lundi 25 août 2014

Australie : des dignitaires religieux, chrétiens et juifs, appellent à soutenir la communauté musulmane

Si certains, en Australie, fourbissent leurs armes pour partir en croisade contre l’islam, d’autres préfèrent se rallier sous la bannière de la concorde religieuse, à l’instar de plusieurs hauts dignitaires chrétiens et juifs qui appellent à soutenir leurs compatriotes musulmans dans le cadre d’une campagne inédite, dont le slogan des plus pacifiques a l’art de désamorcer tous les discours haineux : «Nous aimerons les musulmans pendant 100 ans».
La nouvelle guerre de religion, durable et exaltante, prédite par l’un des oiseaux de mauvais augure de l’autre bout du monde, Peter Lehay, un ancien militaire mué en prophète de malheur, qui a récemment annoncé dans la presse nationale « Nous nous battrons contre l’Islam pendant 100 ans », ne passera pas par les responsables australiens des Eglises chrétiennes, les très honorables pasteurs Brad Chilcott et Tim Costello, entre autres, ni par le Rabbin estimé de tous, Zalman Kastel (photo ci-dessus), qui ont contrecarré ce sombre présage en jouant habilement sur les mots. 
Face à ceux qui veulent jouer avec le feu en déterrant la hache de guerre, ces courageux représentants des deux autres religions monothéistes opposent leur déclaration d’amour à nulle autre pareille, dont rien ne viendra à bout : ni les bassesses, ni les épreuves, et encore moins l’érosion du temps…
Alors que l’inquiétude des dignitaires religieux musulmans est palpable devant la tournure du débat politique national relatif au terrorisme au Moyen-Orient, le rabbin Zalman Kastel, ce directeur d’une organisation pluri-confessionnelle « Ensemble pour la fondation de l’humanité », élevé dans la plus pure tradition juive ultra-orthodoxe, se félicite de la collaboration fructueuse avec ses deux présidents, dont l’un est musulman et l’autre chrétien.
"J'ai été extrêmement choqué par ces attaques verbales qui ont déclaré la guerre à l’islam, anéantissant ainsi en moins de temps qu’il n’en a fallu pour les établir, les apports très positifs des échanges interreligieux qui dressent des ponts de compréhension quotidiennement, ici en Australie. La suspicion de terrorisme continue de peser sur les musulmans, certains déplorant de ne voir aucune amélioration notable par rapport au climat post-11 septembre sous haute tension, et pour ma part, j’attribue cet échec à l’incompétence culturelle des élites", a-t-il analysé, en s’exclamant : "Nous faisons tous partie de la même équipe, si je peux utiliser ce mot, et notre seul objectif commun c’est la paix !."
Pour le pasteur Brad Chilcott, installé à Adelaïde, la rhétorique gouvernementale fait planer le spectre du 11 septembre 2001 de manière inconséquente, ce dernier fustigeant la diabolisation de la communauté musulmane, aussi irréfléchie qu’indigne, qui conduit droit dans le mur : la marginalisation sociale et la radicalisation. 
"Lorsque vous stigmatisez en permanence tout un groupe de personnes, que ce soit les chômeurs, les jeunes, les handicapés, ou les croyants d'une foi différente de la vôtre et étrangère à votre univers de référence, vous créez les conditions de la défiance, de la frustration, de la colère et du ressentiment envers les autorités et le reste de la société", a-t-il dénoncé, avant, comme son homologue juif, le rabbin Zalman Kastel, d’inviter les Australiens, de toute sensibilité et obédience, à signer sans tarder la pétition de soutien à la communauté musulmane qui accompagne leur grande action de sensibilisation.