israélienne et de la volonté des deux parties de reprendre le processus de paix.
“La France a toujours suivi la même ligne depuis des décennies: la sécurité d’Israël, le droit au peuple d’Israël à vivre en paix et en sécurité dans des frontières reconnues est une exigence absolue. C’est la raison pour laquelle le massacre de trois jeunes Israéliens ou le tir de roquettes sur les villes israéliennes sont inacceptables”, a ainsi déclaré Alain Juppé sur Europe 1.
“Cela dit, où va-t-on?”, a-t-il demandé, ajoutant, en évoquant “cette répression brutale, qui vise des cibles militaires mais aussi des civils, des dizaines de morts: où cela conduit-il? La réaction est-elle proportionnée? C’est la grande question”, a nuancé l’ancien ministre des Affaires étrangères". (Le Figaro)
Fondation France-Israël, Février 2012 : "La France est et sera toujours l’amie d’Israël. Dans bien des domaines, notre relation bilatérale est déjà exemplaire.
Je pense à notre dialogue politique, qui se nourrit des nombreuses visites de ministres français en Israël et de ministres israéliens en France – je me réjouis d’ailleurs que grâce à l’adhésion d’Israël à l’Organisation de coopération et de développement économiques, les ministres israéliens aient encore plus souvent l’occasion de venir à Paris.
Je pense aussi à notre coopération culturelle, qui est extrêmement vivante. En Israël, où un habitant sur dix est francophone, notre ambassade a à cœur de répondre toujours mieux à la soif de culture française. Les récentes initiatives que nous avons lancées, comme le festival « lire en scène » ou le forum « démocratie», organisé en lien avec de grands médias israéliens, ont été de véritables succès. Nous sommes déterminés à les renouveler.
Pour autant, il existe encore des domaines dans lesquels nous pouvons progresser.
C’est notamment le cas de notre relation économique et commerciale, qui reste notre talon d’Achille. Aujourd’hui, nous ne sommes qu’au 10e rang des exportateurs vers Israël. Le niveau de nos investissements mutuels est également insuffisant. C’est d’autant plus décevant que l’économie israélienne dispose d’une capacité d’innovation inégalée, qui a été récompensée cette année par l’attribution du prix Nobel de chimie à Daniel SHECHTMAN.
Je sais que de nombreux projets ont été engagés pour remédier à cette situation, qu’il s’agisse de l’organisation en décembre dernier des journées franco-israéliennes de l’innovation à Bercy ou du lancement par la Fondation du réseau social d’entrepreneurs Isralink.
Ensemble, nous devons continuer à nous mobiliser pour encourager les hommes d’affaires français à investir en Israël et les hommes d’affaires israéliens à venir investir en France, pour engager nos acteurs économiques respectifs à travailler ensemble et pour inciter les entreprises françaises, PME ou grands groupes du CAC 40, à s’installer en Israël pour tirer profit d’un marché technologique en pleine croissance.
Mais les liens qui unissent la France et Israël dépassent largement le cadre de notre relation bilatérale. Nous mesurons pleinement les défis que représentent pour Israël les bouleversements en cours dans le monde arabe. Sans faire preuve de naïveté, nous considérons que la meilleure réponse à apporter aux aspirations des peuples consiste à reconnaître leur légitimité et à accompagner les transitions démocratiques en cours pour garantir leur succès. Il ne s’agit pas pour autant d’un chèque en blanc aux nouveaux régimes. Nous ne tolérerons pas que ces derniers, fussent-ils issus des urnes, remettent en cause les fondamentaux de la paix avec Israël ou son droit à exister dans la région.
Nous mesurons aussi – et nous partageons avec vous – l’inquiétude que suscite le manque de progrès tangibles dans le processus de paix. Il faut naturellement saluer les efforts de la Jordanie pour relancer des contacts directs entre les parties. Mais ne nous voilons pas la face, ces efforts n’ont malheureusement que très peu de chances d’aboutir, car les parties ne sont pas prêtes à prendre les mesures courageuses qui s’imposent pour avancer sur le chemin de la paix.
Cette situation d’impasse est contraire aux intérêts d’Israël. Nous ne pouvons nous en satisfaire. Il est de notre responsabilité à tous d’encourager les parties à recréer le climat de confiance indispensable à la relance d’un processus de négociation viable, seul à même de mettre un terme au conflit. C’est la raison pour laquelle nous avons vivement condamné l’accélération récente de la colonisation, qui menace plus que jamais la solution des deux Etats.
