lundi 21 avril 2014

Tensions à Jérusalem lors de la semaine pascale

RFI, Michel Paul, lundi 21 avril 2014
De nou­veaux inci­dents ont éclaté dimanche à Jérusalem-​​Est. C’est le résultat indirect du capotage des négo­cia­tions israélo-​​palestiniennes. C’est aussi c’est lié au fait que juifs, catho­liques latins et chré­tiens ortho­doxes célèbrent cette année la semaine pascale à la même époque.

Des inci­dents ont eu lieu sur l’esplanade des Mos­quées, à Jéru­salem, après la visite d’un député nation­liste israélien, ce dimanche 20 avril.AFP PHOTO/​AHMAD GHARABLI
De nou­veaux inci­dents ont éclaté sur l’esplanade des Mos­quées, dans la vieille ville de Jéru­salem – le mont du Temple, pour les juifs – suite à la visite, dimanche matin, d’un député de l’aile droite de la coa­lition gou­ver­ne­mentale israé­lienne, Moshe Feiglin, cofon­dateur du parti de droite radicale israé­lienne Zo Art­zeinou (« C’est notre patrie », en français). La police israé­lienne a dis­persé un ras­sem­blement face à la mosquée al-​​Aqsa, où la police israé­lienne n’a pas la per­mission de pénétrer. Les poli­ciers ont fait usage de gre­nades assour­dis­santes et de balles en caou­tchouc, après avoir été visés par des pierres lancées par des mani­fes­tants. 16 mani­fes­tants pales­ti­niens ont été interpelés.
La police a éga­lement aus­sitôt res­treint l’accès à l’esplanade. Seuls les fidèles musulmans âgés de plus de 50 ans et les femmes ont été auto­risés à s’y rendre. Cela fait plus d’une semaine que des inci­dents de ce genre se repro­duisent quo­ti­dien­nement au moment des visites sur l’esplanade, les non-​​musulmans peuvent se rendre sur le site, mais les juifs ne sont pas auto­risés à y prier.
Le coordinateur des Nations unies « consterné »
Dans un com­mu­niqué, le ministère pales­tinien des Affaires étran­gères a « condamné les inter­dic­tions faites aux fidèles musulmans et chré­tiens de se rendre sur leurs lieux saints », les qua­li­fiant de « fas­cistes et racistes ». Le coor­di­nateur spécial des Nations unies pour le pro­cessus de paix au Moyen-​​Orient, Robert Serry a dénoncé pour sa part le com­por­tement de la police durant une pro­cession de Pales­ti­niens chré­tiens, samedi 19 avril, lors de laquelle ceux-​​ci devaient se rendre au Sain-​​Sépulcre. Robert Serry, qui par­ti­cipait à la pro­cession, s’est dit « consterné » et a appelé « toutes les parties à res­pecter le droit de liberté reli­gieuse et l’accès aux lieux saints pour les fidèles de toutes les confes­sions, et à s’abstenir de toute pro­vo­cation, en par­ti­culier durant les fêtes religieuses ».
Réaction israélienne courroucée
Les propos du coor­di­nateur spécial des Nations unies a donné lieu à une réaction cour­roucée du ministère israélien des Affaires étran­gères, qui a qua­lifié « d’étrange » la pro­tes­tation du diplomate de l’ONU, assurant que les fêtes de Pâques s’étaient déroulées « paci­fi­quement », grâce « au travail de la police de Jéru­salem qui a géré l’événement avec le pro­fes­sion­na­lisme et la sen­si­bilité néces­saires pour réguler les mou­ve­ments de foule et assurer la sécurité des participants ».