mardi 1 avril 2014

Le détenu Houseyn Qawasmi d’Hébron : une vie sous les menaces de perpétuité

Naplouse - CPI
La famille du détenu Houseyn Ali Hassan Qawasmi de la ville d’Hébron attend toujours le verdict du destin de son détenu dans les prisons de l’occupation.  L’occupation hésite à l’emprisonner à perpétuité ou pour des dizaines d’années.
L’histoire de l’arrestation du détenu Houseyn Qawasmi est racontée au centre Ahrar pour les études des détenus et des droits de l’Homme par son épouse, Oum Abdelrazaq qui était en pèlerinage avec son fils ainé Abdelrazaq, 20 ans, lorsque son époux a été arrêté le 9 août 2011.
La nuit de l’arrestation
Oum Abdelrazaq raconte : « J’ai su, ou plutôt j’ai été surprise par la nouvelle de l’arrestation de mon mari dans notre maison à Hébron après que Abdelrazaq et moi avions fini les rituels du pèlerinage. J’ai appris que la nuit de son arrestation avait eu lieu des perquisitions dans les maisons de ses frères et de sa famille et que l’occupation l’a arrêté avec tous ses frères. Quelques-uns ont été relâchés après quelques jours, d’autres ont été transférés à la prison administrative, d’autres condamnés à quelques mois de prison mais Abdelrazaq est resté une longue période sans jugement »
L’épouse ajoute : « Nous avions appris que les soldats de l’occupation avaient mené une grande opération d’arrestations à Hébron 15 jours après l’arrestation de mon mari et de ses frères. Ils ont arrêté des dizaines de jeunes et ont saccagé une partie de leur maison »
Malgré la douleur que vivait Oum Abdelrazaq qui était loin de sa famille et de ses quatre enfants, son empressement pour finir le pèlerinage et la préparation de son retour, elle a été encore plus surprise lors du retour, précisément dans la ville de Jissr ou l’armée de l’occupation a arrêté son fils Abdlrazaq et l’ont laissée rentrer seule perdue et la tristesse l’envahissait.
Quand Oum Abdelrazaq est arrivée à son village, tout le monde l’attendait. Dès qu’elle est arrivée, ils demandaient après Abdelrazaq dont l’arrestation a surpris tout le monde. Mais c’est ceci la politique de vengeance de l’occupation  qui arrête tous les membres de la famille pour mettre la pression sur celui qui est détenu chez eux. L’arrestation de Abdelrazaq se déroulait en majeur partie en enquête, interrogatoire et en garde à vue pendant deux mois selon sa mère.
L’épouse du détenu Houseyn Qawasmi, qui travaillait dans l’association des orphelins de la ville d’Hébron, déclare que son époux vit une situation d’emprisonnement à répétition depuis 1995 et qu’il n’a pas vécu une vie normale au sein de sa famille. Son arrestation en 1995 était la première et dura 9 ans et demi. Il était alors marié et son fils ainé Abdelzaraq n’avait alors que 6 mois.
Des agressions répétées  
Quant à la seconde arrestation, celle-ci a eu lieu en 2008 et il a été condamné à un an de prison. Malgré la longue période entre la première et la seconde arrestation, le prisonnier et sa famille n’ont pas été épargnés par les agressions de l’occupation, à savoir des perquisitions de la maison, l’arrestation de ses frères et leur interrogatoires durant plusieurs jours.
Oum Abdelrazaq assure au centre des libres, que depuis l’arrestation de son époux, il y a eu beaucoup de jugements, mais l’occupation est déterminée à lui infliger une condamnation à perpétuité en l’accusant d’avoir participé à l’exécution de l’opération de Jérusalem occupée en 2011, d’avoir posé un engin explosif près d’une place publique, d’avoir tué une israélienne, et d’avoir blessé des dizaines d’israéliens. L’avocat refuse la condamnation et déploie tous ses efforts pour la réduire.
Un espoir de commutation de peine
La famille attend une éventuelle commutation de peine passant de perpétuité à quelques années. Peut-être que ses enfants pourront jouir d’une vie près de lui pour plus d’années, et que le sentiment de frustration et de peur d’un lendemain où ils seront seul pourrait disparaitre, et qu’ils grandiront loin de l’attente de leur père.
L’épouse du détenu Qawasmi a indiqué que les supplices infligés à la famille par l’occupation ne sont pas nouveaux. Cette famille vit des arrestations de ses enfants à répétition. Il se trouve aujourd’hui en prison, en plus du détenu Houseyn Qawasmi, son frère, le détenu Zyad Qawasmi ,38 ans, qui a été condamné en 2002 à 13 ans de prison. Il est marié et père d’une fille. Depuis son arrestation il n’a pas été réuni avec son frère détenu.
La famille Qawasmi a perdu un de ses enfants, c’est le martyr Mourad Qawasmi en 2004. Après une poursuite qui a duré 40 jours et qui s’est achevé par la destruction de la maison dans laquelle il se trouvait. Mourad avait à cette époque 28 ans, il était marié et père de 3 enfants.
Fouad Khafach, le directeur du centre Ahrar a assuré que, d’après son recensement des arrestations journalières que lancent les autorités de l’occupation sur tous les territoires palestiniens, le plus grand pourcentage de famille de ces prisonniers ont un fils ou plus en détention, ou ont souffert de l’expérience de la détention de l’un de ses membres auparavant. Ce qui prouve l’envie continuelle de l’occupation d’emprisonner tous les libérés. C’est une stratégie pour mettre ces familles sous pression et de les maintenir en stress permanent.