L’impasse actuelle doit également nous conduire à engager une réflexion sur la méthode et sur le nécessaire élargissement de l’encadrement international du processus de paix. Aujourd’hui, il n’est plus réaliste de penser qu’il sera possible d’avancer sans un accompagnement direct des efforts de paix par l’Europe ou les pays arabes.
Enfin, comme le président de la République l’a une nouvelle fois rappelé dans ses vœux au corps diplomatique, la France s’engage pleinement en faveur de la sécurité d’Israël. J’en veux notamment pour preuve le rôle moteur que nous jouons dans la mobilisation internationale contre le programme nucléaire iranien. C’est à l’initiative de la France que l’Union européenne a adopté des sanctions sans précédent, à savoir un embargo pétrolier et le gel des avoirs de la Banque centrale iranienne.
Ces mesures témoignent de notre détermination. Elles visent à montrer au régime iranien que la seule issue possible consiste à ouvrir des négociations sérieuses et concrètes avec la communauté internationale sur son programme nucléaire Elles prouvent que face à cette menace, Israël n’est pas seul. Nous continuerons à renforcer la pression sur Téhéran tant qu’il refusera le dialogue et poursuivra ses provocations. Toute reprise du dialogue ne pourra être conduite que sur des bases concrètes et sérieuses et mener à une solution qui comporte nécessairement le respect des résolutions du Conseil de sécurité. Nous ne baisserons pas nos exigences.
Mesdames, Messieurs, Vous le voyez, notre engagement aux côtés d’Israël ne faiblit pas. Vous trouverez toujours dans cette maison des hommes et des femmes désireux de soutenir le travail de la Fondation et d’appuyer toute initiative de nature à renforcer les liens entre la France et Israël".
2. Le 5 Janvier 2009 dans Le blog d’Alain Juppé : "Ce matin, j’ai signé une lettre à l’intention du maire d’Ashdod, la ville israélienne jumelée avec Bordeaux. Je lui dis le soutien que j’apporte à ses concitoyens dans l’épreuve qu’ils subissent depuis des semaines : des roquettes tirées de la bande de Gaza toute proche frappent des bâtiments de la ville et y font des blessés. Comment ne pas comprendre et ne pas partager l’exaspération de la population exposée à ce danger d’autant plus insupportable qu’il est imprévisible ?
Mais en même temps comment comprendre la stratégie israélienne face aux provocations du Hamas ? Qui peut imaginer trouver une solution de coexistence durable entre deux peuples qui ont également le droit de vivre sur cette terre, en utilisant la force la plus brutale ? Et la plus aveugle puisqu’elle frappe aussi bien les enfants ou les vieillards que les hommes en armes ! Qui ne voit qu’une opération militaire aussi sanglante ne peut que durcir les haines, radicaliser la soif de vengeance, pousser les Palestiniens au désespoir et la rue arabe à la détestation d’Israël et de tous ceux qui semblent cautionner sans réserve son comportement ?
On éprouve un sentiment d’immense gâchis et l’on cherche vainement une issue à ce conflit qui empoisonne les relations internationales depuis tant de décennies.
Je n’aurai certes pas la prétention de suggérer telle ou telle piste. Je formulerai juste deux souhaits dont la réalisation dépend pour le premier de nous, et pour le second des protagonistes eux-mêmes.
Je souhaite d’abord que la France joue le seul rôle utile qui lui échoit : celui de rendre possible le dialogue. Et pour cela elle doit parler à toutes les parties, sans s’interdire de condamner ce qui est condamnable dans les comportements de chacun, mais en se montrant disponible envers les uns et les autres.
Je souhaite ensuite que, du côté israélien comme du côté palestinien, se lève un jour prochain l’homme ou la femme capable de prendre le risque de la paix. Irréaliste ? Peut-être. Et pourtant le miracle s’est déjà produit, il y a 15 ans, au moment des accords d’Oslo : ils s’appelaient Rabin et Arafat.
3. BLOG de Alain Juppé en 2009. ASSEZ ! J’ai toujours aimé Israël. J’admire son peuple, si créatif et si courageux. Je suis attaché à l’existence de l’Etat d’Israël, à son intégrité, à sa sécurité qui ont toujours été, à mes yeux des exigences absolues.
Mais, aujourd’hui, j’avoue que je ne comprends plus. Je suis même malheureux de voir les autorités israéliennes, apparemment soutenues par l’immense majorité de leurs citoyens, se fourvoyer à ce point. Où donc l’attaque sauvage qu’elles mènent contre Gaza peut-elle les mener ?
Il y a d’abord la morale. Bernard-Henri Lévy ne me convainc pas quand il écrit : “Les Palestiniens tirent sur des villes, autrement dit sur des civils… Les Israéliens ciblent des objectifs militaires et font, sans les viser, de terribles dégâts civils.”
Les écoles de l’ONU ou les convois humanitaires constituent-ils des objectifs militaires ? Et que répondre aux responsables du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) quand ils déclarent : “L’armée israélienne n’a pas respecté ses obligations requises par le droit international humanitaire. Le retard dans l’autorisation d’accès aux services de secours est intolérable.” Les images qui nous montrent des enfants blessés, des enfants morts ne sont pas des montages médiatiques !
Quant à la stratégie, je ne la comprends pas non plus. Israël, si j’en crois certaines analyses, chercherait à convaincre la population palestinienne que le Hamas la prend en otage, en espérant ainsi priver l’organisation de tout soutien populaire. Et si c’était le contraire ? Si la violence faite aux Palestiniens les ressoudait, et avec eux les opinions arabes, autour des plus extrémistes ? L’isolement dans lequel Israël risque de s’enfermer est suicidaire.
Le conseil de sécurité des Nations Unies vient d’adopter à l’unanimité, à l’exception des Etats-Unis qui n’ont pas voté contre mais se sont abstenus, la résolution 1860 qui demande un cessez le feu immédiat. Ce devrait être le signal, pour le gouvernement israélien, que maintenant, c’est assez.
3. Blog de Alain Juppé. Juillet 2006. MALHEUREUX LIBAN.
Plus que tout autre région du monde, le Proche-Orient suscite les passions les plus extrêmes. Il suffit pour s’en convaincre à nouveau de lire quelques-unes de vos réactions à mon “blog notes” intitulé “Malheureux Liban”. Je me demande si certains de mes correspondants ont bien lu mon texte jusqu’au bout.
J’ai, avec le Liban, avec son peuple, avec tant d’amis libanais, un lien ancien et profond. Pas seulement politique, mais plus encore culturel et moral. J’ai toujours pensé que la France avait une responsabilité particulière envers le Liban. J’avais pour Rafic Hariri amitié et estime ; son assassinat a été un terrible malheur pour ce Liban qu’il avait mis tant d’énergie à reconstruire. Comment aujourd’hui ne pas être atterré devant le spectacle de désolation et de destruction que donnent Beyrouth et d’autres villes libanaises ? Le Hezbollah est une organisation terroriste qui revendique de barbares attentats contre d’innocentes populations civiles. Mais comme je l’ai écrit hier, ce fait ne justifie pas l’excès de la réaction israélienne.
Les destructions perpétrées au Liban ne pourront que durcir les antagonismes et les haines, sans faire avancer d’un pouce ce qui constitue la seule solution au problème israélo-palestinien, c’est-à-dire une solution politique, fondée sur la coexistence aussi pacifique et harmonieuse que possible d’un Etat israélien et d’un Etat palestinien.
Je n’aurais pas dressé moi-même la terrible comptabilité qu’on trouve ce matin dans les colonnes du Herald Tribune : “The assymetry in the death tolls is marked and growing : about 230 Lebanese dead, to 25 Israeli dead, since July 12. Most of the Lebanese were civilians, but half of the Israelis. In Gaza, since June 28, about 103 Palestinians have died in the fighting, 70% of them militants. One Israeli soldier died, from friendly fire.” Les amis d’Israël, dont je suis, ne peuvent pas ne pas partager la conclusion de cet article : “Wars end with diplomacy. You can’t win a war with F-16’s alone". (Les guerres se terminent par la diplomatie. On ne peut gagner une guerre seulement avec des F-16).
Source: Sources IsraelValley et http://www.jforum.fr/forum/france/article/juppe-et-ses-relations-avec-israel